Article mis à jour le 23 mars 2024 à 23:37
À 7 mois des municipales de 2020, la rentrée politique démarre tambour battant. Au cœur d’un été sans trêve, ce sont 3 affiches électorales qui ont recouvert les panneaux publicitaires de la ville. Et c’est aussi sur cette période qu’a été réalisé un sondage IFOP pour le parti Les Républicains dont le résultat est favorable à Jean-Marc Pujol.
Le maire de Perpignan n’a d’ailleurs toujours pas dévoilé ses intentions quant à sa candidature. Interrogé sur le sujet, ce dernier nous a déclaré : « Aujourd’hui, ma réflexion c’est de continuer à réunir, de discuter avec tout le monde. Et je prendrai ma décision après, parce que ce n’est pas un jeu ». Analyse d’affiches par un spécialiste de la communication interrogé par la rédaction et résultats du sondage.
♦ 2020 – Le storytelling du tête-à-tête avec l’électeur
À l’instar de l’élection présidentielle, Louis Aliot et Coltilde Ripoull ont choisi de personnaliser l’élection. Ils se présentent seuls, sans équipe, face au suffrage des Perpignanais.
Style « gendre idéal » pour Louis Aliot. Chemise blanche immaculée, sourire paternaliste et Ultra Brite pour amener à lui un électorat qui hésiterait. Le candidat qui a choisi de ne pas porter l’étiquette Rassemblement National veut rassembler le plus largement. Il prend la pose devant le bleu du ciel catalan. Mais aussi un bleu qui rappelle les institutions, omettant au passage les couleurs catalanes de Perpignan. Il pose devant l’horizon de la commune qu’il souhaite diriger avec la ferme volonté de voir « l’avenir en grand » pour Perpignan. Un rappel conscient ou inconscient au « Make America Great Again », slogan de campagne qui participa à la victoire de Donald Trump en 2017. À moins qu’il ne s’agisse du non moins célèbre détournement de ce slogan par Emmanuel Macron « Make our planet great again ».
Quant à elle, Clotilde Ripoull a choisi une position plus combattive. Le regard dans les yeux de l’électeur, debout, prête à en découdre face à ceux qui voudraient remettre en question sa force et sa volonté de gagner. Comme pour prouver sa volonté de mener bataille à ceux qui la voient en supplétif du candidat En Marche. La candidate, qui revendique une campagne hors de tout parti, s’affiche également tout sourire. Un sourire qui contraste avec ses bras croisés, posture qui dénote une attitude défensive selon notre expert. Une posture de fermeture qui détonne avec son slogan, « Renversez la situation ».
♦ Une affiche sans candidat pour LREM aux municipales
Pour le 3ème candidat, il ne s’agit pas, à vrai dire, d’une affiche de campagne. Mais plutôt de la déclinaison locale de l’affiche nationale En Marche. Contrairement à Louis Aliot ou à Clotilde Ripoull, Romain Grau, candidat La République En Marche a choisi de ne pas s’afficher. Cette affiche est une tentative d’appropriation de la République via l’image d’une Marianne. Le candidat se pose ainsi en seul rempart contre le Rassemblement National, qui est celui contre qui il faudrait défendre Perpignan. Notre communicant s’interroge, qui est le candidat ? Un candidat qui mise tout sur l’étiquette du mouvement du Président Macron dont la côte de la popularité est en hausse constante.
France soir a analysé l’affiche En Marche : « Une image qui fleure bon la Troisième République. On peut y voir une jeune femme, une allégorie de Marianne, portant un bonnet phrygien et ceinte d’une écharpe tricolore qui pointe le doigt vers le spectateur avec comme légende : « la République c’est vous ». Sur twitter, l’historienne citée par France Soir rappelle « l’origine est sans doute une affiche anglaise de 1914 qui représentait Kitchener, ministre de la Guerre, appelant à l’enrôlement dans l’armée« . De nombreux commentaires ont noté la ressemblance avec l’affiche de l’Oncle Sam et son célèbre « I want you » lancé pour appeler à la mobilisation en 1917.
♦ Après l’affiche sans candidat, le mailing « indésirable »
Après l’image de Marianne, de nombreuses personnes ont reçu dans leur boite mail la photo sur fond bleu du candidat LaREM. Romain Grau, tout sourire, sur fond bleu institutionnel accompagné d’un texte dans lequel il décline ses racines locales et rurales.
« Je suis né il y a 45 ans à Perpignan. Mon père était agriculteur dans la plaine du Roussillon et ma mère commerçante. Comme beaucoup d’enfants de ma génération dans notre Roussillon, j’ai été élevé entre école, vigne, rugby, échangeant à la fois en français et en catalan, assumant sans complexe et avec bonheur cette identité ».
Ce mail, reçu dans certaines boites aux lettres non communiquées, a fait réagir leurs destinataires qui ont évoqué une utilisation abusive de données privées. Interpellé sur le sujet, le maire a demandé à son Directeur Général de saisir le service informatique de la mairie et de la communauté urbaine.
♦ Jean-Marc Pujol unique rempart face à Louis Aliot ?
Le maire de Perpignan Les Républicains (LR) le répète à qui veut l’entendre : il est serait le seul à pouvoir battre Louis Aliot. Et le sondage, commandé par le parti Les Républicains et réalisé par l’IFOP entre le 12 au 17 juillet auprès de 602 personnes, tendrait à le confirmer. Pour rappel, un sondage n’est qu’une photographie d’une partie de l’électorat à l’instant T.
Trois candidats potentiels de droite ont été testés. Jean-Marc Pujol, Olivier Amiel trésorier des LR66, et François Calvet (sénateur Les Républicains). Jean-Marc Pujol est, auprès des sondés, le plus connu des 3 candidats avec 91% des personnes qui déclarent le connaître. Contre 60% pour Olivier Amiel et 50% pour François Calvet.
Si le vote intervenait dimanche prochain, quel serait votre vote au 1er tour ?
Pour le second tour, plusieurs hypothèses ont été testées auprès des personnes interrogées. À noter que compte tenu de la marge d’erreur de 1,8%, les hypothèses formulées pourraient être très différentes de la réalité.
Dans le cas où Jean-Marc Pujol serait candidat, et dans l’hypothèse d’un duel après le désistement de la liste de Gauche comme en 2014, le sondage indique que Jean-Marc Pujol recueillerait 54% des suffrages face à 46% pour Louis Aliot.
Si le candidat La République En Marche accédait au second tour, Jean-Marc Pujol remporterait la triangulaire de justesse avec 37% des voix, face à Louis Aliot 36% et Romain Grau 27%. Une quadrangulaire serait favorable à Louis Aliot. Dans ce cas, il remporterait la mairie de Perpignan avec 30% des voix, face à Agnès Langevine 28%, 26% pour Jean-Marc Pujol et 16% pour Romain Grau.
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