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Le plan Marshall d’Hermeline Malherbe fait l’unanimité auprès des élus du Département

Article mis à jour le 4 décembre 2018 à 19:14

C’est en faisant référence au plan de Georges Marshall qui dégagea 16,5 Milliards de dollars en 4 ans pour reconstruire l’Europe après la seconde guerre mondiale que la présidente du département présentait son plan d’investissement sur 5 ans. Une disposition qui prévoit 500 M€ d’investissement d’ici à 2023, soit près de 200 M€ de plus que jusque là. Une initiative saluée par l’opposition qui réclamait cette action depuis le début du mandat. Plus nuancée sur la méthode, elle a néanmoins voté à l’unanimité cette initiative.

♦Le dialogue en réponse à « la colère qui gronde »

Hermeline Malherbe a choisi, pour décider des grandes orientations de ce plan, une méthode qu’elle qualifie  « de radicalement nouvelle ». C’est aussi pour la présidente du conseil départemental une façon de répondre par l’action « à la colère et au ressentiment qui gronde« . « Nous allons décider de l’avenir de notre département avec tous ceux et toutes celles qui le vivent. C’est la meilleure manière de dépasser les clivages artificiels que plus personne, et en particulier ceux qui souffrent le plus, ne peuvent supporter ». Choisissant un langage de général d’armée qui cherche à rassembler ses troupes, Hermeline Malherbe choisit de ne « jamais baisser les bras » invitant les élus à « rejoindre le parti de l’action, le camp de ceux qui se retroussent les manches pour les Pyrénées-Orientales ». Hermeline Malherbe de rappeler la citation de Jules Claretie, romancier et historien du début du XXème siècle qu’elle conserve dans son bureau : « Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose, a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire et surtout la grande armée des gens, d’autant plus sévères, qu’ils ne font rien du tout » .

« Pour croire à nouveau en la capacité d’action de la puissance publique, nos concitoyens ont besoin d’être eux même des forces de proposition et de participation à la décision. C’est pourquoi nous allons construire ce plan d’investissement avec eux, en allant à leur rencontre. Le mois de janvier servira à dégager les grandes priorités, les grands sujets, les grands ou les petits projets, qui en découlent »

« Le département fait le pari de l’intelligence collective, le pari citoyen d’écrire avec tous les habitants les sujets sur lesquels ils estiment nécessaire d’intervenir, les thématiques qu’il faut aborder. […] Le département entend recueillir directement l’avis de celles et ceux que les décisions impactent en premier lieu, qui sont concernés plus que tous les autres. Nos concitoyens doivent occuper une place de premier rang. Le mois de décembre et tout le premier semestre 2019 seront mis à profit pour consulter ».

Un discours que les 4 membres des gilets jaunes qui ont fait irruption dans la salle n’ont pas entendu. Récit d’une colère :

L’intervention de 4 gilets jaunes dans le débat : « Et pour nous concrètement qu’est ce que vous comptez faire ? Vous êtes élus vous nous représentez, on a voté pour vous. En contrepartie, qu’est ce que vous comptez faire pour nous ? Parce que, depuis tout à l’heure, je n’entends que des paroles et nous on veut des actes ! On vous interrompt parce qu’on commence à avoir faim, c’est un peu long d’entendre on va faire, on va faire. On vous demande d’agir auprès du gouvernent et de le dégager, c’est tout ce qu’on vous demande. C’est vous qui nous représentez auprès du gouvernement ». L’homme, dans la quarantaine, faisant confusion entre les maires, conseillers départementaux et les députés et sénateurs. Le Député et le Sénateur également conseillers départementaux d’opposition (qui eux représentent bien le peuple auprès de l’exécutif) étaient tous deux absents lors cette prise de parole. Reprenant avec véhémence « Personne ne peut nous représenter ? Tout le monde met un masque, on vous demande de représenter la France qui a faim ! C’est bien beau de restaurer les châteaux, c’est notre patrimoine mais le peuple c’est aussi notre patrimoine. On a besoin de politique qui aient des couilles (oubliant le genre féminin de la présidente) pour qu’ils montent à Paris avec nous. Maintenant soyez courageux et descendez dans la rue avec nous ». Concluant son intervention par un « J’ai honte d’être français ! ».

« 500 Millions qui ne demandent qu’à devenir 1 Milliard ! »

Un montant qui s’ajoute à l’enveloppe de 150M€ déjà prévus pour équiper le département en fibre optique. Un emprunt qui amènera la dette de la collectivité dans la moyenne des départements de même taille. Car actuellement le département a une dette bien inférieure aux départements similaires. En effet, le conseil départemental pourrait, sans nouvel emprunt, rembourser la totalité de ses crédits en 2,5 années. À titre de comparaison, la moyenne des départements situe la capacité de désendettement entre 5 et 6 ans.

Hermeline Malherbe rappelle la méthode « pas un nouveau plan ou un énième dispositif qui serait entièrement ficelé et que la majorité, parce que c’est son rôle, adopterait et l’opposition, parce que c’est son rôle, s’empresserait de critiquer. […] Mais au contraire de partager tous ensemble des objectifs de bon sens, avoir de l’ambition pour les PO, faire un grand bond en avant, construire pour l’avenir et faire en sorte que la commande publique génère de l’emploi pour les habitants du département« 

Elle entend faire de cet acte politique « un choc de confiance » afin de générer, grâce à l’effet de levier, la mobilisation de la Région, l’Europe, les entreprises, les banques, 1€ pour 2€ débloqués par l’institution, 1 Milliard d’Euros investit dans l’activité du département. « Une véritable mobilisation générale au service des habitants des PO ». Prenant pour exemple les 82M€ de nouveaux équipements générés à la suite des 16M€ de subventions aux communes.

♦ Les orientations et la méthode questionnées par l’opposition

L’opposition, même si elle accompagne le plan, émet des doutes sur la méthode et sera particulièrement vigilante sur chacun des budgets un par un. Car oui, c’est sur la méthode que l’on peut s’interroger. Comment seront choisi les projets ? Quel comité de sélection, comité de suivi ou de pilotage, quels en seront les critères ? Autant de questions qui ne sont, à ce jour, pas encore actées, nous confirmait l’équipe de la présidente.

Mais, insiste la Hermeline Malherbe, parmi les critères de sélection de chacune des idées ou projets sectionnés, il est important de rappeler que « cela ne doit aucunement grever le budget de fonctionnement de la collectivité ». Mais aussi de toujours considérer la création d’activité, et par là même d’emploi, comme un objectif prioritaire.

Annabelle Brunet, conseillère départementale d’opposition s’interroge quant à elle sur le timing, à savoir qu’il empiète sur la mandature suivante car des élections départementales sont prévues pour 2021.

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