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Rétrospective de la mobilisation des Gilets Jaunes dans les Pyrénées-Orientales

Le retrait de la Taxe dite Carbone et les évènements parisiens sont au cœur de toutes les discussions.

Article mis à jour le 17 novembre 2020 à 14:01

Il y a deux ans, le 17 novembre 2018, des milliers de personnes se ralliaient avec un objectif commun. Celui de « défendre leur pouvoir d’achat, en danger pour cause de modification sur la fiscalité des carburants« . À Perpignan, ces femmes et ces hommes étaient ceux de P. Nord ou P. Sud. P comme péage, prolongement du rond-point où se retrouvaient ces Gilets Jaunes tous les samedis.

Un mouvement étudié depuis sous toutes les coutures. Une énigme qui a pris, au fil des actes, des semaines et des mois, des formes multiples. Un mouvement qui a permis des avancées sociales. Mais qui a aussi souvent été décrit comme le symbole d’une France fracturée, qui ne se parle plus, qui ne fait plus société.

♦ 2 ans plus tard, où en est la France des Gilets Jaunes ?

Ce mouvement des Gilets Jaunes a-t-il réduit cette fracture sociale ? Le lien social qui s’était créé les premiers samedis autour des ronds-points a-t-il perduré ? Ou les femmes seules, les retraités et les agricultures tentés par le suicide vivent-ils désormais dans une société plus bienveillante ? À entendre certains discours, certains débats, et surtout le silence assourdissant de ceux qui sont rentrés chez eux après avoir cru à cette France plus juste, on peut en douter.

Voici en images les femmes et les hommes du mouvement des Gilets Jaunes des Pyrénées-Orientales.

♦ Premier Acte – 17 novembre 2018, genèse du mouvement des Gilets Jaunes

 Les routiers Gilets Jaunes prennent part au mouvement contre la Taxe Carbone. Rond-Point Péage Sud.

Les motards Gilets Jaunes force de démonstration du mouvement. Porte d’Espagne.

Les Gilets Jaunes se massent sur le rond-point pour immortaliser ce jour de mobilisation. 280.000 personnes manifesteront ce samedi-là en France. Rond-Point Péage Sud.

De nombreuses femmes, notamment des jeunes, sont présentes sur les points de blocage. Rond-Point Péage Sud.

♦ Acte 3 – 1er décembre 2018 – 15 jours de blocus à Perpignan

Depuis 15 jours, le mouvement tient les ronds-points telle une place forte. Les camions sont à l’arrêt depuis 2 semaines. Rond-Point Péage Sud.

De violents affrontements ont lieu autour de l’Arc de Triomphe à Paris. À Perpignan, pas de heurts, mais un discours qui se radicalise. À l’image de cette guillotine érigée au centre du rond-point Sud

Les Gilets Jaunes se sont organisés pour maintenir les points de blocage autoroutiers jour et nuit. Rond-Point Péage Sud.

Aux abords de la barrière de péage de Rivesaltes, même détermination affichée. Tout comme à la sortie du Boulou.

♦ Acte 4 – 7 décembre 2018 – Premier recul de Macron sur la taxe des carburants

Après les scènes de guérilla urbaine de Paris, le gouvernement change son dispositif de maintien de l’ordre. De nombreux moyens sont déployés pour éviter tout débordement aux péages perpignanais. Rond-Point Péage Nord.

Le 5 décembre Emmanuel Macron annule pour 2019 la hausse de fiscalité sur les carburants. Deux jours après, au matin du 7 décembre, la mobilisation ne faiblit pas.

Le retrait de la Taxe dite Carbone et les évènements parisiens sont au centre de toutes les discussions.

Cantine bâchée, maison en bois, quarts de garde, la vie dans les ronds-points s’est organisée. Mais la crainte des Gilets Jaunes est d’être délogés par la force.

♦ Acte 8 et 9 – 12 janvier 2019 – La remobilisation investit le centre-ville

Après une baisse de mobilisation pendant les fêtes, le mouvement dénombre 50.000 Gilets Jaunes pour l’acte 8. Le Castillet – Perpignan.

Le 5 Janvier est marqué par l’entrée forcée par des manifestants du ministère de Benjamin Griveaux avec un engin de chantier. Le 12 Janvier, un large dispositif est déployé au centre-ville. Le Castillet – Perpignan.

Dans les Pyrénées-Orientales, au 18 janvier, on comptait 29 interpellations dont 28 gardes à vue et 4 personnes écrouées. Auxquelles s’ajoutent 47 interpellations (dont 46 gardes à vue) dans le cadre des “mouvements lycéens” en soutien aux Gilets Jaunes. En effet, au mois de novembre, les lycéens avaient pris fait et cause pour les Gilets Jaunes et plusieurs journées de violence avaient eu lieu.

♦ LBD et grenades de désencerclement au cœur de la polémique

 Les blessures causées par les lanceurs de balles de défense (LBD) et grenades de désencerclement utilisés par les forces de l’ordre font l’objet de polémique. Le Castillet – Perpignan.

Le journaliste David Dufresne dénombrera, au 13 avril 2019, 1 décès et 613 personnes blessées par les forces de l’ordre. Dont 238 blessées à la tête, 23 éborgnées et 5 ayant eu une main arrachée. Péage Nord Rivesaltes.

♦ La révolution du « printemps Gilets Jaunes » n’aura pas eu lieu

Afin d’apaiser les esprits, Emmanuel Macron lance le 15 janvier un grand débat national. Un débat qu’une grande partie du mouvement considère comme de l’enfumage politique. Acte 16 – Palais des Congrès de Perpignan.

Deux semaines plus tard, lors de l’acte 18, nouvelle flambée de violences sur les Champs-Élysées. Puis le 23 mars, à Nice, la septuagénaire Geneviève Legay est grièvement blessée pendant une charge. Allées Maillol à Perpignan.

Le 19 mars, le député François Ruffin se déplace à Perpignan pour présenter J’veux du soleil. Son film d’amour aux Gilets Jaunes comme il aime à le déclarer. Il s’adresse aux sympathisants du mouvement et de son parti aux pieds du Castillet.

♦ Le baroud d’honneur du 1er mai

Depuis le 15 avril, l’incendie de la cathédrale Notre-Dame accapare toutes les Unes. Mais les millions d’euros de promesses de dons pour la reconstruction de l’édifice ont parfois choqué les plus démunis. Le 1er Mai, dans les rues de Perpignan, Gilets Jaunes et syndicats font cortège à part. Place Catalogne – Perpignan.

Emmanuel Macron indique vouloir réduire « significativement » l’impôt sur le revenu. Mais aussi réindexer progressivement les retraites sur l’inflation. Place Catalogne – Perpignan.

À partir de l’été, seule une centaine de Gilets Jaunes maintiendront le mouvement actif. Ils seront présents aux différentes manifestations de soutien au service public (Train des Primeurs, urgentistes, pompiers). Ils seront également assimilés au saccage et à l’incendie de la permanence du député Romain Grau en marge de la manifestation du 27 juillet. Palais de justice – Perpignan.

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