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Indépendantisme catalan et crise économique – Guerre des chiffres et d’influence

Article mis à jour le 24 octobre 2018 à 13:17

Le mouvement Empresarís de Catalunya, qui revendique 500 entrepreneurs en Catalogne et dirigé par Josep Bou Vila, était hier soir à Perpignan. Une conférence pour expliquer, à grand coup de chiffres plus alarmants les uns que les autres, « Comment le séparatisme génère des tensions sociales et une crise économique ». Face à deux entrepreneurs français venus témoigner de leur vécu en Catalogne, se trouvaient environ 25 personnes dont une vingtaine venue dans un mini-bus affrété par le mouvement unioniste. Malgré l’annonce en début de conférence d’un débat non politique ni politisé, la présence dans la délégation du député Alfonso Sanchez Fisac, du parti anti-indépendantiste Cuidadanos, pourrait laisser penser le contraire.

4 550 entreprises qui génèrent 40% du PIB catalan auraient quitté la Catalogne

Un chiffre contesté par une analyse du journal neutre dans le conflit El Pais qui a de quoi alarmer et qui pourrait faire croire qu’une crise économique est née ou est sur le point de naître suite à la crise catalane. Ce chiffre issu, selon Josep Bou Vila, du registre du commerce, cumulerait les entreprises ayant choisi de quitter la Catalogne suite au référendum du 1er Octobre 2017. Précision fait par Josep Bou Vila, il s’agit d’entrepreneurs qui ont délocalisé leur siège social en dehors de la communauté autonome catalane. L’activité économique de ces entreprises est donc toujours en Catalogne, permettant dans le même temps de générer une hausse de PIB de 3,3% sur 2017, taux supérieur à la moyenne espagnole (3,1%).

Pourquoi ces entreprises quittent la Catalogne ? Philippe de Lagarde et Emmanuel Deleau, entrepreneurs français installés à Barcelone, respectivement depuis 20 ans et 12 ans, sont catégoriques, ce sont l’instabilité juridique et la perspective d’une sortie de l’Europe en cas de déclaration d’indépendance unilatérale. Mais pas seulement … Les deux hommes d’affaires ont également témoigné de la tension générée par le conflit. En effet, la société catalane est profondément divisée avec d’une part les indépendantistes ou tout au moins en faveur d’une plus grande autonomie vis-à-vis du pouvoir central madrilène, et d’autre part ceux qui y sont totalement opposés et qui ne voient le futur de la Catalogne qu’au sein du Royaume d’Espagne.

À la question pourquoi vous n’avez pas vous même quitter Barcelone, l’un des deux entrepreneurs répondait en substance ne pas encore avoir la chance de gagner assez d’argent pour chercher une optimisation fiscale. Rappelant, par la même, le dumping fiscal opéré entre les différentes régions autonomes d’Espagne. Il confiait tout de même avoir été contraint, pour ne pas perdre des marchés, de ne plus faire mention de sa domiciliation dans ses documents commerciaux. Il concluait en disant « le business, c’est du win-to-win et là on est plus dans le loose-to-loose »

♦ La récente visite de Quim Torra a incité Empresaris de Catalunya à « vouloir alerter le Roussillon sur la situation »

Josep Bou Vila, à la tête d’une entreprise familiale dans le pain nous confiait avoir voulu alerter sur « les dangers de la dérive nationaliste du mouvement séparatiste ». Une nécessité, selon lui, suite à la récente visite de Quim Torra et à au manifeste signé par près d’une centaine de maires des Pyrénées-Orientales. Un manifeste qui dénonce « les atteintes faites en Catalogne aux libertés fondamentales d’expression, de réunion, d’opinion ». Josep Bou Vila tel un tribun face à une assemblée acquise à sa cause déclarait « Protégez-vous du colonialisme, parce après ils viendront après vous ! ». Immédiatement encouragé par une Viva Catalunya et un Viva España de la salle, qui avait eu du mal à suivre le début de conférence car cette dernière était dispensée en français.

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