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Grève des crèches à Perpignan : la privatisation du secteur public fait débat

Grève des crèches à Perpignan : la privatisation du secteur public fait débat

Article mis à jour le 30 mars 2023 à 18:22

La ville de Perpignan fait face à un mouvement de grève lancé par le syndicat Sud CT 66, visant à dénoncer la privatisation progressive des crèches municipales. Dès le 30 mars 2023, avec une manifestation devant l’hôtel de ville en ouverture du Conseil municipal, les agents des crèches se mobilisent pour protester contre les délégations de service public et la détérioration des conditions de travail des fonctionnaires.

En marge de la manifestation, une délégation a été reçue par le directeur général des services, le responsable des ressources humaines et les élus aux ressources humaines et à la petite enfance. Malgré cette entrevue, le syndicat ne constate aucune volonté de dialogue de la part de la mairie qui poursuit dans sa volonté de privatisation. Bénédicte Vincent, co-sécrétaire du syndicat nous confie : «Ils ne veulent rien céder. Ils estiment que la délégation de service public est un très bonne chose et que nous sommes trop négatifs.»

Externalisation des crèches : une menace pour la qualité des services ?

L’une des principales revendications des grévistes est l’annulation de l’appel d’offre pour la crèche du Moulin à vent, dont l’externalisation est prévue en septembre 2023. Ils estiment que la privatisation entraînera une dégradation des conditions de travail pour les professionnels et un risque pour les enfants et les familles. Parmi les inquiétudes soulevées par le syndicat, on note la perte de moyens pour les activités d’éveil culturel, la formation et la baisse de personnels qualifiés.

La crèche du Moulin à vent, un cas emblématique… La crèche du Moulin à vent est au cœur de la contestation, puisque le projet d’externalisation avait déjà été stoppé en septembre 2020 suite à l’intervention du collectif « Stop à la privatisation des crèches municipales de Perpignan ». Aujourd’hui, la privatisation refait surface, soulevant de la part de Sud CT 66 des questions quant aux motivations économiques derrière cette décision.

Le dialogue social et les conséquences pour les enfants et les familles en question

Dans le communiqué de presse adressé aux rédactions, les fonctionnaires font part de leur inquiétude face à la perspective d’un détachement d’office, sans concertation ni possibilité d’exprimer leur avis. Selon eux, ils se retrouvent «piégés dans une situation non choisie» et dénoncent l’absence de dialogue social et le traitement expéditif des contestations.

Au-delà des revendications professionnelles, les grévistes s’inquiètent des répercussions sur les enfants et les familles en cas de privatisation des crèches municipales. La perte de temps pour l’accompagnement des familles, la dégradation de la qualité des repas servis et les bouleversements des repères affectifs pour les enfants sont autant de risques auxquels les parents pourraient être confrontés.

Les défis du contrôle et de la régulation

Le syndicat SUD CT 66 et les grévistes soulèvent la question de l’enjeu économique face à la qualité d’accueil du jeune enfant et de sa famille. La petite enfance, tout comme l’éducation des jeunes enfants, est au cœur de l’action publique. «Si ce rôle n’est pas assumé, quel modèle de société va-t-on construire pour demain ?»

Enfin, l’externalisation soulève également des questions sur la capacité de la Ville à assurer un contrôle et une régulation efficaces de ces nouveaux prestataires. Les grévistes questionnent également la manière dont la Ville va s’assurer du suivi du contrôle, «même si les marchés expriment des conditions d’attribution pointues ou spécifiques.»

L’opinion publique et les acteurs locaux face à la privatisation

Le débat sur la privatisation des crèches municipales de Perpignan interpelle également l’opinion publique et les acteurs locaux. Les parents d’élèves, les associations et les collectifs citoyens sont invités par le syndicat à se mobiliser et à exprimer leurs préoccupations quant à l’avenir du service public de la petite enfance dans la ville.

La situation à Perpignan n’est pas isolée et témoigne d’une problématique plus large en France concernant la privatisation du secteur public. Quel service public pour demain ? Pour quels secteurs ? Privé et public peuvent-ils collaborer pour un même service à la population ? Autant de questions qui se posent d’ores et déjà aux institutions et élus.

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Arnaud Le Vu