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La CAF des Pyrénées-Orientales – Et maintenant que le seuil des 100.000 allocataires a été franchi ?

CAF des PO - Caisse d'allocations familiales des Pyrénées-Orientales-4

Article mis à jour le 27 novembre 2019 à 11:52

Le seuil des 100.000 allocataires a été franchi dans le département. Ce chiffre est un des éléments marquants du rapport d’activité 2018 de la CAF des Pyrénées-Orientales. Nous avons évoqué ce rapport avec Jérôme Capdevielle, secrétaire départemental de Force Ouvrière, et président du Conseil d’Administration de la Caisse d’Allocations Familiales du département depuis janvier 2018.

♦ La CAF des Pyrénées-Orientales, deuxième caisse de France après Bobigny

Selon Jérome Capdevielle, notre Caisse est celle qui gère le plus d’allocataires pondérés*. Au 31 décembre 2018, il y avait exactement 101.819 allocataires couvrants ainsi 227.047 personnes (bénéficiaire et ayants droits). Un chiffre en hausse de 2,1% par rapport à 2017. Mais, nous précise le président du conseil d’administration, il faut également tenir compte de la complexité des dossiers à traiter.

« Il s’agit d’un phénomène qui s’installe dans la durée. Dans notre département, nous avons une dépendance aux prestations et aux minima sociaux. Les Pyrénées-Orientales sont en grande souffrance sociale ».

Pour le représentant syndical, le problème est moins dans les minima sociaux que la faiblesse des salaires dans notre département.

« Cette situation est difficilement vivable pour les habitants de notre département. Car eux, concrètement ce qu’ils recherchent c’est de l’emploi. On ne s’inscrit pas dans une espèce de confort ou dans une vie en touchant le RSA. Quand tu fais le rapport entre les salaires dans le département et l’ensemble des prestations sociales cumulées, l’écart n’est pas assez important. Il y a un problème de salaires dans le département. Un niveau de salaire qui n’incite pas à la reprise d’emploi. C’est un souci de valeur ajouté sur le volet salariat. Il y a beaucoup de petits boulots ou de boulots qui pourraient être mieux payés, mais qui sont payés à hauteur du SMIC ».

Jérôme Capdevielle est inquiet. « Ce n’est pas en réduisant les prestations sociales que l’on réglera le problème. Au contraire, si on fait cela, on va mettre les plus fragiles en difficulté ».

♦ Le nouveau calcul des indemnités chômage va grossir les rangs des allocataires CAF

Celui qui a combattu avec son syndicat la récente réforme du chômage, et notamment le durcissement pour les indemnisations, constate amèrement. « L’étau se resserre sur le volet social. Cette réforme va venir impacter encore un peu plus les salariés. Elle va avoir un effet certain sur l’accroissement des accueils dans les CAF. Et le glissement d’un certain nombre de salariés qui pouvaient, jusque-là, prétendre au chômage et qui vont en être exclus. Ils vont donc se retrouver au RSA. Il y a un système de vases communicants assez net sur le sujet ».

Jérôme Capdevielle, prenant pour exemple les personnes en emploi saisonnier et le principe de rechargement des droits auprès de Pôle Emploi. « Ce dispositif permettait jusque-là à des personnes travaillant durant la saison de bénéficier de l’assurance chômage entre deux saisons. Le durcissement des conditions, va faire sortir bon nombre de saisonniers du giron de l’assurance chômage. Ça va mathématiquement accroître le nombre d’allocataires ».

Le président du conseil d’administration s’inquiète aussi pour les personnels de la CAF des Pyrénées-Orientales. « Ils appréhendent cet accroissement d’activité. Pour gérer l’accroissement du flux, on fait habituellement appel à des contrats précaires. Mais, ce sont souvent des personnes moins bien formées. La qualité de l’accueil du public et du service rendu aux allocataires s’en ressent forcément. Pour tenter de réduire le temps de gestion des dossiers, l’investissement des agents s’est accru. Aujourd’hui, il faut faire appel à des heures supplémentaires obligatoires, les volontaires venant travailler le samedi matin ne suffisent plus à réduire le stock de dossier ».

♦ Pour un quart des allocataires, les versements CAF sont la seule et unique ressource  

Le contexte démographique du département montre un dynamisme avec une population qui s’accroît de 0,4%. Une progression de la population principalement liée aux nouveaux arrivants. En janvier 2019, le département comptait 481.691 habitants, dont 26% ont moins de 25 ans (30% au niveau national).

Concernant l’emploi, le département reste lanterne noire de la France métropolitaine avec un taux de chômage de 14,6% au 3e trimestre 2018 (pour 8,8% en métropole). Soit 55.580 demandeurs d’emploi, un chiffre en hausse de 2,6% sur l’année. Le nombre élevé du nombre de chômeurs de longue durée montre le faible dynamisme du marché de l’emploi dans le département.

Compte tenu de ces éléments, les prestations sociales jouent un rôle déterminant dans les Pyrénées-Orientales. Et le nombre d’allocataires est en hausse de 2,1%, franchissant en 2018, la barre symbolique des 100.000 allocataires. Chiffre plus alarmant, le nombre d’allocataires, dont les prestations sociales sont l’unique source de revenu, est de 24%.

La CAF couvre ainsi près d’un habitant sur deux dans le département, soit plus de 227 000 personnes, et 47 % de la population des Pyrénées-Orientales. Les prestations sociales ont injecté dans l’économie locale, pour la seule année 2018, 632 M€ au titre des prestations légales et 40M€ d’aides d’action sociale aux allocataires et aux partenaires.

♦ La CAF des Pyrénées-Orientales a versé plus de 632 M€ au titre des prestations sociales

  • 273M€ au titre de l’inclusion sociale, le Revenu de Solidarité Active (RSA), la prime d’activité et l’Allocation Adulte Handicapé. 55% des allocataires perçoivent cette allocation et son montant mensuel moyen est de 421€
  • Pour le volet logement, la CAF a versé 162M€ (56% des bénéficiaires). L’aide au logement est en moyenne de 238€ par mois
  • Les prestations aux familles (enfants et jeunesse) représentent 135M€ (40% de bénéficiaires). Le montant moyen mensuel est de 243€
  • Enfin, l’allocation versée pour les naissances s’élevait en 2018 à 62M€ (12% des allocataires). Avec un montant moyen mensuel de 319€

* Allocataire pondéré = formule de calcul interne en fonction des prestations distribuées

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