Après les dernières déconvenues électorales et avant le scrutin européen de 2024, les Verts français font le choix d’une «refondation». Nicolas Berjoan, secrétaire départemental de EELV66 et les responsables des différents secteurs des Pyrénées-Orientales nous expliquent la méthode et les enjeux de ces «États Généraux de l’écologie.»
Dans les Pyrénées-Orientales, les écologistes aspirent à une reconnexion entre l’écologie politique et le peuple de l’écologie. «En Pays Catalan, nous avons choisi d’organiser une série d’évènements pour entrer en discussion avec les habitants.»
Le premier se tiendra ce samedi 29 avril à Sainte-Léocadie avec pour thème «quelle montagne voulons-nous ?».
Pour répondre à cette question, conférences, tables rondes et discussions entre militants, sympathisants, élus, ou professionnels de la montagne. «La question n’est pas de savoir si le ski va s’arrêter, mais s’il va le faire de façon brutale ou progressive» insiste David Berrué, porte-parole EELV66. La députée de l’Hérault Christine Arrighi sera présente ce samedi 29 avril. Détails de la journée et renseignements par mail.
Réunions autour du tourisme, l’agriculture, l’eau… en Pays Catalan
Pour David Berrué, l’idée est de proposer des moments de dialogue où «les confrontations des points de vue se fassent de façon bienveillante.» Du côté des Albères et de la Vallée du Tech, les réunions publiques et les ateliers tourneront autour de l’eau. Pour Pierre Daïder, responsable du secteur des adaptations, des changements de comportement pourraient être étudiés sur le bassin-versant du Tech. Pour le militant, il est aussi important de «mettre en exergue l’impact de l’urbanisation sauvage qui dévore les espaces agricoles, les écosystèmes.»
Les écologistes sont catégoriques, l’objectif de ces rencontres, conférences ou ateliers est de «refaire du lien» (…) sans nourrir les clivages.» Au nord du département, Charlelie Causse, anime le groupe Agly, Salanque, Fenouillèdes. Sur cette zone, où agriculture et tourisme forment le gros de l’économie, les États Généraux se pencheront plus spécifiquement sur l’avenir du tourisme dans les Pyrénées-Orientales. «Les touristes arrivent dans trois mois, et on ne sait pas comment on va faire pour l’eau. On voit bien que les élus ne se saisissent pas de ces dossiers.»
L’artificialisation des sols qui découle de l’urbanisme est un sujet majeur de préoccupation pour les écologistes. «Nous sommes pour une arrêt complet de l’urbanisation partout et tout de suite» affirme Nicolas Berjoan. «Nous disons des choses simples, irréductibles et que l’on ne peut contester. Il n’y a plus d’eau, il faut s’adapter, mais personne ne veut l’entendre ! Non, ce territoire n’est pas voué à accueillir plus d’habitants, s’il n’y a plus d’eau. Ce département va devenir semi-désertique, les gens devront aller chercher l’eau au bidon et ils partiront ! Ça c’est la vérité. Maintenant que faisons-nous avec cela ?»
150 jours pour «construire un nouveau mouvement écologiste.»
Depuis février 2023, le parti écologiste est dirigé par Marine Tondelier. Elle s’est donné 150 jours pour «construire un nouveau mouvement écologiste.» «L’objectif est de réinventer un grand mouvement qui rassemble de l’écologie ; qui rassemble ceux qui ont l’écologie dans un coin de leur tête comme ceux qui s’y consacrent à plein temps.» Avec cette initiative, le parti tiraillé entre plusieurs lignes politiques fait le choix de la démocratie participative.
Concrètement, cette reconstruction se fera en trois temps. Un temps d’écoute, via une enquête populaire, des cahiers de doléances ou des ateliers sur le terrain et sur le web. La deuxième étape pour finaliser la feuille de route du nouveau mouvement. Enfin, 60 personnes seront tirées au sort pour voter les propositions. Dès l’été, les Verts se réuniront pour une «convention de la refondation.»