Article mis à jour le 23 décembre 2022 à 07:35
Nous l’avions quitté en août alors qu’elle était encore logée à Alenya dans un village de vacances ; nous la retrouvons installée avec ses filles dans un F2 près du boulevard Kennedy à Perpignan. Désormais, l’avenir se précise pour Maryna, Yeva et Sofia, Maryna vient de recevoir la réponse de l’Université de Perpignan. Dès janvier, elle intègre le Centre Universitaire d’Études Françaises pour une formation de Français jusqu’en août 2023.
En janvier 2023, Maryna intègre l’Université de Perpignan
Après une première expérience d’apprentissage du français avec le Greta, elle a pu passer obtenir le niveau B1 du TCF. Ce test de connaissance en français en poche, Maryna a souhaité aller plus loin. Son objectif, pouvoir intégrer un emploi dans son domaine, le journalisme ou la rédaction web. Et pour cela il fallait améliorer son français, le vocabulaire, l’écriture, bref, devenir bilingue. Elle a donc fait le choix d’intégrer le programme Campus France dédié aux réfugiés ukrainiens en France.
À Perpignan, le Diplôme Universitaire passerelle pour étudiants en exil est porté par le Cuef. Au programme ? Une formation de remise à niveau en français en vue d’entamer une carrière universitaire ou de poursuivre des études dans l’enseignement supérieur. Ce diplôme est destiné aux apprenants non francophones ayant le statut de demandeur d’asile, de réfugié ou bénéficiant de la protection subsidiaire. Au-delà de l’apprentissage du français, des ateliers d’orientation et d’insertion professionnelle sont au programme.
Quel quotidien Maryna, Sofia et Yeva ?
En août 2022, Maryna était installée – comme nombre d’Ukrainiens arrivés dans les Pyrénées-Orientales – au Mas Blanc. Il fallait trouver une solution alternative et accéder à des hébergements plus pérennes. Ce fut le cas pour Maryna et ses filles. Le 1er octobre, elles intègrent un appartement proche de celui de ses parents, déjà installés boulevard Kennedy. Sofia a fait sa rentrée à l’école Anatole France et Yeva a dû redoubler sa sixième pour parfaire son niveau de français.
Mais Maryna insiste, ses filles doivent suivre un double cursus, en France et en Ukraine. Dans la classe de Yeva, seules deux enfants sont dans ce parcours.
« C’est très difficile pour elles, mais je veux qu’elles n’oublient ni la langue, ni leurs racines. Et en plus le niveau en Ukraine est plus élevé que dans les écoles françaises. Malgré les coupures d’électricité, et donc de la visio, elles arrivent quand même à travailler ». Depuis son arrivée en mars 2022, ni Maryna ni ses filles ne sont retournées en Ukraine. Au départ, elles avaient prévu de retourner voir leur famille en octobre, mais les choses se sont compliquées. La grand-mère des filles devait venir, mais le Covid en a décidé autrement, et les enfants n’ont pu revoir ni leur père ni leurs grands-parents paternels depuis leur départ d’Ukraine. Malgré tout, Maryna et les enfants restent gardent le contact via internet.
« Mais depuis les coupures d’électricité en Ukraine, la communication est difficile. Malgré tout, j’ai voulu envoyer à mes beaux-parents un colis avec des macarons, du riz, des conserves, des chocolats, des cookies pour améliorer leur quotidien. »
La France a accueilli 106.000 Ukrainiens depuis le début de la guerre
Un récent rapport parlementaire indiquait que la France avait accueilli 106.000 Ukrainiens depuis le 24 février 2022. Le rapport mené par les députés Stella Dupont et Mathieu Lefèvre révèle que le budget pour l’accueil de ces réfugiés est estimé à près de 600 M€ ; dont plus de la moitié dédiée à l’hébergement. Le ministère de l’Intérieur « estime à 579 millions d’euros le montant des dépenses » dédiées en 2022 à l’accueil des réfugiés ukrainiens au sein de la mission budgétaire « immigration, asile et intégration». Ce montant comprend notamment «309,2 millions d’euros pour l’hébergement, 242,2 millions au titre de l’allocation pour demandeur d’asile et 13,8 millions pour l’accompagnement social. »