Article mis à jour le 13 février 2024 à 16:34
À l’heure où se tient le procès des attentats de janvier 2015, le vivre ensemble et la lutte contre les discriminations restent des sujets importants ; et notamment parmi les jeunes. Pour rappel, ces attentats ont fait 17 victimes ; 12 au sein de la rédaction de Charlie Hebdo, 1 à Montrouge et 4 lors de la prise d’otages de l’Hyper Cacher.
Mais ces attentats, et la vague de sympathie suscitée par le slogan JeSuisCharlie, ont aussi révélé une profonde brèche au sein de la jeunesse française. En manque de repères, certains jeunes choisissent parfois de tourner le dos à la devise républicaine. Depuis 2015, de nombreuses initiatives ont vu le jour ; certaines réalisées en partenariat avec les journalistes. La Région Occitanie a choisi d’accompagner les projets participatifs sur le sujet.
♦ Un plan régional pour faire reculer le racisme et l’antisémitisme
Lancés en mars 2020, ces différents projets ont été stoppés par le confinement. Pour l’exécutif régional, la rentrée 2020 est l’occasion de réaffirmer sa volonté de « lutter contre les stéréotypes de notre société, de soulever la question de la discrimination, de l’émancipation des jeunes ». Kamal Chibli, vice-président en charge de l’Éducation, de la Jeunesse et du Sport de préciser, « nous y consacrons une somme assez importante ». Le budget alloué sur 4 ans à ces divers dispositifs est de 12,4 millions d’euros.
Pour la présidente socialiste de la Région, il s’agit de réaffirmer que « l’Occitanie est depuis toujours une terre d’accueil, d’échanges, de mixité, riche de ses diversités. Pour nous, la valeur de fraternité, ce n’est pas juste de l’incantation. On essaie d’y travailler auprès de la jeunesse pour lutter contre tous les populismes et en particulier contre les idées d’extrême droite. Face à la xénophobie, au racisme, à l’antisémitisme, l’intégrisme et l’extrémisme, on ne fera jamais assez !
Concrètement, la Région affine son dispositif « Génération Égalité » de 2017 constitué d’actions de sensibilisation auprès des lycéennes et lycéens. Initialement, cette campagne avait pour objectif de les aider à repérer et déconstruire les stéréotypes filles/garçons, amplifier la mixité et l’égalité professionnelle, veiller au respect mutuel, à la prévention des violences sexistes et sexuelles et promouvoir une vie affective et sexuelle égalitaire.
Dans ce cadre, deux nouveaux spots seront diffusés pour sensibiliser les jeunes aux conditions d’une vie affective et sexuelle égalitaire ; et lutter contre les stéréotypes de genre dans l’orientation professionnelle.
♦ Plusieurs outils pour développer le « vivre ensemble » en Occitanie
Le plan prévoit la création d’outils de type jeu vidéo pédagogique ; ainsi que la production d’une mini-série… Cette campagne inclut également le financement d’interventions du Club de la presse Occitanie auprès des écoles de la 2ème chance de la Région.
Le programme Esprit’critik du Club de la presse vise à aider les jeunes à identifier les fake news et autres infox ; ou encore à lutter contre les thèses racistes ou complotistes, etc. Créé au lendemain des attentats de janvier 2015, cet atelier pédagogique a vocation à développer l’esprit critique des jeunes et de les sensibiliser au « vivre ensemble ».
♦ Le programme Esprit’critik du Club de la Presse Occitanie
En février 2019, une équipe de TF1 s’était intéressé à ces ateliers dispensés dans les lycées du département. Un atelier au format déjà bien rodé qui fait la part belle au débat, et à l’échange avec les jeunes.
Parmi les différents temps forts de ces échanges, l’un des plus participatifs est le débat mouvant. Des affirmations telles que “Les journalistes ne servent plus à rien” ou “Peut-on tout publier sur les réseaux sociaux” sont déclinés auprès de la classe. Des affirmations volontairement clivantes qui permettent à ces jeunes entre 15 et 19 ans de se positionner autour de la “rivière du doute”.
Ce trait tracé au sol “permet aux jeunes de donner leur avis et surtout d’argumenter, d’exprimer leur accord ou désaccord avec ces allégations“, nous confiait Perrine Safont. “Ce moment est particulièrement riche en échange. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, la plupart des jeunes disent que nous servons à quelque chose”, déclarait rassurée Maïté Torres.
Selon Dominique Antoni, vice-président du club de la presse Occitanie et à l’origine de la création de cet atelier, le débat mouvant est un excellent exercice qui permet d’initier l’échange. Ce débat dure une trentaine de minutes et permet de percevoir le fond de leur pensée. Et parfois le débat s’ouvre entre eux.
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