Article mis à jour le 30 octobre 2025 à 14:37
Alerté sur la situation du Mas Pagris, coupé du monde depuis un an, Pierre Regnault-de-la-Mothe a décidé de prendre le dossier à son compte. Il va se rendre sur place pour faire émerger une solution et tenter de sortir les habitants de leur isolement.
Le dossier va-t-il (enfin) avancer ? Depuis novembre 2024 et un mouvement de terrain massif qui a emporté la route reliant Amélie-les-Bains au Mas Pagris, les habitants du hameau vivent quasiment en autarcie. Informé de la situation, le préfet des Pyrénées-Orientales veut débloquer le dossier. A son agenda figurait, ce mercredi 29 octobre 2025, un rendez-vous avec Marie Costa, maire d’Amélie-les-Bains, commune dont dépend le hameau.
Contacté par Made in Perpignan, Pierre Regnault-de-la-Mothe explique qu’il doit se rendre dans le Haut-Vallespir le vendredi 21 novembre et qu’il profitera de cette visite pour constater l’isolement du Mas Pagris. « Le problème, c’est qu’il s’agit d’une route communale, qui ne relève pas de la compétence de l’Etat. Mais comme je vois bien que le sujet s’enlise, je vais m’en occuper. J’ai besoin de comprendre le problème de manière concrète. Donc je vais me rendre sur place avec Marie Costa, maire d’Amélie-les-Bains et Louis Caseilles maire de Saint-Laurent-de-Cerdans ».
Les limites de la décentralisation
Pour rappel, depuis près d’un an, les habitants de Mas Pagris vivent reclus ou presque. Depuis l’effondrement de la route communale, ils n’ont plus d’autres choix pour rejoindre Amélie-les-Bains que de crapahuter à flanc de montagne, à pied, pour redescendre plus bas et récupérer une voiture de l’autre côté de l’éboulement ; ou bien de faire un long détour en voiture par une piste forestière cabossée jusqu’à Saint-Laurent de Cerdans, puis reprendre la route vers Arles-sur-Tech et Amélie. Soit un détour de 38 km dont 12 par une piste de montagne.
D’après le préfet, le dossier est emblématique des tiraillements administratifs qui peuvent survenir en cas de problème de ce type. « Les routes dans ce pays, sont soit départementales et c’est le conseil départemental qui s’en occupe, soit elles sont communales et c’est aux communes de le faire. C’est le principe de la décentralisation voulue par les élus locaux ».
La réfection de la piste forestière privilégiée ?
Le représentant de l’Etat dans le département reconnaît néanmoins la particularité du dossier : « Il y a de tels problèmes d’isolement et de manque de ressources dans cette partie là du département que je ne peux pas faire autre chose que les aider ». Le préfet annonce donc qu’il va faire travailler ses services d’ici au 21 novembre : « Je vais demander à Clara Thomas, la sous-préfète de l’arrondissement de Céret, de me proposer une solution construite. Et puis (on va avancer) en allant sur place, avec la maire d’Amélie et le maire de Saint-Laurent, qui détient un bout de la solution ».
A ce stade, l’idée privilégiée semblerait donc une réfection de la piste forestière vers Saint-Laurent-de-Cerdans, plutôt qu’une reconstruction de la route effondrée.
Objectif 2026 ? Plus d’enquêtes … Faites un don pour permettre à une presse libre d’exister, et d’enquêter sur les dossiers sensibles des Pyrénées-Orientales !
Rassurez-vous, la rédaction de Made In Perpignan ne change pas subitement de cap. Nous continuerons toujours de défendre une information de proximité en accès libre. Désormais, notre équipe souhaite vous proposer plus d’investigation, un genre journalistique le plus souvent absent dans les médias locaux.
Parce qu’enquêter sur les réalités sociales, économiques et environnementales des Pyrénées-Orientales a un coût, soutenez-nous !
- Mas Pagris : le préfet reprend la main pour sortir le hameau de l’isolement - 30 octobre 2025
- Assises de la viticulture : le préfet appelle à « l’union sacrée » pour sauver la filière - 28 octobre 2025
- Viticulture en crise : des assises pour relancer la filière - 27 octobre 2025
