Article mis à jour le 30 août 2024 à 17:15
Samedi 24 août, un rassemblement de soutien à Paul Watson aura lieu sur la Côte Vermeille. Détenu au Groenland depuis fin juillet, le militant écologiste canadien, risque l’extradition vers le Japon. Retour sur une lutte acharnée contre la chasse à la baleine. Photo © Todd Cravens / Unsplash
La nouvelle est tombée mardi 20 août. Le recours formé par Paul Watson suite à son arrestation le 21 juillet 2024 a été rejeté. La détention provisoire du sauveur de baleines est donc maintenue jusqu’au 5 septembre, selon la décision de la Haute Cour du Groenland.
Un héros de la mer derrière les barreaux
Paul Watson, 73 ans, n’a jamais eu peur de perdre sa liberté. Figure incontournable des défenseurs de la mer, le militant a été arrêté fin juillet par la police danoise. En effet, il s’apprêtait à stopper le Kangei Maru, un gigantesque baleinier japonais en route pour le Pacifique Nord. Le septuagénaire est depuis lors au cœur d’une bataille juridique qui pourrait bien décider de son sort.
Connu pour ses actions directes contre la chasse illégale, Paul Watson s’est, de nombreuses fois, porté au secours des cétacés. En effet, depuis 1986, un moratoire international a décidé de restreindre le commerce de viande de baleines. Néanmoins, la Norvège, l’Islande et le Japon persistent dans la pratique.
Mobilisation à Banyuls-sur-Mer : #freepaulwatson
Face à cette situation, la ville de Banyuls se prépare à accueillir samedi, une mobilisation pour la libération de Paul Watson. « Je serai là samedi », confirme Gérard, militant du collectif « Alternatives aux pesticides ». « En tant que militant, je collabore lors d’actions qui mettent en péril l’environnement. L’arrestation de Watson pose question pour tous les mouvements qui se revendiquent comme écologistes. »
Parmi les organisateurs locaux, Delphine. Cette gérante d’un club de plongée de la commune se confie : « Depuis la création de Plongée Bleue en 2011, nous sommes affiliés à Sea Shepherd. À Perpignan, il n’y a pas d’antenne locale, donc nous relayons leurs campagnes. » Le 3 août dernier, le premier rassemblement avait réuni une centaine de personnes.
« On a eu autant de monde que dans certaines grandes villes alors que la mobilisation était à Banyuls. Concernant samedi, je ne veux pas trop m’avancer. L’essentiel c’est de relayer les informations autour de Paul Watson. » Ce samedi, les deux gérants du club accueilleront le groupe local de Toulouse pour une nouvelle mobilisation.
Récemment de nombreuses personnalités ont pris position et ont relayé la pétition de Sea Shepherd. À ce jour plus de 150 000 signataires réclament la libération du militant.
Une chasse à l’homme qui dure depuis 2012
Le Japon n’a jamais pardonné à Watson ses actions. Depuis 2012, il est la cible d’une notice rouge d’Interpol. Un outil souvent détourné par certains gouvernements pour poursuivre des activistes. En 2014, le pays du soleil levant est condamné par la Cour internationale de justice. Pourquoi ? Le pays poursuit la pêche à la baleine arguant des motivations scientifiques.
Si Paul Watson est extradé vers le Japon, il sera confronté à un système carcéral sévèrement critiqué par de nombreuses organisations humanitaires. Les défenseurs des baleines dénoncent des pratiques comme l’isolement prolongé ou le refus de soins médicaux adéquats. Selon Amnesty International, les détenus subissent des méthodes « cruelles et dégradantes ».
La « non-violence agressive » : une stratégie controversée mais efficace
Paul Watson n’est pas un militant écologiste comme les autres. Sa stratégie, qu’il décrit comme de la « non-violence agressive », consiste à confronter directement les braconniers. Il a pour habitude de couler leurs navires sans jamais blesser personne.
C’est cette approche qui a souvent placé le Canadien sur le chemin de la justice. Dès ses débuts, il avait choisi la confrontation directe. Cette méthode lui a valu d’être exclu du Conseil d’administration de Greenpeace, l’homme étant jugé « trop conflictuel ». Parmi ses premiers faits d’armes avec Sea Shepherd, une opération ayant permis d’éviter l’abattage de plus d’un millier de bébés phoques.
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