Article mis à jour le 31 octobre 2016 à 13:01
Un colloque international se tiendra du 28 au 30 octobre à Tautavel. Une trentaine de spécialistes du cerveau parmi les plus éminents dans le monde des préhistoriens, paléoantropologues, neurologistes, généticiens et antropologues comportementalistes se retrouveront pour partager leurs connaissances sur le sujet. Ils s’attacheront à faire le lien entre l’évolution de la morphologie du crâne humain et les grandes avancées de l’homme moderne. Un colloque est ouvert au public.
♦ Une collection de 150 moulages dont l’Homme de Tautavel
Les spécialistes s’appuieront sur la collection du centre de recherche de Tautavel pour tenter de mettre en parallèle l’évolution de la taille de la cavité cranienne et l’évolution des connaissances et des comportements de l’Homo Erectus à l’Homo Sapiens. Les réflexions et communications échangées lors du colloques seront retranscrites et édités par le CNRS éditions créant ainsi la premiere synthèse concernant l’évolution en relation avec l’évolution cognitive basée sur l’ensemble des découvertes de crânes d’Hominidés fossiles.
♦ Neurochirugie moderne et paléonthologie
Le crâne d’une jeune fille datant de 3.500 av JC montre que la trépanation est la forme la plus ancienne de chirurgie (technique permettant d’accéder au cerveau humain en perçant un trou dans le crâne). Il n’en fallait pas plus pour inviter des praticiens de neurochirurgie ou des spécialistes en neurosciences.
André Maillard, chef du service neurochirurgie de l’hôpital de Perpignan présentera l’évolution des connaissances en neurochirurgie depuis l’antiquité à nos jours, avec l’apport considérable apporté par l’avancée de l’imagerie médicale. « Même s’il n’y a pas de débouchés pratiques dans mon domaine, mon intérêt est extra-professionnel, celui d’apprendre plus sur la beauté du fonctionnement du cerveau ».
Dans le domaine de la neuroscience, Erin Hecht du centre de neurosciences d’Atlanta aux USA ou encore Thierry Chaminade de l’Institut de Neurosciences de la Timone (Marseille) et Philippe Paquis, professeur en Neurochirurgie du CHU Pasteur 2 (Nice) ont répondu présents à l’invitation du Professeur de Lumley.
♦ « Je crois pouvoir démontrer que la conscience est née bien avant Homo Sapiens »
Voici le postulat de départ que tentera de défendre Juan Luis Arsuaga, paléontologue, enseignant-chercheur et directeur du Musée de l’Évolution Humaine de Burgos (Espagne). Parmi les près de 30 scientifiques présents, il est celui qui a mis à jour l’Homo Antecessor, une espèce humaine ayant vécu en Europe méridionale entre 1,2 et 700.000 ans avant notre ère.
« Il existe deux types d’espèces, celles qui savent qu’elles vont mourrir et les autres, et mon propos quelque peu provocateur lors de ce colloque est de démontrer qu’avec seulement quelques grammes de cerveau en plus le schimpazé acquerrait la conscience »
Atapuerca est le site qui renferme la plus grande collection de moulages de cerveaux avec 17 pièces. L’étude des restes découverts sur le site espagnol lui ont permis d’affirmer que la morphologie de l’homme moderne s’est transformée dans l’unique objectif de communiquer. À l’inverse, le visage des néandertaliens est plutôt en rapport avec la mastication ou l’usage en tant qu’outil de la bouche (source interview Farodevigo.es). La morphologie de l’homme moderne est faite pour communiquer.
♦ Premier colloque réunissant autant de disciplines différentes
Alain Tuffreau, enseignant-chercheur et préhistorien mène en ce moment de nombreuses fouilles en Roumanie. « Je suis curieux de ce qui va découler de ce colloque, le premier qui réunit autant de scientifiques de disciplines différentes ».
L’enseignant de l’université de Lille faisait remarquer : « C’est la première fois que j’assiste à ce genre de colloque. Je viens rencontrer d’autres spécialistes en espérant que je vais comprendre leur discours, il faudra faire un effort de vulgarisation important car chacun de nous doit se faire comprendre par des néophytes. Souvent les plus grands avancées scientifiques sont nées de la confrontation de scientifiques de disciplines différentes qui habituellement n’ont aucun contact entre eux. C’est du croisement d’idées et de connaissances que viennent les progrès dans un domaine ».
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