Article mis à jour le 23 avril 2024 à 10:48
Alors que son discours a été censuré par la télévision en Italie, ce samedi 27 avril 2024, Antonio Scurati sera à Perpignan pour recevoir le prix décerné par Mare Nostrum.
Dans «M. Les derniers jours de l’Europe», publié aux Arènes, Antonio Scurati dissèque l’engrenage ayant favorisé l’accession au pouvoir de Benito Mussolini, dit El Duce.
Antonio Scurati au cinéma Le Castillet ce samedi 27 avril à 11h
Ce n’est pas un hasard si Jean-Jacques Bedu a choisi cette fin du mois d’avril pour décerner le prix Mare Nostrum à Antonio Scutari. En effet, l’Italie fête ce 25 avril les 80 ans de sa libération du joug de la dictature alliée du Reich pendant la seconde guerre mondiale. Circonvolution de l’histoire, le gouvernement en place depuis 2022 revendique une partie de l’héritage du Duce. À la tête de l’Italie depuis 2022, Giorgia Meloni ne cache pas sa sympathie vis-à-vis de Mussolini, qu’elle a d’ailleurs qualifié de « bon politicien ».
Pour rappel, ce samedi 20 avril, l’auteur et historien Antonio Scurati devait intervenir dans l’émission Chesará sur la RAI3. Il devrait y prononcer un discours antifasciste dénonçant aussi l’incapacité de la première ministre, Georgia Meloni, à renier l’héritage fasciste.
Et même si la chaîne publique justifie l’annulation de cette prise de parole pour des « raisons éditoriales », Antonio Scurati pointe la mainmise du gouvernement d’extrême droite sur la télévision publique. Pour tenter de contrer cette tentative de museler la liberté de la presse, la présentatrice de l’émission a fait le choix de lire malgré tout le discours de l’auteur. D’autres journalistes l’ont imitée mettant encore davantage en lumière cette tribune antifasciste.
Pour Jean-Jacques Bedu, la venue de l’auteur à Perpignan est une occasion rare de rencontrer ce spécialiste de l’extrême droite.
La liberté d’expression, il en est question pour ce festival à Perpignan
Alors que son maire est convié quasi toutes les semaines à prendre la parole dans les matinales les plus suivies de France, de son côté, la ville de Perpignan lance la première édition du printemps de la liberté d’expression. Pour la municipalité, dirigée depuis 2020 par le vice-président du Rassemblement National, la liberté d’expression serait « menacée dans toutes ses expressions, qu’elles soient artistiques, littéraires, scientifiques et politiques ». Au ban des accusés, « le wokisme, obscurantisme, pensée unique et censure ».
La première édition du printemps de la liberté d’expression est parrainée par Éric Naulleau, essayiste et habitué des plateaux télévisés de Cyril Hanouna. Pour porter secours à la liberté d’expression en France, plusieurs auteurs, journalistes et intellectuels ont répondu à « l’appel de la liberté » précise le communiqué de presse diffusé par la mairie. Parmi les invités, Michel Onfray, Florence Bergeaud-Blackler, Georges Fenech, Sabrina Medjebeur, Boualem Sansal, Henri Guaino ou Boualem Sansal.
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