Article mis à jour le 10 avril 2024 à 17:45
Ce 9 avril 2024, les Écologistes du Pays catalan recevaient deux candidats sur la liste des Écologistes pour les prochaines échéances électorales de l’Europe. À quelques semaines du scrutin européen, les deux écologistes ont tenu à visiter plusieurs sites des Pyrénées-Orientales. Échange avec Majdouline Sbai à l’issue de sa découverte du quartier Saint-Jacques.
« La première richesse d’un territoire, c’est les gens qui y habitent »
Au programme, de ce mardi du mois d’avril, la visite du quartier Saint-Jacques. L’objectif pour Nicolas Berjoan, secrétaire départementale des Écologistes, est de « rappeler que même si les Écologistes se battent pour le vivant et l’environnement, ils ne délaissent aucunement la question sociale. Pour nous, la réussite de l’Europe ne peut être qu’écologique et sociale. »
Après discussion avec les habitants de Saint-Jacques, le constat est simple pour Majdouline Sbai : ils sont en colère. Une frustration à laquelle Les Écologistes aimeraient répondre. Originaire de la ville de Roubaix, la militante associative, assure constater d’importantes similitudes entre Perpignan et la ville du Nord, pourtant géographiquement opposées. Après un point historique de sa ville, la candidate aux élections déplore le manque d’investissement des pouvoirs publics dans ces quartiers au passé riche. « Saint-Jacques n’est pas vu comme écosystème relationnel, mais comme un problème. La première richesse d’un territoire, c’est les gens qui y habitent, il faut donc les écouter ».
« Il y a un réel manque d’investissement et le quartier est laissé à l’abandon ». Pour la candidate, la transition et l’accompagnement priment sur la démolition. « C’est une ville qui a été construite dans un moment de l’Histoire où les habitations et les commerces avaient un certain fonctionnement. Des années plus tard, on a laissé la situation se dégrader, plutôt que d’accompagner les habitants dans la transition de ce cadre dégradé ».
Avec pour exemple l’Allemagne, Majdouline Sbai aimerait mettre en place une gestion transitoire de ces quartiers en souffrance. Dialogue, participation, insertion, rénovation et reconstruction urbaine, nombreux sont les leviers que la candidate souhaite enclencher en cas de réussite aux élections.
Environnement et économie, des enjeux non-dissociables
Spécialisée dans la transition écologique des villes, Majdouline Sbai se dit attachée au savoir-faire local. Cette « sociologue de l’environnement » prône une fabrication des produits de consommation à une échelle réduite. « Il faut que chaque territoire, par rapport à son terroir et son histoire, puisse faire valoir ses savoir-faire et répondre aux besoins de ses habitants. Ces échanges doivent être équitables. » affirme-t-elle.
La candidate passionnée de textile, décrie également ses expériences concrètes dans ce milieu. « On s’amuse à dire que je suis artisane-chercheuse et c’est important d’insister là-dessus. [Avec Benoît Biteau], nous maîtrisons nos sujets. Nous proposons des solutions concrètes. » Récemment, Majdouline Sbai a permis la reconversion de sites industriels dans sa ville natale, Roubaix. Elle a aussi porté des projets coopératifs dans le domaine de l’économie circulaire.
En effet, sur le plan économique, l’aspirante députée souhaite réguler cette « économie qui détruit et favoriserait l’esclavage moderne et les atteintes aux écosystèmes ». Normes environnementales européennes, gestion des ressources naturelles, production locale, nombreuses sont les causes soutenues par Les Écologistes aux prochaines élections. « Si ces problématiques peuvent sembler très éloignées des préoccupations des Perpignanais, c’est pourtant avec leur soutien qu’une planification écologique et sociale sera possible. Arrêtons de mettre en péril le vivre-ensemble. », glisse la candidate.
De son côté, Benoît Biteau, le candidat 6e sur la liste, était présent l’après-midi pour rencontrer la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique à Théza. Un échange nécessaire pour parler des défis climatiques auxquels devront faire face les agriculteurs de la région.
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