En parallèle de la journée de mobilisation syndicale pour le pouvoir d’achat, l’ensemble des syndicats de médecins libéraux appellent à une médecine à l’arrêt ce vendredi 13 octobre.
Au-delà de la problématique de l’inflation, c’est la présentation devant le Sénat de la proposition de loi Valletoux-Garrot – et avec elle une batterie de contraintes supplémentaires pour les médecins – qui préoccupe les libéraux. Généralistes ou spécialistes, les médecins libéraux sont appelés ce 13 octobre à assurer seulement les urgences vitales. Selon, Jean-Marc Laruelle, membre de la Fédération des Médecins de France et médecin généraliste à Montpellier, l’action s’annonce très suivie. Parmi les revendications des praticiens, une réelle revalorisation de la consultation. L’ensemble des syndicats de médecine libérale appelant à une journée à l’arrêt, l’accès aux consultations pour les patients pourrait être compliqué ce vendredi 13 octobre.
Une revalorisation de la consultation vécue comme une marque de mépris
Au printemps 2023, les négociations entre la Caisse nationale d’assurance maladie et les médecins furent houleuses. Et si certains syndicats réclamaient un doublement de la consultation de 25 à 50€, l’assurance maladie avait chichement proposé une revalorisation de 1,5€. Pour Jean-Marc Laruelle, ce geste n’est pas une augmentation mais une humiliation. «Je pense qu’ils ont voulu faire un geste, mais à ce niveau-là c’est n’importe quoi. Ils auraient mieux fait de ne rien faire du tout. Ce n’est pas comme cela que nous allons attirer des jeunes dans la profession et c’est bien de cela qu’il s’agit.»
Aujourd’hui, selon le médecin, seuls 7% des étudiants en médecine s’installent en libéral. «Tout ça c’est du blabla, si on veut que les jeunes s’installent. Nous ne battons pas pour 50 balles parce que finalement 50€, ça ne veut pas dire grand-chose. Non, nous voulons obtenir de meilleures conditions pour traiter les patients.» Quant à l’embauche des assistants médicaux, là encore le médecin syndiqué renvoie aux difficultés immobilières pour agrandir les cabinets médicaux.
Jean-Paul Hamon, médecin généraliste, s’interroge sur la dérive de la médecine libérale
Le président honoraire de la Fédération des Médecins de France veut savoir : «comment en est-on arrivé là ?». Selon le médecin particulièrement médiatisé lors de la crise sanitaire, «la profession est fatiguée, vieillissante, déconsidérée.» Les médecins seraient en butte à des injonctions contradictoires permanentes. Il faudrait que le docteur passe plus de temps auprès du patient tout en participant aux réunions et à la réduction du trou de la sécurité sociale. Une équation impossible selon le praticien.
Jean-Paul Hamon balaye l’idée d’un combat corporatiste. «Le mouvement des médecins libéraux (…) n’est pas un mouvement corporatiste uniquement centré sur des considérations financières. C’est avant tout l’expression du désespoir d’une profession qui n’a plus les moyens d’assumer ses missions et n’arrive pas à se faire entendre.» Selon le généraliste, les politiques voudraient remplacer le dialogue patient-médecin par la prise en charge de ce dernier «par une équipe dans laquelle le médecin n’est plus un vrai soignant, mais le coordonnateur d’une kyrielle d’exécutants divers : assistants, secrétaires, paramédicaux, pharmaciens.»
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