Article mis à jour le 20 juillet 2025 à 09:11
Prise en charge, sensibilisation, recommandations… Face à la hausse des températures dans les Pyrénées-Orientales, la Ligue pour la Protection des oiseaux (LPO Pays Catalan), tente de venir en aide à la faune sauvage en détresse.
En cette période de fortes chaleurs, la température du goudron s’élève à plus de 60 degrés et les zones d’ombres peinent à refroidir. La faune, elle, dispose de très peu d’endroits pour se protéger. Certains animaux peuvent être victimes de brûlures à cause de la chaleur des routes qu’ils sont obligés d’emprunter. D’autres, peuvent souffrir de la chaleur et se déshydrater, ou encore voir leur habitat détruit à cause de la sécheresse.
Dans ce contexte, les associations de protection de la nature, telles que la LPO, redoublent d’efforts pour limiter les dégâts. Présente dans le département, l’association suit de très près l’évolution de la situation et met en place des actions pour venir en aide aux hirondelles, moineaux, martinets et autres espèces locales…
Faire des “choix” par manque de moyens
En juin dernier, la Charbonnière, l’association qui prend en charge la faune sauvage dans les Pyrénées Orientales, était saturée. La canicule provoquait la chute de nombreux martinets et hirondelles de leur nid. Résultat : le centre recevait plus de 60 messages par jour, essentiellement pour des oisillons en détresse. Cependant, par manque de moyens et de vétérinaires bénévoles, certains animaux n’ont pas été pris en charge.
“Nous sommes dans une situation très tendue. Il n’y a pas de refuges ni de centres d’accueil dans notre département, et c’est un problème. Nous, la LPO, n’avons pas les moyens d’initier leur création”, explique Rossano Pulpito, président de la LPO Pays Catalan.
Lorsqu’un animal est blessé, il est alors transporté dans le centre le plus proche, soit à Toulouse, soit à Villeveyrac, dans l’Hérault. Cependant, ces centres sont trop peu nombreux pour répondre à la demande. L’association se retrouve alors dans l’obligation de faire des choix.
“Parfois, on est obligés de sélectionner. Alors bien sûr, on fera la différence entre le merle noir et le vautour fauve, par exemple. Malheureusement, on en est là”, confie Rossano. Les espèces prioritaires restent les plus emblématiques ou celles menacées sur liste rouge. Sans compter que conduire des oiseaux sur de telles distances s’avère compliqué, surtout pour des besoins urgents.
“Il ne faut surtout pas toucher les jeunes oiseaux”
Lorsqu’on se retrouve face à un animal, il est difficile d’avoir les bons gestes. Rossano le rappelle, il ne faut pas intervenir s’il n’y a pas de danger immédiat. Chaque année, la LPO et la Charbonnière reçoivent des dizaines d’appels pour des situations tout à fait normales.
“Certains pensent que les paons sont en difficulté lorsqu’ils se retrouvent en haut des bâtiments, alors que c’est un comportement qui n’a rien de problématique. Les mâles prennent simplement de la hauteur”, développe le président de l’association.
Même problème pour les chouettes et les goélands. “Les gens pensent qu’ils sont abandonnés, mais les parents ne sont pas loin. Il ne faut surtout pas toucher les jeunes oiseaux. Les parents peuvent parfois être agressifs quand on approche les petits”.
Comment aider dans les Pyrénées-Orientales ?
Dans le cas où un animal est réellement en difficulté, la première étape est alors de prévenir la Charbonnière 66. Si cette dernière n’est pas disponible, il est quand même possible d’agir à son échelle. “Par exemple, si l’on trouve un petit faucon ou une chouette, il faut les mettre en hauteur, sur un mur ou une fenêtre, pour les protéger”, conseille Rossano. Par contre, il n’est pas recommandé de donner à manger ou à boire à l’animal car cela pourrait aggraver son état.
La LPO communique toute l’année auprès des usagers et tente de sensibiliser. L’association indique par exemple à ceux qui le peuvent de laisser de l’eau disponible pour les oiseaux dans leur jardin. Néanmoins, elle rappelle que ces derniers prennent des habitudes, et peuvent se retrouver perdus si le bac d’eau se retrouve vide d’un jour à l’autre.
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