Article mis à jour le 17 mai 2019 à 21:37
Depuis l’annonce dans la presse nationale de la fin du train qui relie le Marche Saint-Charles à Rungis, ils sont nombreux à tenter de se mobiliser. Un train qui transporte 138.000 tonnes de fruits et légumes par jour. Jusque-là, seule la Présidente de la Région, Carole Delga s’était émue que la fin de cette solution par le rail jette sur les routes 74 camions par jours soit 23.000 par an. Une aberration écologique qui a quelques jours des élections européennes « très verte » a conduit le gouvernement à prendre le dossier à bras-le-corps. La réunion qui s’est tenue au Ministère des transports ce jour a acté une solution provisoire et travaille à horizon 2022 à la mise en place d’une autoroute ferroviaire entre Barcelone, Perpignan et Rungis. Malgré cette solution provisoire, pour Carole Delga, « le compte n’y est pas ». Elle exige des garanties pour la pérennisation du train primeur.
♦ 20 Millions d’euros pour changer des wagons en fin de vie
Depuis les années 2000, cette liaison de ferroutage, est en sursis. Des wagons à l’agonie selon les personnels qui travaillent à la manutention et qui doivent être changés de toute urgence. Le coût de cet investissement est de 20M€, 250.000€ par wagon frigorifique. La solution envisagée ? Arrêter purement et simplement cette autoroute ferroviaire. Au mépris que l’alternative ne conduise 23.000 camions de plus et leur lot de gaz à effet de serre sur les routes de France.
♦ Une réunion des acteurs en urgence pour une solution pérenne
La société Fret SNCF, les principaux clients de la ligne (Rey, Rocca), les plateformes de Rungis et de Perpignan, les conseils régionaux d’Ile-de-France et d’Occitanie, les conseils départementaux des Pyrénées-Orientales et du Val de Marne, ainsi que l’ADEME* se sont mis autour de la table d’Elisabeth Borne, Ministre des transports.
Alors même que « le report modal de la route vers le rail constitue une priorité du Gouvernement » selon la Ministre, aucune solution n’avait été envisagée pour l’instant.
Cette réunion a permis de mettre en avant des solutions envisageables d’ici à la fin de l’année 2019, comme « la mise en place d’une liaison en transport combiné (transport ferroviaire de containers sur le train) ». D’autres mesures sont à l’étude pour, à horizon 2022, organiser une autoroute ferroviaire entre Barcelone, Perpignan et Rungis.
Un groupe de travail qui se réunira mensuellement est d’ores et déjà mis en place pour rendre pérenne cette solution ferroviaire indique la ministre des transports.
♦ Carole Delga veut une garantie sur une solution pérenne
Même si la présidente de la région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée, se félicite de la tenue de cette réunion, elle considère « le compte n’y est pas ». « Quand on sait que la solution envisagée ne nous laisse que 15 jours de sursis, je ne partage pas l’optimisme du ministère ».
Pour Carole Delga qui depuis le mois de mars alerte sur la situation : « Aucune solution pérenne n’a été trouvée et le ministère renvoie dos à dos la SNCF et les transporteurs alors que sa priorité devrait être au contraire de tout faire pour faciliter un accord entre eux, d’autant que la SNCF est sous son autorité ».
Carole Delga met en place pour le 17 juin prochain un comité de pilotage afin de « garantir une solution pérenne et viable pour tous et maintenir le train de primeurs Perpignan-Rungis ». La présidente de la région convie l’Etat à se joindre à se comité.
*ADEME : L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie est un établissement public à caractère industriel et commercial français créé en 1991
Image de UNE, illustration Pixabay
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