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Perpignan, cet étudiant revient sur le tournage des « Disparues de la gare »

Perpignan : un étudiant de Pablo Picasso en tournage sur "les disparus de la gare"

Article mis à jour le 3 mai 2024 à 18:58

Au mois d’avril, le centre-ville de Perpignan s’est transformé en plateau de cinéma. Pendant quatre semaines, l’équipe « Des disparues de la gare » a posé ses caméras dans la ville catalane pour y tourner les scènes de la série Disney +. La première diffusion de ce cold case est prévue en 2025. Photo © Enzo Caldelini.

Bastien Mougeot, étudiant en BTS Audiovisuel au lycée Pablo Picasso a intégré l’équipe de tournage. À l’occasion d’un stage de trois semaines en tant qu’électricien de prise de vue, l’étudiant a pu découvrir l’envers du décor d’une grosse production, et faire ses premiers pas dans le monde du cinéma.

Retour vers le passé avec Les disparues de la gare à Perpignan

Pourtant disparues depuis les années 2000, les cabines téléphoniques sont de retour sur la place des Esplanades de Perpignan, et surtout, elles sont utilisables. Plus aucune voiture ne semble avoir été fabriquée après l’an 2000. Les Renault R5 de 1990 sont de nouveau en vogue, toutes garées sur le côté de la place. Les passants aussi semblent venus d’un autre temps, où les « total look jean » sont inratables. Au milieu de cette mise en scène, un jeune homme sillonne le décor, sans perdre une seule seconde de son temps. Muni de ses outils et de son talkie-walkie, Bastien est chargé d’installer les lumières pour le tournage de la scène qui se déroule en fin d’après-midi.

Les Disparues de la gare à Perpignan, une occasion pour cet amoureux du cinéma

Au moment où son professeur lui a parlé d’un stage à Perpignan, Bastien a sauté sur l’occasion. Si le projet n’était pas clair dès le début, la durée du stage lui a mis la puce à l’oreille. « Je me suis dit que c’était un gros tournage, parce qu’en général pour les petites productions, on table plutôt sur des temporalités de deux semaines. » Lundi 8 avril, Bastien enfile les habits d’électricien de prise de vue. Son rôle ? Rendre la lumière la plus esthétique possible, mais aussi, la plus en accord avec le script. « On recevait les ordres de la réalisatrice, qui voulait qu’on place des lumières spécifiques, qu’on tire des câbles, des réflecteurs, des diffuseurs … ».

À 19 ans, Bastien était un des plus jeunes membres de l’équipe de tournage. Pas facile ! Plutôt habile avec la caméra, c’est pourtant en lumière que Bastien s’est formé ces dernières semaines. Le jeune homme ambitionne de devenir chef opérateur, mais avant, « il faut absolument être bon en image et en lumière. » Pendant trois semaines, les scènes de tournage se sont enchaînées. Mais pas question pour l’étudiant de révéler les secrets du scénario, même s’il nous dévoile quelques détails. De la Gare, au Moulin-à-Vent, en passant par le Tribunal, « les différentes scènes à Perpignan sont très esthétiques et le résultat sera très beau à l’écran. » 

Un souvenir de tournage ? Bastien évoque sans hésiter, et avec beaucoup d’émotions, le dernier jour sur le plateau. Au moment de la dernière scène, l’assistant-réalisateur a remercié les personnes qui quittaient le tournage le jour même. « Quand il a dit « Merci à Bastien Mougeot » ça m’a touché. Je suis stagiaire et on me cite devant tout le monde. La plupart ne me connaissent même pas, mais ils applaudissent quand même ». Ce moment poignant, Bastien s’en souviendra longtemps. « C’est touchant, c’est humain, et c’est grâce à cela que vit le cinéma. »

« Je suis jeune, je n’ai que 19 ans, rien ne va me ralentir »

Depuis son plus jeune âge, Bastien est passionné de vidéo. Au milieu de ses premiers décors en Kapla, ces petites briques de bois, les Playmobil étaient ses premiers comédiens. Des scènes filmées, dont il étudiait ensuite les moindres détails pour en corriger les erreurs. Une façon pour lui de « créer un monde » à travers sa « vision d’enfant. » Un premier entraînement donc, avant de monter sa chaîne YouTube RAMIX, où il partageait ses créations. C’est donc naturellement que l’étudiant s’est tourné vers un BTS Audiovisuel, « pour étudier la technique ». La formation post-bac proposée au lycée Pablo Picasso est surtout basée sur la technique. Outre l’apprentissage des équipements, des techniques de tournage et de la post-production, les élèves enrichissent également leur culture audiovisuelle ; et « d’utiliser cette culture dans la technique. »

Des modèles dans le cinéma, Bastien en a beaucoup. Mais impossible pour lui de citer les grands réalisateurs « vraiment au-dessus ». En technique, il s’inspire de Xavier Dolléans, rencontré lors d’un festival de chefs opérateurs à Lyon. « Je regarde toujours son contenu. Mon rêve serait de bosser avec lui un jour, être son assistant, l’aider, qu’il m’apprenne en fait ! »

Les projets de Bastien sont déjà tout tracés. En attendant les réponses des écoles supérieures dans lesquelles il a postulé pour la rentrée prochaine, il prévoit d’autres stages. « Je ferai des stages, j’évoluerai petit à petit, en électro et en caméra » avant d’ajouter, sûr de lui : « Je suis jeune, je n’ai que 19 ans, rien ne va me ralentir. »

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Lou Jourdren