Article mis à jour le 28 juillet 2023 à 14:26
Au niveau national, six nouveau-nés sur dix sont nés de parents non mariés, ce qui place la France en tête au niveau européen des naissances hors mariage. L’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) vient de révéler une étude détaillée sur le sujet.
Le département des Pyrénées-Orientales est le 38e département de France si l’on devait « classer » le taux des bébés nés hors-mariage. Dans les départements d’outre-mer, le nombre d’enfants nés hors mariage est compris entre 76,9 et 90,4%. Mais c’est en Hauts-de-Seine (Dépt 92) que les naissances surviennent majoritairement (59,6%) au sein d’une famille unie par le mariage. À noter que ce département de la région parisienne est l’un de ceux dont le revenu médian est l’un des plus élevé de France, 20 126 euros contre 14 112 dans les PO.
Naissances hors mariage, l’impact de l’âge de la mère et de sa nationalité
Les derniers chiffres publiés par l’INSEE font apparaître que dans les PO et ses 4 439 naissances, la mère a en moyenne 30,1 ans le jour de l’accouchement. Ce qui fait de notre département un de ceux où les mères sont les plus jeunes avec les départements du Nord, dont le Nord-Pas-de-Calais avec en moyenne des mères âgées de 29,2 ans.
L’étude de l’INSEE établit que « les naissances hors mariage représentent 79,8 % des naissances chez les mères de moins de 25 ans, et 89,3 % chez les pères de moins de 25 ans. Plus les parents sont âgés, moins les naissances hors mariages sont fréquentes (figure 3). À partir de 40 ans, 52,8 % des mères ne sont pas mariées. C’est le cas pour 47,8 % des pères ».
Donner naissance à un enfant hors du cadre du mariage est une pratique courante pour les mères de nationalité française, africaine (hors Maghreb), américaine ou océanienne. En revanche, il s’agit d’un événement peu fréquent parmi celles de nationalité chinoise (24,4 %) et d’une situation assez rare pour les mères de nationalité algérienne, marocaine, tunisienne ou turque (d’une naissance sur dix à une naissance sur vingt).
L’INSEE a également étudié les conceptions prénuptiales
Les fichiers d’état civil sur les naissances renseignent aussi sur la date de mariage des parents. Ils permettent ainsi d’évaluer le nombre d’enfants conçus avant le mariage des parents. Les conceptions prénuptiales correspondent, par convention, aux bébés de parents mariés nés au cours des huit mois suivant le mariage. De 1907 à 1942, la part des conceptions prénuptiales est restée inférieure à 5 % chaque année. A quelques exceptions près, elle est restée inférieure à 10 % jusqu’en 1967. En 1972, 12 % des naissances étaient le fruit d’une conception prénuptiale. Cette part a ensuite diminué quasi continuellement et représente moins de 2 % des naissances en 2017.
Parmi les mères non mariées lors de l’annonce de la grossesse et ayant donné lieu à une naissance en 2017, 3 % se sont mariées avant la naissance de leur bébé. Ce comportement est donc désormais rare, mais était largement répandu il y a quelques décennies. Une période où les naissances hors mariage n’étaient pas la norme sociale [Munoz-Perez et Prioux, 1999] : 63 % des femmes non mariées quand elles étaient enceintes se mariaient avant la naissance de leur bébé en 1970. Cette proportion est tombée à moins de 10 % en 1994.