Article mis à jour le 8 décembre 2018 à 22:49
Perpi-D est un laboratoire d’idées, aussi désigné par l’anglicisme « Think Tank », créé à l’initiative de Youssef Akkari et Jordan Halimi. Deux noms qui ne sont pas inconnus dans le paysage politique perpignanais puisque ces jeunes hommes sont respectivement les fils du regretté Ahmad Akkari et de l’ancien adjoint de Jean-Paul Alduy, Maurice Halimi. « Nos parents se sont rencontrés sur la liste Oxygène de Jean-Paul Alduy », précisent les amis d’enfance, tous deux membres du parti Les Républicains.
Des idées compilées par thématiques qui viendront alimenter un cahier des charges puis « un programme qui sera porté par Olivier Amiel… S’il décide de porter une liste » de pondérer Jordan Halimi.
♦ Objectif : « Récolter toutes les bonnes idées pour les Perpignanais, par les Perpignanais »
Car oui, lors de la présentation de ce nouveau Think Tank, Olivier Amiel était particulièrement présent. Les conversations évoquaient d’ailleurs sa dernière tribune écrite à la suite de son récent déplacement dans la ville américaine de Détroit. Une tribune publiée dans le site Atlantico et qui revient sur « La résilience de Détroit ». L’adjoint à la rénovation urbaine de Jean-Marc Pujol rappelle « l’incroyable renaissance [de la ville] après avoir été frappée par la désindustrialisation, les émeutes raciales, la perte de deux tiers de sa population, la corruption municipale et la mise en faillite ».
En effet, la ville avait été durement affectée par la crise des subprimes*. En quelques mois, la ville avait perdu pratiquement la moitié de ses habitants chassés de leurs résidences suite à la hausse exponentielle des échéances de leur crédit hypothécaire. Depuis 5 ans, la tendance s’est inversée grâce, selon Olivier Amiel, à « la gentrification** ». Un terme qui n’est pas sans rappeler le reproche fait par une partie de la population soutenue par l’association ASPAHR*** suite à la politique de la ville mise en place par la municipalité actuelle dans le quartier Saint-Jacques. Relire notre article sur la polémique née des dernières démolitions à Saint-Jacques.
Parmi les personnes présentes à la présentation de perpi-d.com, Frédéric Perrot, chirurgien viscéral à Médipole installé depuis peu dans le département, lui-même élu en charge des finances à Rillieux-la-Pape. Ce quadra adjoint aux finances de la ville située dans la métropole de Lyon ne tarit pas d’éloges sur Olivier Amiel : « Je le soutiens, car c’est quelqu’un de bien qui a de bonnes idées. Et nous avons besoin d’un jeune qui dynamise la ville ». Rappelant l’exemple de son maire, Alexandre Vincendet, élu à la tête de sa commune, en 2014, à seulement 31 ans.
♦Perpignan 2020, Perpignan Équilibre, pourquoi ne pas se rapprocher des laboratoires qui existent déjà ?
Les Think Tanks ne sont pas une idée nouvelle. Lors des précédentes élections municipales, Romain Grau, député La République En Marche et qui ne cache pas ses ambitions pour devenir maire de Perpignan, avait également lancé un certain nombre d’idées via le mouvement Perpignan 2020. Une série de réunions thématiques qui devait aboutir à un programme politique. Interrogé sur l’utilité de ce tout nouveau Perpi-d qui semble calqué sur Perpignan 2020, Jordan Halimi nous rétorque, que la démarche de Romain Grau n’avait jamais débouché sur rien.
Quant à un rapprochement possible avec Perpignan Equilibre portée par Clotilde Ripoull, ancienne conseillère municipale d’opposition et aujourd’hui particulièrement investie dans la défense du commerce en centre-ville, Jordan Halimi répond, « Clotilde a quelques bonnes idées, mais elle est un peu trop dans la contestation à notre goût. Elle est force de proposition, mais je ne trouve pas ses idées novatrices ». Le jeune juriste qui prêtera serment au barreau dans le courant 2019, de conclure en rappelant : « Nous, nous étudions l’agriculture urbaine, la voiture autonomie, les start-up qui innovent. Nous essayons de prendre un temps d’avance sur ce qui se fait ailleurs ».
*La crise des subprimes est une crise financière qui a touché le secteur des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis à partir de juillet 2007. Cette crise a eu des répercussions sur l’ensemble du système bancaire mondial et a généré également une crise des dettes souveraines en Europe.
**La gentrification est un terme américain couramment utilisé pour évoquer l’embourgeoisement d’un quartier. En clair, il s’agit du fait qu’un quartier populaire voit progressivement sa population remplacée par une catégorie de personnes socialement plus aisée.
***ASPAHR : Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Artistique et Historique Roussillonnais,
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