Article mis à jour le 22 juin 2023 à 14:12
Selon une étude menée par l’IPSOS pour l’Observatoire du travail indépendant, 1 français sur 2 « est concerné ou intéressé par une activité professionnelle indépendante ». Un chiffre qui interpelle Damien Ribeiro, compte tenu de la diversité des situations qui mènent au travail indépendant. Pour le secrétaire général de l’UPA66, maison de l’artisan, « Le travail indépendant c’est tout autant le cadre qui plaque son poste pour donner plus de sens à son travail que le chômeur en fin de droit qui s’installe faute de trouver du travail ».
♦ 50% des micro-entrepreneurs n’ont généré aucun chiffre d’affaire
Ce statut qui a succédé à celui d’auto-entrepreneur est pour Damien Ribeiro « forcément quelque chose utilisé en complément d’une activité professionnelle, ou pour un temps court, le temps de tester une idée et de faire ses premiers contacts. Passé quelques mois, si on a un vrai projet d’entreprise, il n’y a aucun intérêt à rester dans cette option, il vaut mieux basculer vers le réel normal ».
Les données quantitatives dans le département montrent que ce régime fiscal a connu un grand succès. Environ un artisan sur deux a opté dans les Pyrénées-Orientales pour ce statut. Or, pour l’UPA66, il faut rester prudent par ces chiffres qui évoqueraient une certaine dynamique. Car ce statut « créé souvent de la précarité et des personnes qui sont davantage des tacherons que des chefs d’entreprises ».
Le statut de micro-entrepreneur est parfois demandé par des employeurs qui le préfèrent au statut de salarié en contrat temporaire, permettant d’échapper aux charges sociales.
♦ Le travailleur indépendant a la cote
Un Français sur deux (49%) est concerné ou intéressé par une activité professionnelle indépendante. Parmi les chômeurs, ils sont 61% a vouloir accéder à ce statut. Des résultats qui témoignent bien de la transformation du monde professionnel à l’œuvre aujourd’hui. Dans le détail, alors qu’un cinquième des personnes interrogées indique avoir exercé ou bien exercer actuellement une activité professionnelle indépendante (21%), plus d’un quart des Français (28%) seraient intéressés par le fait d’essayer ce statut. Une reconversion qui intéresserait même près d’un chômeur sur deux puisque 44% éprouvent de l’attrait pour ce statut et ce alors qu’ils n’en dépendaient pas auparavant.
Si le fait de devenir indépendant est autant prisé pour l’IPSOS, ce serait notamment car « ce statut est bénéfique à l’ensemble des acteurs du monde professionnel ». Ainsi, plus de huit Français sur dix estiment que le développement du nombre de travailleurs indépendants est une bonne chose pour l’épanouissement des personnes concernées (86%, et même 89% chez les femmes), pour l’emploi (85%) et pour répondre aux besoins des entreprises (82%).
L’activité professionnelle indépendante serait donc pour plus d’un français sur deux (57%) « une véritable solution d’avenir ».
♦ Le numérique, l’environnement et la santé
Interrogés sur les trois domaines d’activité qui seront les plus créateurs d’emploi dans dix ans, les Français ont été nombreux à citer les datas et le numérique (67%), ainsi que l’agroalimentaire et l’environnement (56%). La santé et les métiers associés à la famille ou l’éducation ne sont pas en reste et recueillent 47% des réponses. En somme, les Français associent aux métiers d’avenir des domaines qui pourraient a priori être particulièrement concernés par le recours à des travailleurs indépendants.
En revanche les domaines comme le tourisme (39%), les transports (33%) et les services financiers (15%), soient des secteurs plus « traditionnels », n’ont été mentionnés que dans une moindre mesure, signe de l’évolution du monde professionnel.
Questionné sur ces éléments de prospective, le secrétaire général de l’UPA66 déclare que pour le département « dans dix ans, beaucoup de plombiers, électriciens, maçons, peintres, coiffeurs ou taxis seront des travailleurs indépendants, certainement en plus grand nombre que les informaticiens. »
♦ Un statut méconnu malgré son attrait
Le statut de micro-entrepreneur est relativement bien appréhendé par 45% des personnes interrogées. Cependant, peu d’entre eux connaissent les autres statuts des travailleurs indépendants, tels que le co-working, le temps partagé ou le portage salarial*. Damien Ribeiro a réagi à cette statistique : « On est souvent frappés par le manque de connaissance du fonctionnement d’une entreprise par les gens qui décident de s’installer (règles de facturation, obligations sociales et fiscales, compréhension des mécanismes comptables, notions de gestion ou de commercialisation…) ». Un manque qui peut selon lui être pallié par l’accompagnent et le conseil apporté par les organisations professionnelles. Il cite le service apporté par l’UPA d’accompagnement collectif ou individuel aux créateurs d’entreprises. Un dispositif qui selon lui « garantit des projets durables et plus qualitatifs ».
Étude réalisée, selon la méthode des quotas, par l’IPSOS pour l’Observatoire du travail indépendant (OTI) du 14 au 21 août, sur un échantillon de 2000 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 1096 travailleurs actifs, et 119 demandeurs d’emploi. L’OTI est une organisation qui se donne pour « vocation d’adapter l’emploi à l’économie du futur ».
*Le portage salarial est une relation contractuelle tripartite dans laquelle un salarié porté ayant un contrat de travail avec une entreprise de portage salarial effectue une prestation pour le compte d’entreprises clientes. Source ServicePublic.fr
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