Article mis à jour le 8 août 2024 à 15:32
Le Premier Ministre, Edouard Philippe les juge « peu efficace » et « trop coûteux » pour lutter durablement contre le chômage. Le gouvernement a donc décidé de baisser leur nombre. Le point sur la situation dans les Pyrénées Orientales.
Hausse mais baisse…
Dans le budget de l’Etat 2017, seuls 280.000 contrats aidés seront financés, alors que le gouvernement précédent en a déjà programmé 189.500 pour le seul premier trimestre de l’année. En clair, l’objectif budgétaire est irréaliste, et donc c’est un sacré coup de frein à la signature de ces contrats subventionnés qui est nécessaire pour contenir le déficit budgétaire de la France. La ministre du travail, Muriel Pénicaud a choisi de porter le chiffre de 280.000, initialement prévu, à 310.000 soit une hausse de 30.000 contrats. Il s’agit d’une hausse… mais d’une baisse considérable si l’on compare aux 459.000 emplois aidés signés en 2016 !
Les Maires inquiets
L’association des Maires de France, présidée par François Barouin, Sénateur Les Républicains, a fait part de son « inquiétude croissante » concernant le dispositif des emplois aidés…« quant aux impacts négatifs pour la gestion quotidienne des services publics ».
Dans notre département Guy Ilary, Maire de Tautavel et Président de l’Association des Maires des Pyrénées Orientales (PO) est en ce moment en phase de « recensement » des situations qui poseraient problèmes aux élus, « pour avoir une photo des difficultés » qui se posent suite à cette décision gouvernementale.
Danielle Pages, l’adjointe aux ressources humaines de la Mairie de Perpignan confirmait : « cette situation est un problème pour nous, dès le mois de juillet les difficultés ont débuté ». Il y a 140 contrats subventionnés en jeu, surtout dans le domaine de la propreté, les espaces verts ou la surveillance des musées, notamment le musée Rigaud. « Sur 2.400 emplois municipaux, cela fait une proportion considérable ». Interrogée sur les emplois subventionnés liées aux écoles et à la rentrée scolaire, l’élue s’est voulue rassurante « pour la rentrée, nous avions déjà tout calé avant ».
Les Missions Locales en premier ligne
Une responsable de la MLJ66, qui n’a pas souhaité être citée, nous indiquait comprendre l’inquiétude des élus locaux tout en relativisant la situation.
« Chaque gouvernement a fait la même chose et après on voit bien qu’on ne peut pas faire sans … même si cela coûte cher ». Pour le moment les consignes données aux missions locales sont « pas de nouveaux contrats et uniquement des renouvellements », seuls les contrats dans l’éducation semblent pour le moment prioritaire.
Notre contact à la MLJ66 confirmait la forte accélération de la signature des contrats aidés au 1er trimestre 2017 : « oui, il y a eu une explosion des compteurs, car on nous a incité dans ce sens, alors on a fait… « . Tout en pondérant la situation, elle déclarait « qu’il valait mieux attendre et voir ce que l’on nous demande de faire, sans éléments factuels, on ne peut pas accuser sans preuve. En septembre, nous ferons un véritable bilan ».
Dans le cadre de cet article, nous avons contacté Pole Emploi Occitanie qui « n’a souhaité faire aucun commentaire sur le sujet »
Les emplois aides en 2016 – Occitanie et Pyrénées Orientales
En 2016, l’Occitanie avait signé 43.482 emplois sur les 459.000 nationaux. Dans les PO, l’ensemble des contrats signés est de 3739, dont 2359 Contrats d’Accompagnement dans l’Emploi (CAE) réservés aux associations, écoles, collectivités territoriales… Un contrat qui peut être à temps partiel (20 heures par semaine) et obligatoirement assorti d’une action d’accompagnement et d’une action de formation. Un contrat dont le coût est pris en charge par l’Etat jusqu’à de 95% du SMIC selon le profil des bénéficiaires.
Selon Muriel Pénicaud, « Les contrats aidés ne sont pas efficaces en termes d’emploi et sont extrêmement coûteux pour la nation ». Le Premier Ministre de rajouter : « après un contrat aidé, le nombre de gens qui trouvent un contrat durable, c’est 25 %. 75 %, après, n’ont rien ». Edouard Philippe, veut une remise à plat du système de subventions des contrats créés dans les années 80. « Une politique active de retour à l’emploi » avec une « baisse des charges qui fait diminuer le coût du travail ». Le gouvernement
Les chiffres du chômage à la hausse en juillet 2017
« Dans les Pyrénées-Orientales, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant ou non exercé une activité dans le mois (catégories A, B, C) s’établit à 52 870 fin juillet 2017. Ce nombre augmente de 0,7% sur trois mois (soit +380 personnes) ; il progresse de 1,2 % sur un mois et de 2,8 % sur un an ».
En France, après plusieurs mois de baisse, le nombre de demandeurs d’emplois augmente de 34.900 personnes au mois de juillet. Un chiffre qui pourrait encourager le gouvernement d’Edouard Philippe à vouloir « dégeler » la signature de nouveaux contrats aidés.
Concrètement, qu’est ce qu’un contrat aidé ?
Il existe plusieurs types de contrats aidés qui bénéficient aux personnes en difficulté sur le marché de l’emploi, comme peuvent être les jeunes sans formation, les seniors ou les personnes en situation de handicap. Ces différents dispositifs ont pour objectif d’insérer dans le marché de l’emploi les personnes qui en sont le plus éloignées en finançant le coût de leur embauche par des politiques publiques.
- Contrat Unique d’Insertion – Contrat Initiative Emploi (CUI – CIE) réservé au secteur privé. Le montant de l’aide octroyé à ce contrat est fixé par les régions et ne peut excéder 47% du SMIC.
- Le CUI – Contrat d’Accompagnement dans l’Emploi qui ne peut être signé que par des associations, écoles ou collectivités locales.
- L’Emploi d’Avenir « est un contrat d’aide à l’insertion destiné aux jeunes particulièrement éloignés de l’emploi, en raison de leur défaut de formation ou de leur origine géographique. Il comporte des engagements réciproques entre le jeune, l’employeur et les pouvoirs publics, susceptibles de permettre une insertion durable du jeune dans la vie professionnelle ». L’aide financière consentie par l’Etat est de 75% du SMIC.
- Le contrat starter est également un contrat aidé à destination des jeunes embauchés dans le secteur privé. L’employeur bénéficie d’une aide de 45% du SMIC.
*Sources INSEE
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