Article mis à jour le 26 janvier 2024 à 16:13
Les agriculteurs sont en colère, et ce 22 janvier 2024, ils le font savoir en bloquant l’autoroute A9. En route vers le péage, Marie-Lise Guillemand, éleveuse de chèvres à Reynès et porte-parole de la Confédération paysanne a répondu à nos questions.
Pourquoi les agriculteurs sont en colère ?
«Nous sommes en détresse, nous sommes au bord du gouffre, et nous n’arrivons plus à vivre de notre métier.» Les taxes, l’inflation, la sécheresse, concurrence déloyale, Marie-lise égraine les difficultés qui, selon elle, sont restées à ce jour sans aucune réponse des pouvoirs publics. «Cela fait 2 ans qu’on signale à l’État toutes nos problématiques et malgré tout, rien ne se passe. Tous les mois, nous allons à des réunions, et rien ne se passe. Là, on est à bout. Nous travaillons 70 heures par semaine pour 500€ de revenus. On y arrive plus, on y arrive plus,» lâche avec lassitude Marie-Lise.
À 47 ans, cette agricultrice qui élève 70 chèvres pour leur lait ne se verse que 520€ par mois. En 2024, elle envisage de chercher un mi-temps ailleurs pour compléter son revenu parce que la ferme ne suffit plus. Quant aux changements de pratiques agricoles, la porte-parole de la Confédération paysanne réclame pour la profession des aides afin de pouvoir s’adapter à tous ces aléas.
«Avec la sécheresse, on nous avait promis des aides fin 2023, mais là toujours rien !»
La concurrence déloyale, la disparition des terres agricoles, ne sont pas des phénomènes nouveaux. Alors pourquoi les agriculteurs ont attendu ce mois de janvier pour dire stop ? Selon Marie-Lise, avec la sécheresse historique, l’État avait demandé aux agriculteurs d’attendre fin 2023 pour les aides. Mais en janvier 2024, et malgré moult réunions, les agriculteurs n’auraient encore rien perçu des aides promises. Idem du côté de l’adaptation au changement climatique, ou de l’artificialisation des sols.
«Janvier débute, et on voit bien que l’année va être difficile, mais il n’y a toujours rien de débloqué. On en a assez des réunions, on ne veut plus perdre notre temps. Nous voulons des engagements fermes. Des subventions, la garantie sur les prix de vente, on attend aussi un engagement des élus pour qu’ils cessent d’artificialiser les sols et préservent les terres agricoles. Nous voulons aussi une vraie gouvernance de l’eau avec l’ensemble des syndicats.»
Ce 22 janvier 2024, les agriculteurs catalans bloquent les Pyrénées-Orientales
Ce lundi matin, tracteurs et véhicules agricoles vont empiler les routes des Pyrénées-Orientales. Plusieurs points de rendez-vous sont prévus dès 9heures du matin. Au parc des sports Perpignan, à l’aire de covoiturage de Pollestres, et à 9h30 au stade de Thuir. Les cortèges se regrouperont à 10h au péage sud de l’autoroute A9.
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