Article mis à jour le 26 octobre 2022 à 16:59
Selon une étude de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), les Pyrénées-Orientales (PO) sont le département de tous les paradoxes. Champion de France du chômage avec 14,3 % de chômeur en 2018, il est également le 3ème le plus pauvre de France derrière la Haute-Corse et l’Aude. Néanmoins, il reste particulièrement attractif pour les personnes désireuses de s’y installer. Il est derrière la Corse-du-sud et l’Hérault le 3ème a avoir l’excédent migratoire le plus élevé.
L’INSEE, qui pour les besoins de l’étude a exclu l’Ile de France et les Départements d’Outre-Mer, a comparé l’ensemble des départements de la région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée parmi les 88 départements d’hexagone. De nombreuses indicateurs ont été pris en compte pour comparer les départements. Dans le région, la comparaison des 13 départements montre de fortes disparités, en matière de géographie, d’urbanisme, de typologie de population.
♦ Taux de chômage le plus élevé de France
Dans les Pyrénées-Orientales, le chômage est au plus haut : le département est nettement en tête des 88 départements de province avec un taux de 14,3 % au 2ème trimestre 2018, ce qui le situe loin devant l’Hérault, le Gard et l’Aude où les taux sont de l’ordre de 13 % à 14 %. La Haute-Corse et la Corse-du-Sud sont un peu moins touchées. Les Pyrénées-Orientales, comme les autres départements du littoral languedocien, contribuent ainsi fortement à faire de l’Occitanie la 2e région où le chômage est le plus important, juste derrière les Hauts-de-France.
Le chômage est élevé pour toutes les classes d’âge et surtout chez les jeunes : 38,4 % pour les 15-24 ans, contre 30,1 % en moyenne en Occitanie.
Au sein du département, la situation est contrastée avec des taux plus bas dans l’arrière-pays (12,9 % dans la zone d’emploi de Prades) que sur le littoral où le chômage est très prégnant (autour de 16 %). Le taux de chômage demeure toutefois élevé dans l’arrière-pays au regard de l’ensemble des départements de province.
Pourtant, l’emploi progresse dans les Pyrénées-Orientales qui se situent ainsi au 20e rang des départements de province pour la hausse de l’emploi total entre 2009 et 2014. Mais cette évolution est insuffisante au regard de la croissance de la population active pour faire baisser le taux de chômage.
L’emploi repose davantage sur le secteur tertiaire qu’en moyenne en Occitanie, notamment du fait du tourisme, très présent sur le littoral. Le poids du secteur tertiaire (83 %) dans l’emploi total positionne le département au 6e rang des départements de province. En contrepartie, le poids des autres secteurs est relativement faible, avec 3 % des emplois dans l’agriculture, 6 % dans l’industrie et 8 % dans la construction.
♦ 3ème département le plus pauvre
Les Pyrénées-Orientales sont également très pauvres : c’est le 3e département de province pour le taux de pauvreté (21,4 %) en 2014, derrière la Haute-Corse (22,5 %) et l’Aude (21,7 %), mais devant le Gard (20,3 %). Ce taux y est nettement plus élevé qu’en moyenne en Occitanie (17,2 %), pourtant l’une des régions de province les plus pauvres.
Reflet de cette pauvreté, le niveau de vie médian des habitants est particulièrement faible dans les Pyrénées-Orientales. La moitié des personnes vivent ainsi avec moins de 17 999 euros par an en 2014, ce qui correspond à 1 500 euros par mois pour une personne vivant seule, ou encore 2 700 euros pour un couple avec un jeune enfant. Seuls trois autres départements ont un niveau de vie médian plus bas : l’Aude, le Pas-de-Calais et la Creuse.
Fin 2014, quelque 44 900 personnes perçoivent des minima sociaux (RSA socle, allocation adulte handicapé, minimum vieillesse, etc.), un nombre élevé qui traduit également une importante précarité financière. Pour un tiers des allocataires des Pyrénées-Orientales, les prestations sociales représentent plus de 75 % de leurs revenus. Cette proportion est la plus élevée des 88 départements de province, juste devant l’Aude et les Bouches-du-Rhône.
Les inégalités de revenus sont relativement élevées dans ce département, même après redistribution : le revenu disponible plancher des 10 % des habitants les plus riches est 3,5 fois supérieur au revenu plafond des 10 % des habitants les plus pauvres. Les Pyrénées-Orientales se positionnent ainsi à la 13e place des départements de province les plus inégalitaires et à la 4e place dans la région, après l’Hérault, le Gard et la Haute- Garonne.
Le département compte dix quartiers prioritaires de la politique de la ville, qui constituent de vraies poches de pauvreté urbaine. Quatre d’entre eux, tous situés dans la commune de Perpignan, font partie des quartiers prioritaires les plus défavorisés d’Occitanie, avec plus de 6 personnes sur 10 vivant sous le seuil de pauvreté.
♦ 3ème département le plus attractif de province
Dans les Pyrénées-Orientales, qui comptent 471 000 habitants en 2015, la croissance démographique est forte (+ 0,98 % par an sur la période 2010-2015) et portée uniquement par l’excédent migratoire (+ 1,03 %). Au regard de ce solde migratoire élevé, le département se classe au 3e rang des départements de province, derrière la Corse-du-Sud (1,2 %) et l’Hérault (1,1 %). Ce taux s’élève à 0,7 % en moyenne pour la région Occitanie. En revanche, le solde naturel, différence entre naissances et décès, est déficitaire dans les Pyrénées-Orientales. Mais ce déficit naturel (- 200 habitants par an) est faible au regard de l’excédent migratoire : le département gagne ainsi 4 700 habitants par an par sa seule attractivité entre 2010 et 2015. Les contrastes sont néanmoins forts au sein du département entre le littoral très attractif, et l’arrière-pays moins dynamique où le solde naturel est en outre nettement déficitaire.
♦ 8ème département le plus urbanisé
Les Pyrénées-Orientales figurent parmi les départements les plus urbanisés de province et se situent au 8e rang sur 88 pour la part de la population vivant dans une commune urbaine. En Occitanie, seul l’Hérault est à peine plus urbanisé. Ainsi, dans les Pyrénées-Orientales, 86 % de la population vit dans une unité urbaine, contre 74 % en Occitanie. Cette situation est liée au poids démographique de l’agglomération de Perpignan, qui concentre à elle seule 43 % de la population du département en 2015. La grande majorité des habitants vit dans la plaine du Roussillon, au sein de la grande unité urbaine de Perpignan ou de son aire d’influence et de l’unité urbaine de Saint-Cyprien ou sa couronne. Le département se situe au 3e rang dans la région, derrière la Haute-Garonne et le Gard, pour la part de la population vivant dans l’espace des grandes aires urbaines. Les habitants se concentrent ainsi sur le littoral alors que l’arrière-pays, montagneux, est peu densément peuplé.
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