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Journée du 8 mars – Quand une tribune du parti Les Républicains 66 flirte avec le sexisme

Article mis à jour le 30 décembre 2022 à 08:40

Hasard du calendrier, le communiqué de presse des Républicains 66 a été publié le 8 mars, journée internationale du droit des femmes. Les joutes politiques font partie de la vie publique quand il s’agit de manier les arguments et le fond. Mais dans ce cas précis, le parti de droite joue avec les mots et flirte avec le sexisme. L’usage dans cette tribune du mot « Déséquilibre » tire sur une ficelle bien grosse. Une ficelle qui rappelle la campagne municipale de 2014, où déjà les attaques contre la seule candidate à la mairie de Perpignan s’étaient souvent concentrées, en off, sur sa voix haut perchée.

« Girouette » ou « déséquilibrée » ? Une question de genre ?

Pourquoi avoir choisi « déséquilibrée », qui selon le dictionnaire des synonymes pourrait être remplacée par folle, instable, irrationnelle ! Et pourquoi pas en forçant le trait hystérique, qualificatif étymologiquement issu du mot utérus et qui est uniquement employé pour les femmes ?

Le choix interroge, pourquoi ne avoir choisi « girouette » comme est souvent affublé, un autre candidat à la mairie de Perpignan et ancien premier adjoint de l’actuel maire ?

C’est d’ailleurs l’option prise par Jean-Marc Pujol sur son blog. Il veut, par là-même, répondre au communiqué publié dans la presse par la candidate à propos de la polémique du moment : à savoir les travaux du théâtre municipal.
En effet, Jean-Marc Pujol, ce samedi matin, revenait sur des « convictions en fonction de la tramontane ». Reprenant même la citation d’Edgar Faure, « ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ».

♦Entre « Le dindon » et « la dinde » il n’y a qu’un pas 

Même si le mot « déséquilibré » est employé pour qualifier Perpignan, le maire Les Républicains ne s’aventure pas sur le terrain glissant du volatile qui glougloute. De leur côté, Les Républicains proposent à la farouche opposante au projet de modification du théâtre municipal, de jouer la pièce de Georges Feydeau « Le Dindon » pour la réouverture en octobre 2019.

Outre la pièce de théâtre en trois actes de 1896, le dindon est un terme qui évolue sur le même champ lexical que son homologue féminin, la dinde. Ce choix est-il anodin ?

D’après l’encyclopédie collaborative, « le mot dinde est parfois utilisé comme un terme péjoratif désignant une femme considérée comme sotte ou stupide ». Dans ces considérations, il n’y a qu’un tout petit pas à franchir pour qu’un lecteur non averti fasse le rapprochement entre la pièce de Feydeau et « la femme considérée comme sotte ou stupide ». Est-ce une volonté du parti Les Républicains locaux ou s’agit-il d’une simple maladresse ?

♦ La présidente des LR66 « valide totalement » 

Interrogée sur cette communication, Christine Moulenat-Gavalda à la tête de la fédération locale depuis octobre 2018 assume.

« Il ne s’agit nullement d’une maladresse ». Pour celle qui est aussi maire des quartiers sud de Perpignan, ce communiqué « n’est qu’une réponse à son positionnement politique et nullement au fait qu’il s’agisse d’une femme ! Le mot déséquilibré faisant référence au nom de son association Perpignan Équilibre. Son unique positionnement est d’être contre tout ! Il est donc déséquilibré ! C’est un fait ! […] Si cela avait été un homme, les qualificatifs auraient été les mêmes ».

Avant de rappeler que Les Républicains 66 étaient dirigés par deux femmes, elle-même, présidente, et Lauriane Josende secrétaire départementale, un duo complété par Olivier Amiel, trésorier.

♦ La basse-cour en politique 

Pour rappel, déjà en 2013 à l’Assemblée nationale, un élu de l’UMP (ancien Les Républicains) avait accueilli caquetant comme une poule la prise de parole de Véronique Massonneau, députée écologiste de Vienne. Cette dernière avait dû s’interrompre et s’emporter rappelant « Arrêtez, je ne suis pas une poule ! ».

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♦ Le vaudeville s’est accéléré avec la démission de Michel Pinell adjoint à la culture

C’est la sortie médiatique du 1er mars de l’adjoint à la culture qui a mis le feu aux poudres. Une prise de parole dans les médias de Michel Pinell à propos des travaux d’adaptation du théâtre municipal pour accueillir les étudiants de la faculté de droit à partir de 2020. Des travaux pour lesquels l’adjoint à la culture, s’était ému de l’absence de cabinet extérieur d’architecture. Une démarche qualifiée “d’anormale tant sur la forme que sur le fond” par Jean-Marc Pujol. Ce dernier de nous confier “quand on est dans une équipe, on ne joue pas contre son camp !”.

Depuis, Clotilde Ripoull a diffusé un communiqué de presse publié dans les colonnes du journal local. La candidate, qui n’a manqué le second tour de l’élection en 2014 qu’à 80 voix près, veut que « l’intégrité du théâtre soit respectée ».

Sur ce point, les avis divergent, entre le maire qui soutient que les travaux ne sont que des améliorations nécessaires et des mises aux normes. Et l’association ASPAHR et Clotilde Ripoull qui persistent sur le fait que les travaux « dénaturent notablement ce théâtre à l’Italienne édifié en 1812 ».

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Maïté Torres