Article mis à jour le 25 septembre 2023 à 19:33
Robert Bassols, président de la Fédération nationale automobile, mais aussi des artisans des Pyrénées-Orientales, pousse un coup de gueule. En tant que représentants de plusieurs milliers de stations-service indépendantes, il revient sur les impacts de la proposition de vendre à perte le carburant en France. Photo Sébastien Lapeyrère / Hans Lucas.
«Le problème des prix à la pompe c’est celui de l’État, pas celui des distributeurs»
Robert Bassols ne décolère pas, son sang n’a fait qu’un tour à l’écoute des propos du porte-parole du gouvernement Olivier Véran. Le représentant d’une partie des 11.000 stations-service indépendantes de France ne cautionne guère ce qu’il considère comme «une aberration qui traduit l’impuissance des pouvoirs publics.»
Pour rappel, l’idée a surgi lors d’une interview de la première ministre Élisabeth Borne dans les colonnes du journal Le Parisien. «À titre exceptionnel, et sur une période limitée (…), nous allons lever cette interdiction (NDLR la vente à perte), ce qui permettra aux distributeurs de baisser davantage les prix.» Le 17 septembre, au micro de RTL, le porte-parole du gouvernement allait plus loin indiquant que cette vente à perte pourrait représenter une économie de 50 centimes par litre de carburant. Face à la flambée des prix de l’essence, le gouvernement en appelle donc à la bonne volonté des distributeurs, quitte à lever une interdiction en vigueur depuis 1963.
Mais pour Robert Bassols, le problème des prix est celui de l’État et non celui des pompistes. «Notre priorité reste la mise en conformité et la modernisation des stations individuelles, notamment en zones rurales, qui doivent déjà faire face à de lourds investissements liés à la transition écologique.»
Robert Bassols appelle les élus à s’ériger contre cet «amateurisme»
Le patron de la Fédération nationale de l’automobile ne cache pas sa détermination à défendre les intérêts de ses adhérents et de la profession, vitale selon lui, pour les territoires. Les compensations évoquées sans plus de précision par le gouvernement ne calment guère la colère de Robert Bassols qui s’insurge contre ce «coup de communication» de la majorité.
«La FNA appelle l’ensemble de la représentation nationale quels que soient les partis à s’ériger contre un tel amateurisme, et péril économique à court terme, sans oublier tous les emplois perdus. Une concertation des acteurs et du sang froid aurait été préférable, plutôt que rechercher le coup de communication. Il est urgent de revenir sur cette annonce hâtive qui sonne comme un aveu d’impuissance, et d’adopter des mesures d’avenir. Et en la matière des possibilités existent.»
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