Article mis à jour le 29 mars 2019 à 21:30
Ce vendredi 29 mars, la ministre du Travail était à Perpignan pour signer le pacte qui devrait permettre de se former à plus de 80.000 jeunes, et demandeurs d’emploi les moins qualifiés. Avec la présidente de la Région Carole Delga, elles ont choisi l’école de la 2ème chance pour contractualiser un engagement d’investissement de 1,4 milliard d’euros sur les quatre ans à venir.
Cet énième dispositif pour tenter de réduire le taux de chômage du département (le plus élevé de France métropolitaine) est selon la ministre « plus efficace », car il inclut l’ensemble des partenaires et notamment les entreprises. Muriel Penicaud s’essayant à la métaphore rugbystique : « Comme pour le rugby, il faut tout le monde sur le pont ! ».
♦ Sarah, Cassandra et Caroline parlent à la ministre et à la présidente
En introduction de la signature, Caroline et Sarah, toutes deux accompagnées par l’école de la 2ème chance, ont décliné leur parcours. Le parcours de celles et ceux qu’on qualifie si banalement de « décrochés scolaires ». Car ces écoles ont cette particularité qu’elles accueillent des jeunes de moins de 26 ans sortis du système scolaire sans qualification et sans diplôme. Sous la compétence des régions, elles ont toute latitude pour développer des enseignements spécifiques et individualisés. L’école de Perpignan est une des onze que compte la région, et c’est aussi la première à avoir mis en place le dispositif DECLIC.
Sarah 17 ans fait partie des 9 jeunes à avoir intégré le premier DECLIC régional. Malgré le parterre d’élus auxquels elle devait dévoiler son parcours, elle a su prendre le dessus sur ses émotions. En aparté, Sarah nous confiait son trac, ses difficultés à s’exprimer en public. Mais aussi la confiance retrouvée grâce à l’enseignement individualisé et en petit comité.
Sophie Ober, formatrice à l’école de la 2ème chance, nous confiait que DECLIC avait également vocation à reconstruire des jeunes qui ne se sont pas retrouvés dans un système scolaire inadapté à leur profil. Un programme de 4 mois pour leur permettre de reprendre confiance en eux, en leurs compétences… Pour Sarah, l’objectif est d’intégrer plus durablement l’école de la 2ème chance afin de se diriger vers le secteur de la petite enfance. « Ici, je me sens plus écoutée. Au collège, j’étais un peu perdue. Ici on peut tous parler ensemble ».
♦ Le Pacte régional d’Investissement dans les Compétences
Pour Muriel Penicaud : « L’objectif du PIC, c’est d’amener les chômeurs les plus éloignés de l’emploi, les jeunes sortis de tous les systèmes, vers l’emploi durable, en créant des parcours adaptés. L’investissement porte sur la mise en place de diagnostics évolutifs des besoins en compétences sur les territoires et sur des parcours complets, « sans couture » mettant la personne au centre du dispositif et prenant en compte la réalité de sa situation quand elle est fragile. C’est que nous allons réaliser en région Occitanie »
Carole Delga d’ajouter que le PIC avait vocation à réduire les 14.000 emplois non pourvus dans la Région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée. La présidente socialiste de la région rappelait en novembre 2018 : « Parce qu’il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver du travail, la Région Occitanie a choisi d’investir et de maintenir depuis 2016 un budget ambitieux pour la formation ». Carole Delga se félicitait d’avoir une région qui offrait « le plus de places de formation pour les demandeurs d’emploi avec, à la clef, un taux d’insertion sur le marché du travail parmi les plus élevés de France ».
♦ Le PIC d’Occitanie
Ce Pacte est la déclinaison régionale du plan d’investissement dans les compétences. Un plan doté, au niveau national, de 15 M€ sur 5 ans. Une volonté d’intensifier les parcours de formation particulièrement dans les métiers en tension et ceux liés à la transition écologique et numérique.
Le ministère du travail a conduit des études statistiques par région. Des études qui tiennent compte autant des départs en retraite que des créations d’emplois à horizon 2022. En Occitanie, le « top 10 » des métiers en tension sont :
- Agents d’entretien avec 16 200 postes nets à pourvoir sur 4 ans
- Aides à domicile et aides ménagères
- Enseignants
- Aides soignants
- Cadres de services administratifs, comptables ou financiers
- Conducteurs de véhicules
- Vendeurs
- Infirmiers, sages-femmes
- Employés administratifs de la fonction publique catégorie C ou assimilés
- Cadre commerciaux et technico-commerciaux
Un diagnostic similaire à la statistique nationale.
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