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Deux Catalans racontent les coulisses de la Convention Citoyenne pour l’Occitanie

Illustration paysages bord de mer Pyrénées-Orientales © Arnaud Le Vu / MiP

Article mis à jour le 22 octobre 2020 à 20:50

L’Occitanie partage ses volontés de démocratie participative ; ses volontés d’échanges avec les habitants. Opération de communication ou réelle mesure politique ? En attendant, la Région a publié un compte rendu de sa convention citoyenne. Une démarche unique, une première pour une région en France. Elle a réuni jusqu’au 3 octobre, pour un but bien précis, 100 autochtones d’Occitanie .

Explications et retours d’expérience avec deux Catalans sélectionnés, Cécile Ruiz et Georges Garnier, pour ce premier volet d’un dossier sur la démocratie participative de la Région.

♦ À l’issue de la convention, un vote en ligne jusqu’au 6 novembre

Pendant 7 jours, du 10 septembre au 3 octobre dernier, l’Occitanie a fait plancher les tirés au sort ; avec pour objectif de récupérer des suggestions de pistes de travail pour son Green New Deal et sa feuille de route « Occitanie 2040 ».

Résultat ? Cinquante-deux propositions – classées dans douze thèmes – et une votation citoyenne en ligne jusqu’au 6 novembre, entre les trois priorités qui se sont faites ressentir. En l’occurence, le bien-être dans un modèle plus durable, les solidarités territoriales, et les pratiques de citoyenneté. D’après la Région, les votes seront étudiés en novembre, et « les premières mesures concrètes de ce plan seront actées lors du vote du budget 2021, en décembre 2020« . 4000 internautes y ont participé au quatrième jour.

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♦ Deux Catalans à la table de réflexion

« Deux jours avant, on m’a appelé, sans prévenir, pour me proposer d’y aller, partage Cécile Ruiz de Cases-de-Pêne. C’était délicat car il fallait m’organiser avec mon travail, détaille l’animatrice commerciale qui a l’habitude de voyager dans la région. Mais à part ça, c’était très bien ».

« Donc, j’ai pu y aller, poursuit la quinquagénaire. C’était très bien préparé ; et on a été indemnisé, même s’il ne fallait pas y aller juste pour ça ! Je ne savais pas bien ce que c’était ; mais j’étais motivée, et je voulais y parler d’identité et de culture ».

Le perpignanais Georges Garnier de nuancer : « J’ai ressenti cette diversité dans les cent participants. Il y avait aussi bien des bac +8 que des illettrés de tous départements ». Selon l’ingénieur structure de 68 ans, « même s’il y avait une entière liberté d’expression, le système de cette convention n’était pas parfait. Pour gagner du temps, il aurait fallu expliquer clairement le fonctionnement du Conseil Régional, et ses actions en cours. Il aurait fallu que cette participation citoyenne dure plus longtemps et avec des assemblées plénières. »

♦ « On n’a jamais été occitans à Cases-de-Pêne « 

Les tirés au sort travaillaient individuellement. La fiche respective, sur laquelle le participant partageait ses idées, passait dans les mains d’un autre. Elle lui revenait, avec les commentaires et critiques de ce dernier, avant d’être retravaillée par l’auteur originel, et d’être récupérée par les animateurs.

« On travaillait beaucoup. C’était intense, se rappelle Cécile Ruiz. Ce n’est pas évident de proposer de nouvelles mesures, parce qu’on ne se sent pas légitime. En même temps, c’était le but de la convention : l’Occitanie aurait appelé des experts sinon. C’est le recul qu’on a, en tant qu’habitant, qui est intéressant ».

Et la Catalane revient sur l’une de ses motivations: « On n’a jamais été occitans à Cases-de-Pêne. Le nom de la nouvelle région a été un pas de plus vers l’oubli de notre origine et l’effacement de notre culture. La fiche que j’ai proposée portait sur le maintien et le développement des cultures régionales et des patrimoines immatériels ».

♦ Sans revendication précise, mais un mode de vie à défendre

Georges Garnier n’avait pas de revendication avant d’y aller. Et finalement, son mode de vie quotidien et ses convictions se sont exprimés.

« Je mange bio et local. Je suis écologiste sans faire de politique ou être politisé. Vivre bien avec la nature, et sur un circuit court, c’est ma qualité de vie. J’ai proposé des mesures concernant une vision globale des rénovations énergétiques. Car c’est un ensemble. Il faut des contrôles en amont et en aval. On s’aperçoit souvent qu’il y a des manquements et que c’est mal géré. Regardez toutes ces publicités sur l’isolation. Mais parmi les 52 propositions finales, et malgré tous ces sujets différents, il n’y en a pas une plus importante qu’une autre ». 

♦ « Je pensais que ce ne serait que du pipeau »

« J’en retiens un très bon souvenir, conclut Cécile Ruiz. Je pensais que ce ne serait que du pipeau, finalement non« . Et à l’ingénieur perpignanais de rappeler : « Il est évident que tous les politiciens ne font rien au hasard« .

La convention citoyenne est une des mesures du Green New Deal, adopté avec la feuille de route « Occitanie 2040 ». « Ce plan fixe les grands objectifs à atteindre pour faire évoluer la société vers un modèle durable et juste, explique la Région. Cette stratégie s’appuie sur les valeurs et les principes fondamentaux de la citoyenneté active ». 

Georges Garnier termine : « On n’avait pas envie d’être pris de haut. D’autant que tout le monde s’est investi. Finalement non. J’ai eu le sentiment qu’il y avait une réelle volonté derrière cette convention citoyenne. Prenez l’écologie et l’environnement par exemple. Il y a vingt ans, les politiciens s’en fichaient. Aujourd’hui, ils écoutent, même s’ils ne vont rien faire de concret peut-être derrière ». 

À noter que le compte rendu de la convention citoyenne mentionne – parmi les cinquante-deux mesures proposées – une surveillance de son bon déroulé : « Organiser un contrôle citoyen pour suivre la mise en œuvre des propositions de la convention ainsi que de l’action publique et en rendre compte« .

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Idhir Baha