Article mis à jour le 7 mai 2019 à 16:41
Le quartier du sentier, de la rue du même nom située au cœur du 2ème arrondissement parisien, est un quartier traditionnel de confection. Il fut popularisé à l’écran par la trilogie « La vérité si je mens ! » de Thomas Gilou. À l’échelle de Perpignan, un projet d’atelier de confection est dans les tuyaux pour s’installer à Saint-Jacques, cœur historique de Perpignan. À la clé, 5 emplois et un local de 600M2 qui pourrait accueillir l’atelier et un espace de coworking. Ouverture envisagée dès juin 2019. Compte à rebours lancé afin d’être prêts pour la saison estivale.
Une idée portée par Nicolas Gomarir, entrepreneur local dans le textile, et Mickaël Marras, Président de la régie Perpignan Sud dans le cadre de l’économie sociale et solidaire, et basée sur le modèle Joint Venture* Social.
♦ « Père Pigne** atelier », confection, sérigraphie, customisation, et à terme filière de recyclerie textile
Nous avons joint Nicolas Gomarir, à la tête de RD groupe l’atelier qui emploie 16 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 1Million d’euros dans le département. Il nous a confirmé cette information et sa volonté de « valoriser son expérience dans RD Groupe l’atelier, tout en créant de l’impact social. Cela fait 5 ans que je me bats pour le Made in France. Ce projet sur Saint-Jacques, nous le portons avec Mickaël Marras depuis 6 mois ». Au lancement, la nouvelle structure prévoit l’embauche de 5 personnes pour confectionner, customiser et sérigraphier des vêtements. Dans un second temps, l’objectif est de réinvestir pour s’équiper en matériel et lancer toute une filière pour recycler les textiles qui pourrait créer 5 emplois pérennes supplémentaires.
Nicolas Gomarir nous confie que la nouvelle réglementation interdisant aux marques de brûler ou de jeter les invendus (pratiques courantes jusque-là) devrait aider à la naissance de cette nouvelle filière. Une mesure dans la cadre de la loi sur l’économie circulaire qui devrait être votée avant fin 2019.
♦ Un projet qui allie mixité sociale et économie solidaire
Pour Mickaël Marras, le projet « Père Pigne atelier » va aussi dans le sens de la mixité et de l’insertion par la scolarité. En effet, les embauches pourraient concerner des femmes et ainsi les encourager à amener leurs enfants à l’école et par le même à lutter contre la déscolarisation massive dans ce quartier. Relire notre article sur les difficultés hors normes de ce quartier.
Mickaël Marras est président bénévole depuis 4 ans de la régie de quartier sud et juriste en droit des affaires. « Nous avons plusieurs missions, l’une d’entre-elles est un chantier d’insertion sur le quartier Saint-Jacques qui emploie 13 personnes. Nous gérons aussi l’entretien d’espaces verts de Ruscino et du Serrat d’en Vaquer avec 6 personnes ». Interrogé sur la problématique du nettoyage sur le quartier historique de Perpignan, Mickaël Marras justifie les difficultés par l’absence d’encadrement sur la structure. En précisant l’embauche prochaine d’un responsable.
Pour ce qui est de l’insertion, il nous précise que les régies sont notées sur l’insertion dans l’emploi des personnes qui en sortent. Ajoutant que, dans sa régie, 7 personnes sur 10 trouvent un emploi durable ou une formation qualifiante, un chiffre au-dessus de la moyenne nationale selon lui.
♦ Les missions de la régie
La régie de quartier sud a été créée en 2009 et a vocation selon ses statuts à :
- Améliorer le cadre de vie des quartiers du centre ancien et de l’ensemble du sud de Perpignan
- Favoriser le développement du lien social entre les habitants des différents quartiers sud de Perpignan
- Contribuer à l’insertion économique des habitants des quartiers du sud de Perpignan et notamment ceux en difficulté
- Participer à l’intégration du quartier dans la ville
- Développer des activités économiques, sociales, culturelles, techniques pour les habitants des quartiers
- Contribuer et mettre en place des services de proximité et collectifs en partenariat avec les services publics
♦ Une renaissance sur le modèle du Los Angeles des années 90
À l’origine du projet d’atelier sur Saint-Jacques, Olivier Amiel, l’adjoint à la rénovation urbaine de Perpignan. Particulièrement décrié par les opposants à toute rénovation du quartier, il est un féru de culture américaine et fin connaisseur des pratiques nord-américaines. Celui qui a officiellement lancé sa candidature aux élections municipales de 2020 a pris exemple sur « la réussite économique et sociale de la marque « American Apparel ».
Une marque qui a contribué, selon lui, à « relancer une activité industrielle du textile aux États-Unis dans les années 90 en s’implantant au cœur d’un quartier populaire et déshérité de Los Angeles ». C’est avec cette idée en tête que l’élu Les Républicains a mis en relation les deux porteurs du projet, Nicolas Gomarir et Mickaël Marras.
*Joint Venture – Anglicisme désignant une société commune à plusieurs entreprises et dont chacune détient le même nombre de parts. Les entreprises participant à la création du Joint Venture cherchent avant tout à créer entre elles des synergies en mettant en commun leurs compétences et leurs savoirs technologiques tout en limitant les frais et les risques.
**Père Pigne – La légende veut que la ville de Perpignan tienne son nom du Père Pigne. Ce dernier serait descendu de Mont-Louis avec ses bœufs à la recherche de terres fertiles. Il se serait arrêté à Perpignan pour y fonder la ville.
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