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Perpignan contre l’antisémitisme, plus de 1.000 personnes au second rassemblement

Perpignan contre l'antisémitisme, plus d'un millier de personnes au second rassemblement de la journée

Article mis à jour le 24 mars 2024 à 10:02

Ce dimanche 12 novembre, le centre-ville de Perpignan a vu défiler non pas une, mais deux marches contre l’antisémitisme en France.

Le matin, à l’appel de Louis Aliot, maire de Perpignan et vice-président du RN, plusieurs centaines de Perpignanais s’étaient réunis devant une tribune quasi exclusivement composée d’élus du Rassemblement National. L’après-midi, devant la préfecture, l’association des maires de France rassemblait des élus de tout bord politique, mais aussi le Préfet des Pyrénées-Orientales et Carole Delga, présidente de la région Occitanie. Au milieu de la foule, des citoyens, des représentants du diocèse ou des membres de la communauté juive des Pyrénées-Orientales rappelaient l’importance de dire Non à la flambée des actes antisémites en France depuis les attaques terroristes du 7 octobre en Israël.

« Je suis impressionné de voir toutes ces écharpes bleu-blanc-rouge »

Le matin, Daniel Halimi, représentant de la communauté juive des Pyrénées-Orientales rappelait les actes antisémites survenus depuis le 7 octobre dernier. Face à plus de 1.000 personnes dont nombre d’élus, il a paru rassuré de voir l’ampleur de la mobilisation. « Vous êtes trop nombreux, je ne peux pas vous saluer individuellement. (…) Votre présence nombreuse ici montre votre solidarité avec la communauté juive. »

Edmond Jorda, président de l’association des maires des Pyrénées-Orientales affirmait sa solidarité envers ceux qui sont victimes bien malgré eux d’un conflit qui les réduit à ce qu’ils sont. « Nous affirmons être solidaires avec nos compatriotes juifs de façon inaliénable. Dans les domaines de l’antisémitisme, l’union n’est pas une option, l’union est un devoir. »

Le préfet des Pyrénées-Orientales concluait les prises de parole sur le quai Sadi-Carnot. « Chaque jour en France, nous assistons à des actes racistes et antisémites. (…) Depuis l’attaque terroriste perpétrée en Israël, les actes antisémites se multiplient dans notre pays. (…) Plus de 1.000 faits ont été enregistrés en un mois, soit trois fois plus qu’au cours de l’année 2022. Des injures, des menaces, des violences contre nos compatriotes de confession juive. La peur qui s’installe risque de se banaliser si nous ne réagissons pas. Et un sursaut s’impose, la France n’accepte pas l’antisémitisme et nous ne nous résignerons jamais. (….) Aujourd’hui, nous sommes réunis tous ensemble pour rappeler qu’aimer la France, c’est partager et défendre les valeurs de la République, c’est croire en la liberté, en l’égalité et la fraternité. »

Participation au rassemblement initié par Louis Aliot ? Les avis sont partagés 

Sur la question juive et sur l’antisémitisme, le Rassemblement National continue de cliver. Si depuis l’appel à la marche initié par Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, toute la classe politique s’est écharpée pour savoir qui serait présent ou pas, les participants à la marche de Perpignan étaient aussi divisés sur le sujet. Dénoncer l’antisémitisme lors d’un rassemblement initié par Louis Aliot ? C’est un non catégorique pour Josiane, Bernard et Sylvène. « S’il n’y avait pas eu ce rassemblement purement républicain, nous n’aurions rien fait. Car malgré le fait que le Rassemblement National fait élire des députés, nous croyons que ce parti ne fait pas partie de l’arc républicain. On ne peut pas oublier les origines de leur mouvement pour lequel ils n’ont jamais fait de mea culpa. »

Au contraire, pour Norbert et Josiane qui ont participé aux deux rassemblements, cette mise à l’écart du RN est une «connerie». Norbert et son épouse étaient là pour montrer leur solidarité envers les juifs. « C’est comme cela que je conçois la solidarité française, et cela n’a rien à voir avec les partis politiques. » Quant à Valérie, membre de la communauté juive des Pyrénées-Orientales, il était important d’être présente aux deux rassemblements pour « défendre (s)on identité. Même si je n’ai pas personnellement ressenti l’antisémitisme, il est clair que depuis le 7 octobre, la tension est palpable même à Perpignan. »

Questionnée par la presse, Carole Delga précisait qu’il était important pour elle d’assister à cette réunion à Perpignan, ville dirigée par le Rassemblement National depuis 2020. « Il est aussi important de rappeler que nous sommes contre le racisme et l’extrême-droite ; qui représente une menace pour nos citoyens juifs et pour la République. » Concernant l’ampleur de la mobilisation, Carole Delga déclarait, « la culture catalane, c’est une culture de fraternité et de tolérance, aux antipodes de l’antisémitisme et du racisme. Et il faut savoir le rappeler quels que soient les soubresauts de l’histoire. »

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