Selon l’Insee, l’Occitanie est un pôle d’attraction pour le secteur du numérique en France, toutefois confronté à d’importantes disparités. Si à Montpellier un emploi sur 10 concerne le numérique et 13 % à Toulouse, la zone d’emploi de Perpignan plafonne à 3,2 %, soit 4 100 postes.
Perpignan loin derrière Toulouse, Montpellier, Albi et Montauban
L’étude publiée par l’Insee révèle que l’économie numérique représentait en 2022 pas moins de 131 000 emplois en Occitanie. La région, hors Île-de-France, où, selon l’Insee, « la part du numérique dans l’emploi marchand est la plus importante. » Si Toulouse et Montpellier accaparent l’essentiel de ces postes, Perpignan affiche un tissu numérique composé de 4 100 emplois identifiés. Cela représente une part modeste à l’échelle régionale en comparaison avec des villes comme Rodez, Albi ou Montauban.
Les activités numériques recensées incluent la programmation, le conseil en informatique, l’édition de logiciels ou encore les télécommunications. Les emplois sont en majorité des postes à temps plein, en CDI et avec un niveau de rémunération supérieur à la moyenne régionale de l’ordre de +41 %.
Le numérique a connu un boom à partir de la crise sanitaire de 2020, porté par l’essor du télétravail et de la dématérialisation des services.
« L’économie numérique est à l’origine de nombreuses créations d’emplois entre 2018 et 2022 mais la tendance s’infléchit depuis 2023. Sous l’effet d’un ralentissement des investissements des clients du numérique, le nombre d’emplois numériques diminue en 2024 en Occitanie », confirme l’Insee.
Des profils très qualifiés, mais un défi d’attractivité
La nature des emplois créés dans le numérique implique des niveaux de qualification élevés, ce qui soulève la question de la formation et du recrutement local. Si les structures implantées à Perpignan peinent parfois à recruter localement, elles peuvent s’appuyer sur les formations proposées par l’Université de Perpignan Via Domitia, l’école 42 ou l’école des métiers créatifs du numérique du Soler.
Le défi pour les années à venir sera de maintenir l’attractivité du territoire pour ces entreprises innovantes ; et de favoriser les parcours de formation dans les filières numériques dès le secondaire et le supérieur.
Un secteur très majoritairement masculin
Si dans le monde du travail régional 57 % des employés sont des hommes, dans le secteur du numérique, la part du genre masculin grimpe en flèche. En effet, sur l’Occitanie, moins de 25 % de femmes occupent des emplois dans le digital. Un chiffre conforme à la répartition nationale.
Un décalage que les étudiantes de l’école 42 avaient tenté d’analyser. Cloé, étudiante à 42, a questionné sa communauté via un stream sur leur vision des femmes dans le secteur du digital. Parmi les réponses, Lucie* relaie un cliché plus que répandu, celui où les femmes seraient « moins performantes » ou plus soumises à la pression. Un préjugé d’autant plus difficile à entendre pour les étudiantes d’une école où la directrice générale, Sophie Viger, est une femme. Article à (re)lire en totalité : « Faut-il vraiment plus « d’énergie masculine » dans la tech ? Les étudiantes de 42 Perpignan bousculent le code.
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*Le prénom a été changé