Article mis à jour le 26 avril 2020 à 13:44
L’ancienne boutique de l’USAP ouvre ses portes à l’atelier de confection de masques Père Pigne. Lancée en juin 2019 pour faire des t-shirts, cette entreprise de l’économie sociale et solidaire a ajouté la confection de masques à sa gamme. Désormais, les couturières vont fabriquer 10.000 masques par semaine pour les collectivités ; mais aussi 30.000 unités pour l’État dans le cadre de l’opération Résilience.
♦ La fierté d’un savoir-faire couturier Made In Saint-Jacques
À 28 ans, Karima réside avec son mari, éducateur périscolaire, et ses deux enfants dans le quartier Saint-Jacques ; lieu qui accueille l’atelier en temps normal.
« J’ai postulé et intégré le projet Père Pigne depuis le début. Au tout départ, nous n’étions que 4 ».
La demande de confection de masques en tissu ayant explosé, les dirigeants de l’atelier ont dû monter leur capacité de production ; embauchant jusqu’à 60 couturiers et couturières en contrat d’insertion. Les doigts de fée travailleront sur une trentaine de postes de travail en deux équipes distinctes.
Au départ, Nicolas Gomarir, un des deux dirigeants de Père Pigne a souhaité répondre au manque de masques. Se basant sur le patron fourni par le CHU de Grenoble, les couturières ont fait évoluer leurs pratiques pour se caler sur les normes édictées par l’AFNOR.
Sur la base du bénévolat, l’entreprise a fourni gratuitement nombre de personnels non équipés en priorité : surveillants de prison, policiers nationaux, transporteurs ou salariés des magasins.
♦ En parallèle, Père Pigne a répondu à l’appel d’offres lancé par l’État dans le cadre de l’opération “Résilience”
Pour les masques résilience, qui vont équiper les forces armées, l’atelier reçoit les pièces et les couturières assemblent le masque.
Mickaël Marras, second responsable de Père Pigne, a souhaité répondre à ceux qui réduisent l’économie sociale et solidaire à de l’assistanat. « L’économie sociale et solidaire ce n’est pas la charité ; c’est juste le moyen de rétablir l’équilibre avec ceux qui n’ont pas eu les mêmes chances ».
Avec émotion, il a évoqué aux nouveaux couturiers, « les femmes de Saint-Jacques qui sont venues travailler à l’atelier ont eu le courage et la droiture de sortir de leur carcan communautaire ; et je suis très fier de cela. Nous ne sommes pas des assistés ; nous produisons aussi bien que des grosses boîtes tout en aidant à l’insertion par l’emploi ».
Pour Karima, c’est une fierté de travailler à Père Pigne. « Au départ de la crise, j’ai dû m’arrêter parce que j’étais malade. J’avais des symptômes d’une petite grippe et une perte de goût et d’odorat. Mon mari étant asthmatique, ce fut plus compliqué pour lui . Notre quartier a été très touché. Et aujourd’hui, je suis heureuse de pouvoir travailler à nouveau ».
Mickaël Marras nous confie que les masques Résilience arrivent déjà découpés ; « nous n’avons plus qu’à les assembler ». Les masques commandés par les collectivités sont réalisés sur la base d’un modèle validé par l’AFNOR, avec un tissu fourni par l’entreprise.
Pour répondre à la demande, l’atelier Père Pigne a dû s’équiper de machines à coudre toutes neuves. Un investissement de 80.000€ pour l’ensemble des 30 postes de travail.
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