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37e Festival Jazzèbre dans les Pyrénées-Orientales : une bulle qui suspend le tumulte du monde

Et si les harmonies de la musique clouaient le bec, du 18 septembre au 12 octobre 2025, au tintamarre d’une l’actualité morose ? C’est ce qu’offre Jazzèbre, à travers un festival de musique créative et contemporaine bien loin de ce que le mot jazz pourrait supposer d’élitiste. Pique-niques, magie, écoute allongée, programme jeune public… Une folle richesse itinérante s’invite dans les communes des Pyrénées-Orientales.

Collectifs, artistes, projets, formations musicales… Impossible de lister tous les intervenants de cette 37e édition d’un festival devenu incontournable dans les Pyrénées-Orientales. Essayons d’en retenir quelques traits.

A l’ère du numérique, ramener du vivant dans les villages

Pas de salle dédiée. De Perpignan à Sainte-Léocadie en passant par le Conflent, les Corbières, le littoral ou le Vallespir, Jazzèbre vient à vous. Comme l’indiquent les organisateurs, il s’agit d’une expérience collective et surtout vivante, à l’heure de la fragmentation et du numérique.

« L’expérience est géographique » indique Claire Biron, membre de la gouvernance de Jazzèbre. « Changer de lieu apporte une autre couleur à la musique, permet aux musiciens de se fondre dans un paysage nouveau. »

C’est Mad Maple qui ouvre le bal à la Casa Musicale de Perpignan, le 18 septembre. Musique organique et intime, et qui vient dès le départ rappeler que non, Jazzèbre n’est pas un festival de Jazz de type piano bar. Car les concerts font avant tout la part belle aux musiques du monde et aux fusions de genre.

« Ce sont ces musiques-là que l’on défend » explique Ségolène Alex, directrice et programmatrice du festival. « Il y a énormément de métissage avec des musiciens qui vont un peu chercher partout. On a tous une définition du jazz. Il arrive que nous ayons des publics qui nous découvrent en ayant une image de ce mot, et se prennent un peu une claque avec la musique. »

« Chaque fois que j’écoute ce concert, je suis émue aux larmes »

La nouvelle édition retrouve par ailleurs beaucoup de sonorités africaines. Ainsi, comment résister à la Litanie des Cimes au crépuscule dans la cour de la forteresse de Salses ? C’est le 25 septembre, avec la voix de la chanteuse malienne Mah Damba. Une voix « absolument magique » assure Ségolène Alex. « Chaque fois que j’écoute ce concert, je suis émue aux larmes. » Et un double envoûtement garanti, entre la prestation et le lieu.

Voyageons encore le 27 septembre avec la flûtiste et chanteuse syrienne Naïssam Jalal, dont la musique exprime des rituels de guérison imaginaires.

« Elle défend la diversité culturelle et la liberté d’expression. Ce répertoire est né de la nécessité de répondre à la violence du monde. »

Voyage toujours avec la star malienne Naïny Diabaté à travers Anw Be Yonbolo, le 3 octobre. Un coup de cœur chant et piano dans une salle feutrée d’Elne.

On reviendra un temps sur nos terres avec le prodige Gautier Garrigue, enfant du pays qui a émergé du conservatoire de Perpignan. Et nous repartons avec la gigantesque formation du Discobole Orchestra qui invite Christine Salem, icône du maloya-blues réunionais.

Ecouter de la poésie sur un transat ou assister à de la magie improvisée ? A moins que vous n’optiez pour les pique-niques musicaux

La diversité, c’est aussi dans la forme. De l’improvisation magie et musique, des croisements avec les arts visuels et la peinture, un ciné-concert « contes et silhouettes » pour enfants, un rendez-vous bébés à la médiathèque de Perpignan, ou encore une poésie couchée sur transat, en live mais avec un casque où les voix susurrent à votre oreille…

Mais ce qui va sera doute une des plus belles portes d’entrée pour vos amis, les familles, les enfants, ce sont les deux pique-niques musicaux du dimanche. L’un se tiendra à Tautavel le 28 septembre et l’autre à Prades, le 5 octobre, où l’on vous proposera même une « sieste sonore » ! Nourriture tirée du sac ou food truck, vous tenez le prétexte idéal pour traîner jusqu’aux plus indécis dans la découverte musicale.

Est-ce tout ? Loin de là. Le collectif associé au festival Freddy Morezon, se produira à travers diverses formations tout au long de l’édition.

« Ils ne s’interdisent rien. » assure Ségolène Alex. « C’est l’idée de surprendre à travers des chemins de traverse. »

Par exemple, dans ce collectif, le projet Bedmakers se penchera plutôt sur la folk anglo-saxonne revisitée. Tandis que le duo Chien-Pigeon s’oriente vers la lecture musicale improvisée. A-t-on fait le tour ? Toujours pas. Ce serait oublier la fanfare du festival avec 60 musiciens qui viennent de tout le grand sud. Ou encore les rencontres professionnelles Occijazz avec des showcases et répétitions ouvertes au public. Et bien d’autres surprises.

Le prix des billets a été maintenu dans l’abordable. Compter de 13 à 30 euros en tarif plein par concert, avec un tarif solidaire et jeune à partir de 6 euros.

Pour tout le programme, les lieux et les dates, rendez-vous sur le site officiel du festival Jazzèbre.

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