Article mis à jour le 21 décembre 2021 à 21:35
Comme chaque année depuis sa création, les finalistes du prix Sauvy présentent le grand oral. Excercice durant lequel les lauréats présentent leur entreprise, leur parcours et l’innovation de leur produit. Crise sanitaire oblige, en 2021, les 11 candidats au Prix Sauvy exécutaient leur pitch devant un public virtuel, et un jury aux questions bien réelles. Un timing serré puisque les candidats avaient 5 minutes pour expliquer leur projet ; et seulement 2 minutes pour répondre aux questions du jury. Entre difficultés techniques, et trac, certains candidats ont mieux réussi que d’autres. François Rey, Président du Prix Sauvy donne rendez-vous le 11 mai pour la remise des Prix Sauvy 2021.
L’ancien président du Prix Sauvy, Emmanuel Stern s’est dit impressionné par la qualité et la diversité des candidats 2021. Pour celui qui est désormais le président de la French tech Perpignan, les efforts de tous les acteurs conjugués font que les entreprises vont s’implanter ici.
Xavier Danjou, président des Confiseries du Tech et du G16 partenaire du Prix Sauvy est quant à lui « frappé de voir de véritables projets industriels, avec de la création de filières ou de la relocalisation de production. Dans un monde économique compliqué, on voit ici de vraies perspectives et de réelles dynamiques pour de la création de valeurs ».
♦ Yodaqui, dessert bio à base de riz de Arles-sur-Tech
Simon et Cécile ont présenté leur dessert végétal produit à base de riz, d’eau, de ferment lactique et de fruits locaux. Ce dessert, naturellement sans gluten et sans lactose est produit dans le Vallespir. Plusieurs étapes pour la fabrication du Yodaqui, le mixage du riz, le brassage où l’on obtient la texture du Yodaqui, précise Cecile. Ce processus se fait dans une cuve de 70litres, l’objectif est de travailler avec 3 cuves. Enfin, la mise en pot est une étape critique selon Simon. « Nous travaillons sur un produit vivant non stérilisé. L’objectif est de gagner en productivité sans compromettre la sécurité alimentaire du produit ».
L’entreprise a débuté en 2019, avec 500 pots de Yodaqui produits par mois. Malgré la crise sanitaire, en 2020, l’entreprise a réalisé 40.000€ de chiffre d’affaires en produisant 1.100 desserts par mois. L’objectif est de produire 3.300 pots par mois en 2022. Cécile et Simon souhaitent développer les débouchés de leur produit couvrant l’ensemble des magasins bio et spécialisés du département de l’Aude, des Pyrénées Orientales et de la Catalogne Sud. Continuer à développer la vente directe ainsi que les partenariats avec le secteur de la restauration en travaillant de nouvelles recettes : des Yodaquí à base d’autres céréales, une gamme de boissons pour valoriser nos « déchets » de production et l’élaboration de desserts gourmets.
♦ La Smart Cross de Lilian
Pour Lilian tout est parti du constat que le capteur de température étant à l’intérieur de la croix verte, parfois l’écart entre la température affichée et réelle était très important. Le pharmacien, lui faisait également remarquer que certaines parapharmacies pouvaient faire de la promotion via des foyers, choses interdire pour la profession. Lilian de confier au jury : « Je me suis dit qu’il fallait améliorer tout ça. D’où m’est venue l’idée de créer une croix led interligne connectée, et brevetée ».
Cette Croix est un nouveau Concept de Marketing qui permet aux Officines de proximité de pouvoir communiquer et valoriser leurs produits, et favoriser leurs ventes. « Elle permet de communiquer de façon illimitée : photos , vidéos , promotions , messages sur la Santé par exemple Covid 19 »…
♦ Une appli de pilotage de la prévention, pour les employeurs et les salariés via le Pole Santé Travail
Sur scène, Claudine, sa directrice, le Pole santé travail suit actuellement 12.000 entreprises et 120.000 salariés dans le département. Aux côtés de Claudine, Claire qui présente APPTIV qui vise à prévenir les risques professionnels dans l’entreprise. Selon Claudine, cet outil n’existe pas en France.
APPTIV santé est un dispositif digitalisé de pilotage de la prévention, pour les employeurs et les salariés. Par le biais d’un co-engagement, il change l’approche de la santé au travail avec ses adhérents. Pour aller plus loin, le spécifique APPTIV Santé permet de garder le contrôle sur l’ensemble de vos données santé, croisées avec votre environnement de travail : e-learning,vidéos explicatives, notifications en temps réel… Vous bénéficiez d’actions adaptées à votre bilan de prévention.
« Nous avons voulu casser les codes de la santé au travail. Aujourd’hui si je vous dis médecine du travail, vous allez penser à une visite médicale passée dans nos locaux et la fiche d’aptitude ou d’inaptitude à travailler. Désormais, la visite est adaptée et personnalisée en fonction des indicateurs de votre poste de travail et vos propres indicateurs santé ».
♦ Bis repetita pour l’espadrille Payote
Marina et Olivier, présentent l’espadrille Payote. Point d’innovation dans ce produit, mais une réelle volonté de relocalisation d’une filière de production en France. Olivier Gelly le fondateur de la marque devenue hip, souhaite réinventer la fabrication des espadrilles en automatisant le maximum d’étapes pour relocaliser toute la production qui est parti en Chine. « En 4 ans, nous nous sommes aperçus qu’à travers le monde, la forte demande du savoir faire français et plus précisément l’espadrille, était énorme. 12 millions d’espadrilles vendues en France dont 9 millions arrivent de Chine, soit seulement 800.000 fabriquées en France ».
« L’objectif est de pouvoir répondre à la demande en rapatriant la fabrication dans notre région. « Notre mission est la relocalisation. En 2025 nous voulons fabriquer entre 800.000 et 1M d’espadrilles par an. Ce qui représente 100 à 150 emplois créés ».
♦ “Para’vols” plage, le parasol antivol
Dans son atelier situé à Pollestres, Para’vols fabrique de manière artisanale un nouveau système de pied de parasol anti-envol à destination des particuliers et des professionnels de la restauration de plein air. Pour Laurent son fondateur, le “produit a pour but d’apporter de véritables moments de bonheur, détente et partage en Famille ou entre amis sans le stress de surveiller ses affaires, de faire tenir le parasol ou la crainte de perdre quelque chose dans le sable”.
Dans les 3 prochaines années, Para’vols ambitionne de s’étendre sur toutes les plages de France voire d’Europe. À court terme, l’objectif est aussi de développer l’emploi local ; notamment en favorisant l’embauche directe ou via des organismes de personnes peu qualifiées ou en situation de précarité. Le produit vendu 35€ a déjà bénéficié d’une exposition médiatique. Il a été qualifié d’incontournable de l’été dans les journaux télévisés de France 2 et de TF1.
♦ “Lucadvisor” est un amplificateur de conseil des cabinets comptables
Dans un marché en profonde mutation, Lucadvisor a vocation à être “LA marketplace de services de l’expert-comptable « made in 66 »”. L’objectif est de permettre aux cabinets comptables de développer leur chiffre d’affaires avec de nouvelles missions proposées ; mais aussi d’impliquer et de fidéliser leurs collaborateurs.
À horizon 2022, l’ambition des fondateurs de Lucadvisor de réaliser un chiffre d’affaires annuel 1.402.500 € ; tout en ayant donné à 1.250 experts-comptables les moyens de toujours plus satisfaire leurs clients. Lucadvisor a déjà créé 2 emplois et envisage 10 embauches supplémentaires localement d’ici fin 2024. La plus grande fierté de Thibault et Amélie est d’avoir réussi à passer d’un concept à une réalisation concrète en moins de 6 mois ; et d’avoir acquis la confiance d’actionnaires pour 50.000 € ainsi que celle de 50 partenaires.
♦ “Maillot Français”, fabriqué en France et en matière recyclée
Maillot Français est une marque de maillots de sport fabriqués en France et en tissu recyclé. “Nous avons créé, en 6 ans, 27 emplois sur le département et espérons doubler l’effectif sur les 3 années à venir ; en développant Maillot Français mais également nos activités de sérigraphie et broderie. Nous avons aussi un engagement fort sur l’inclusion avec de la formation en apprentissage et d’autres opérations fortes à venir comme l’intégration de personnes en handicap.”
L’ambition à 3 ans de son fondateur, Nicolas, est de créer 10 emplois en équivalent temps plein via des entreprises d’insertion. L’entreprise cherche également à acquérir un terrain afin de construire un bâtiment écoresponsable de 2000 m2.
♦ “Kuupanda” – Trouver et commander auprès des producteurs locaux
À l’heure de la nécessaire transformation digitale des acteurs, le site Kuupanda a émergé durant le confinement du printemps. Kuupanda souhaite devenir l’outil de référence pour accompagner les producteurs et les distributeurs de produits locaux dans leur quotidien en France et en Espagne. Arnaud et Pablo les co-fondateurs de l’entreprise sont fiers de contribuer à relocaliser de notre alimentation.
“Nous avons l’ambition d’embaucher 18 personnes à 3 ans. Notre solution facilite considérablement les métiers de producteurs et de distributeurs de produits locaux. Nous sommes convaincus que notre solution participera, avec d’autres facteurs, au développement de ces professions et ainsi du commerce local.”
Le modèle économique de Kuupanda est basé sur l’abonnement de 19,99€ vendu aux producteurs. Aujourd’hui l’entreprise s’est déjà développée sur 14 départements et a convaincu 320 producteurs dont 245 dans les Pyrénées-Orientales. Kuupanda permet en moyenne 420 commandes par semaine (330 auprès des producteurs du département. En 2020, le site a enregistré 5.100 commandes qui ont généré 120.000€ de transaction. L’objectif en 2021 est d’atteindre 1.500 abonnements, 3.500 en 2022. En 2024, l’entreprise ambitionne 10.000 abonnés ce qui permettra la création de 18 emplois sur le territoire.
♦ Elio’s l’arbre solaire
La SARL Élio’s promeut les énergies renouvelables par la conception d’aménagements urbains bio-mimétiques comme l’Arbre solaire. Afin de faciliter son lancement économique, l’entreprise se développe en ouvrant un bureau d’études photovoltaïque ; ainsi qu’en proposant des ateliers didactiques. Sur la scène du Prix Sauvy, Mathieu et Arthur deux des membres de Elios ont défendu leur entreprise et leur savoir-faire dans l’énergie solaire.
La Présidente de la Région Occitanie s’est engagée sur deux arbres à moyen terme. L’emplacement du premier devrait être dévoilé sous peu. Le développement à l’étranger est également un axe de travail ; avec l’installation d’un concept de borne de recharge solaire pour vélos/voitures électriques. La plus grande fierté d’Arthur est d’avoir réussi à implanter le prototype de l’Arbre Solaire, tout en validant son Master Énergie, au sein du campus de l’Université de Perpignan. Le jeune entrepreneur est “heureux d’observer chaque jour les étudiants profiter de cet espace convivial et des recharges pour leurs appareils mobiles”.
♦ “Alaxione” – Solution de gestion de rendez-vous médicaux
Créée par une équipe aux compétences complémentaires, Alaxione développe des outils digitaux d’organisation, d’optimisation des parcours de soins et de gestion des plannings pour établissements et professionnels de santé. “L’objectif est de replacer les établissements, les médecins et leurs personnels au cœur de l’exercice médical et de la communication avec les patients”.
Dans les 3 prochaines années, Alaxione souhaite “conquérir le marché national ; des cabinets médicaux aux groupements hospitaliers de territoire”. Mais aussi “poursuivre son développement à l’International” ; ses premières cibles étant les pays d’Afrique de l’Ouest, le Maroc et les pays du sud de l’Europe. L’entreprise se félicite également d’avoir, d’ores et déjà, créé 7 emplois en 18 mois. Le recrutement est toujours en court ; notamment pour étoffer le volet recherche et développement de la société. “De nombreux postes de commerciaux seront également à pourvoir ; et nous collaborons, pour certains développements, avec l’écosystème des entreprises du département” annonce Serge le fondateur d’Alaxione.
♦ “Aitakes” et Zone 300, un service de streaming spécialisé dans la chasse et la pêche
Zone 300 se veut le nouveau Netflix spécialisé dans les vidéos de chasse et de pêche. Le site de VOD revendique d’ores et déjà 130.000 utilisateurs. Zone 300 surfe sur la nouvelle image médiatique de la chasse ; notamment véhiculé par des influenceuses à l’instar de Johanna Clermont.
Point de Johanna Clermont au grand oral du Prix Sauvy, mais Frédéric le fondateur de Zone 300. « Notre métier, est de permettre aux passionnés de vivre leur passion à travers des plateformes. La première plateforme qui a eu un énorme succès avec des dizaines de milliers d’abonnés. Générant près de 1M€ de chiffre d’affaires sur le dernier exercice fiscal. Alors oui, la Covid nous a un peu aidés… Nous compterons 45 salariés à la fin de l’année. Et nous espérons à un horizon de 5 ans, 150 salariés »
« Il est difficile de trouver des vidéos de qualité sur YouTube et les diffusions à la télévision sont polluées par la publicité et les contraintes horaires, explique Frédéric, président d’Aitakes. Aujourd’hui, Zone300 propose un millier de productions ; dont une partie non négligeable tournée en interne. Notre réussite a surpris tout le monde. On nous demande même de dupliquer notre produit sur d’autres secteurs ! ».
// Les précédentes éditions du prix Sauvy sur Made In Perpignan :
- Quelle entreprise sera la plus innovante et remportera le Prix Alfred Sauvy 2022 ?
- 2019 / Prix Alfred Sauvy – 10 entreprises catalanes en lice pour remporter le 21e prix à l’innovation
- 2018 / Prix Alfred Sauvy – 20 ans d’innovation, de défi technologique et d’originalité
- 2017 / Innovations et activités nouvelles récompensées par le Prix Alfred Sauvy
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