Article mis à jour le 31 décembre 2024 à 12:55
Depuis le 26 décembre 2024, le réseau de bus de la communauté urbaine est à nouveau victime d’une usurpation d’identité. Des faussaires se font passer pour le réseau de transport Sankéo et encouragent à payer pour participer à un tirage au sort.
La méthode est bien rodée, et malgré les alertes, les plaintes au commissariat, et les signalements auprès de Facebook, la page revient inlassablement. Pour s’assurer une plus grande visibilité, les arnaqueurs ont même mis la main à la poche, en sponsorisant leur publication. C’est-à-dire que Méta perçoit une certaine somme pour mettre cette publication en avant. Or, quelques indices montrent qu’il s’agit d’une arnaque dont l’objectif est de soutirer de l’argent à tous ceux qui se laisseraient tenter. Jointe par téléphone la responsable communication de Sankéo nous le confirme.
Quand il faut payer pour gagner une carte gratuite, la vigilance est de mise
« Nous essayons de prévenir nos clients, parce qu’il est évident que s’il faut sortir la carte bleue, ce n’est plus une offre gratuite », s’insurge Sabrina Monchâtre, responsable communication. Cette dernière nous confirme bien le caractère frauduleux de la publication en ligne. « Nous avons d’ailleurs nous-même averti nos clients en publiant un post sur notre page. »
« Ce n’est pas la première fois que nous subissions ce genre de choses », précise Sabrina. « La première fois c’était au printemps 2024, et puis à nouveau en septembre. Nous avons bien sûr porté plainte, et signalé la page à Facebook, mais malheureusement elle revient », se désole la responsable.
Et en y regardant de plus près, les images mises en avant sur cette publication montrent devant un bus Sankéo, Jean-Marc Pujol, ancien président de Perpignan Méditerranée Métropole, accompagné de l’ancien vice-président chargé des transports, Daniel Mach. Mais depuis 2020, le président est Robert Vila, et l’élu en charge des transports est Jean-Charles Moriconni.
De plus, la page qui diffuse l’arnaque, ne compte que deux petits « j’aime », et cinq followers sur Facebook. Là encore, il est impensable que la page du réseau de bus Sankéo avec des milliers d’usagers au quotidien ait une si petite communauté. Et effectivement, la page officielle est suivie par plus de 7 000 abonnés sur Facebook.
Autre point de vigilance, le site censé recueillir les informations pour remporter la carte de transport. Le site internet diffère de l’original par son nom et son aspect, il ne comporte aucune mention légale et n’est pas sécurisé.
Quels publics visés par la publication frauduleuse ?
Depuis plusieurs années, le groupe Méta permet d’accéder aux publicités diffusées sur son réseau. Ainsi en cliquant sur la rubrique « transparence » au détail des publicités en cours. En ce moment, la page paie pour cinq publicités. Et le payeur de la publicité est localisé à Dakar. Il a choisi de faire afficher par le réseau social sa publicité auprès des personnes âgées de 22 à 65 ans. Et les chiffres de Facebook montrent que le post a eu plus d’impact auprès des femmes de 45 à 64 ans.
Les outils à surveiller pour ne pas tomber dans le panneau
La publication sur Facebook du réseau officiel de transport rappelle quelques outils pour ne pas se faire avoir. De plus si vous voyez passer cette publication, ne cliquez pas sur le lien, et n’hésitez pas à signaler la page à Facebook, qui après un certain nombre de signalements supprimera la page en question.
Une augmentation constante des infractions numériques
Un rapport du ministère de l’Intérieur sur la cybercriminalité en 2024 dresse un tableau complet des menaces et des réponses apportées par les autorités françaises.
Le rapport révèle que 278 770 atteintes numériques ont été enregistrées en 2023, soit une augmentation de 40% par rapport aux cinq dernières années. Parmi ces infractions, les atteintes aux biens représentent la majorité, avec 130 000 escroqueries répertoriées, représentant 59% des infractions numériques. Les atteintes aux personnes et aux institutions suivent, constituant respectivement 34,5% et 6% des infractions.
Les femmes âgées de 18 à 44 ans sont particulièrement ciblées, représentant 50% des victimes d’atteintes numériques à la personne. Les cyberdélinquants exploitent diverses méthodes pour atteindre leurs objectifs, notamment les rançongiciels, les escroqueries en ligne et les attaques par déni de service distribué (DDoS). Relire notre article complet.
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