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Duel Aliot / Pujol confirmé aux municipales de Perpignan le 28 juin – « Un monde d’après » qui ressemble à 2014 ?

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Article mis à jour le 2 juin 2020 à 11:04

Ils étaient 9 candidats sur la ligne de départ le 15 mars au matin. Le soir du 1er tour, le casting s’était réduit à 4 prétendants pour la mairie de Perpignan. À la faveur de la crise sanitaire, ce quatuor a cohabité plus longtemps qu’à l’accoutumée ; un flou qui aura duré 2 mois.

Depuis ce 28 mai et le « retrait républicain » du député En Marche Romain Grau, les choses se sont accélérées. Dépôt des listes en préfecture oblige, la pression s’est accrue sur la candidate écologiste Agnès Langevine. Incarner une 3e voix et porter durant 6 ans la responsabilité d’avoir favorisé l’élection du député Rassemblement National Louis Aliot ? Elle n’a pu s’y résoudre et confirme appeler les électeurs « à user de leur vote pour confiner définitivement les ambitions du candidat du Rassemblement National et à voter pour la liste qui lui reste opposée ».

Celle qui est aussi vice-présidente de la Région Occitanie a donc fait le choix du barrage au Rassemblement National ; une digue qui peine à contenir les supporters de plus en plus nombreux de Louis Aliot.

♦ Pour Agnès Langevine « aucune voie électorale ne s’est ouverte pour permettre à la liste « Enfin, l’écologie ! » de battre le candidat d’extrême droite »

La candidate qui a convaincu 3.774 électeurs vient de le confirmer par un communiqué de presse. Elle y évoque un « tour tronqué par une abstention massive, puis un 2e tour sans débat ni campagne ». Pour rappel, seuls 39,73% des inscrits se sont exprimés le 15 mars.

Agnès Langevine évoque sa  peur. « À ce dépit de voir ce rendez-vous démocratique bradé, s’ajoute la peur. Oui, aujourd’hui, j’ai peur. J’ai peur de voir les Perpignais.es orienter leur colère et leur rage vers un choix mortel. Celui du déclin de la ville, du repli identitaire et du déconfinement de la haine ».

Puis elle revient sur son devoir premier, « Républicain de salubrité publique ». Elle ne peut se résoudre « à voir Perpignan devenir le trophée d’un candidat qui a lancé sa campagne électorale aux bras du raciste Zemmour. Un candidat qui clame vouloir lutter contre la corruption alors qu’il est lui-même poursuivi, et dans plusieurs affaires, pour détournement de fonds publics ».

Interrogée sur une éventuelle triangulaire incarnée par sa vice-présidente Agnès Langevine, Carole Delga répondait. « À la Région, nous partageons tous et toutes le même combat pour la république et contre les idées d’extrême droite. Nous sommes tous unis pour un développement partagé, durable et contre toutes les idées de racisme ou d’exclusion. Et nous sommes très attachés à notre devise républicaine, Liberté, Égalité, Fraternité ».

♦ Quand certains supporters En Marche se prononcent en faveur du Rassemblement National

24 heures à peine après la diffusion du communiqué de presse de Romain Grau, celle qui figurait en 10e position sur sa liste « refuse le front républicain qui livrera cette ville soit à une gestion mortifère, soit à la gabegie programmée de l’écolo-socialisme ». Elle déclarait sur son profil Facebook : « Je voterai Aliot pour qu’il rende à ma ville dignité et fierté ».

Josiane Cabanas avait rejoint Romain Grau après avoir siégé durant 6 ans comme conseillère patrimoine de Jean-Marc Pujol. Dans le journal Le Monde, Romain Grau se déclarait « un peu étonné, mais pas complètement surpris ». Lui-même ancien premier adjoint du maire sortant, le député LREM avait rallié à lui un certain nombre d’anciens colistiers de Jean-Marc Pujol en 2014 ; des colistiers bien souvent plus motivés par un désir de revanche vis-à-vis du maire que par une réelle motivation de renouveau.

♦ Une « troisième voie citoyenne » avortée dans l’œuf

De l’autre côté de l’échiquier politique, plus d’une dizaine de colistiers de Romain Grau, majoritairement de la société civile, consignaient avec ceux de la liste sans étiquette Clotilde Ripoull un appel à  une « troisième voie citoyenne ».

Après une candidature en 2014, la candidate sans étiquette Clotilde Ripoull a raté son pari ; celui de figurer au second tour de l’élection. Elle n’est parvenue à convaincre que 1.560 électeurs (5,99%) ; assez néanmoins pour pouvoir envisager une fusion de liste. Et c’est ce que ses colistiers espéraient ; appelant à « la constitution d‘une liste de rassemblement incarnant cette troisième voie citoyenne, probe, républicaine et déterminée à porter le changement que désire la grande majorité des Perpignanais ».

Selon l’une des signataires, le document qui a fuité est un document de travail. Il a été réalisé durant le confinement par certains colistiers des 3 listes : celle de Clotilde Ripoull, de Romain Grau et d’Agnès Langevine ; colistiers se désolidarisant de l’initiative à mesure que l’échéance approchait.

Quant à la liste citoyenne l’Alternative, elle devrait rapidement faire savoir le résultat de son vote interne ; et donc sa position pour le second tour.

♦ Louis Aliot relance sa campagne sur Facebook et qualifie le front républicain « d’escroquerie »

Crise sanitaire oblige, finis les réunions et les serrages de main ; la campagne se fait par écran interposé. Louis Aliot s’est donc lancé en direct sur Facebook ce vendredi 29 mai. Suivi par 200 participants, le député Rassemblement National n’a pas manqué de fustiger la gestion de la crise sanitaire par le maire sortant. Il a également dressé le bilan de la situation politique dans ce live revu depuis plus de 8.500 fois.

Selon le candidat sorti largement en tête le 15 mars, le second tour aurait dû être une quadrangulaire ou une triangulaire « par respect pour les électeurs ». Il dénonce « une véritable escroquerie » ; rappelant que le front républicain permet « à un système failli et corrompu de se maintenir en place ».

Louis Aliot « regrette que les candidats qui se retirent ou qui s’apprêtent à se retirer aient menti à ce point aux électeurs après avoir insulté, diffamé et critiqué un candidat-maire qu’ils méprisent. Comment admettre d’avoir mené une campagne rageuse contre Jean-Marc Pujol, pour ensuite expliquer qu’il faut voter pour lui au nom des bons sentiments ? Les Perpignanais n’en veulent plus. Les électeurs sont fatigués d’être pris pour des imbéciles, car les résultats économiques, sociaux et humains désastreux sont là ».

♦ Pour le spécialiste de l’extrême droite Nicolas Lebourg « le pronostic est compliqué »

Interrogé par le journal le Monde, Nicolas Lebourg analysait que « dans une triangulaire, Louis Aliot part très largement favori. Mais dans un duel avec un maire sortant aussi affaibli, le pronostic est compliqué… ». Il confirmait également que l’électorat En Marche perpignanais « est beaucoup plus à droite ici qu’au niveau national. Alors, Aliot peut lui aussi y trouver une réserve. »

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