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À Perpignan, le « Queer show » d’Ouragance fera un max de Bruit contre le Sida

À Perpignan, le "Queer show" d'Ouragance fera un "Max de bruit contre le Sida"

Article mis à jour le 28 novembre 2024 à 16:54

Ce 29 novembre 2024, la Casa Musicale de Perpignan accueille la dixième édition du festival « un max de Bruit contre le Sida ». C’est dans le cadre de cet événement – concomitant de la journée mondiale de lutte contre le sida – qu’Angel, alias Ouragance, montera sur scène avec son « Queer show ».

Étudiant dans l’animation, le jeune homme, qui a fait son premier défilé en drag lors de la Pride 2024 à Perpignan, nous a accordé un entretien. Photo © Nathsakuraofficial.

Qu’est que le « Queer show » qui sera sur la scène de la Casa Musicale vendredi ?

Sur scène à mes côtés, il y aura Enzo Mademoiselle, Luna Vermillon, Aquarii, Apollone De Cosmogonia, Poppy 2 Popstar, Cindy Lynn Vegas, Virginia Apocalyptica et Lady Fredericka. Elles viennent d’un peu partout pour rencontrer les Perpignanais et pour certaines c’est leur première fois sur scène. Le but est de passer un moment sympathique. Nous allons faire un « Queer show » en deux parties, et c’est moi qui clôture la seconde partie. Chacune a son propre univers, et les thèmes sont variés : univers antillais, mythes des sorcières ou les femmes fortes. Il y a tellement de drags différentes, c’est ça qui est beau.

Comment Angel se transforme en Ouragance ?

Dans le cadre de mes jobs étudiants, j’ai travaillé dans les cabarets, et j’ai pas mal baigné dans cet univers-là. Et j’ai commencé le drag le lendemain de mon arrivée à Perpignan, il y a environ un an et demi. Je voulais un personnage qui soit à la fois inspiré de la nature et des forces « imaginaires », à la fois lié à la nature et fort. J’avais cherché toute une liste d’événements naturels forts. Parmi eux, l’ouragan est à la fois puissant et majestueux. Et c’est là qu’est né mon personnage, un mix entre nature et élégance, Ouragance !

Ouragance, pourriez-vous nous expliquer ce qu’est le queer ou le phénomène drag ?

Le mot queer est un terme politique à la base, qui signifie un peu « l’étrange » ou « la bête » et que la communauté s’est réapproprié. Tout le monde peut être queer, ça veut tout et rien dire. Moi, je voulais un « Queer show » universel. Et que chaque personne, quelle soit drag ou pas, se sente à sa place. En clair, le terme queer est synonyme de fluidité. Chacun est comme il est, et c’est peut-être la seule phrase qu’il faudrait retenir.

La drag se fout complètement des codes de genre, c’est même la base du drag. Ce qu’on veut surtout c’est passer un bon moment pour sortir de soi-même. Pour moi par exemple, cela m’aide à sortir des choses de moi-même. C’est un exutoire qui me permet d’exprimer des choses que j’avais besoin de dire, et je ne pouvais pas faire par les mots. Cet art permet à chacun de s’exprimer. Et même si c’est juste le temps d’une soirée, cela permet de lâcher des choses puisque vous incarnez un personnage différent de vous.

Quelle est votre vision du phénomène télévisuel « Drag race » ?

Le phénomène « Drag race » est intéressant pour plein de choses. Il apporte vraiment une ouverture et une visibilité que nous n’avions pas avant. Cela a aidé à dédramatiser les images qu’on pouvait avoir. Parfois, on entend des choses horribles et des fake news sur les drags. Et cette émission diffusée sur le service public a permis de montrer que le drag était avant tout un art très divers et complexe. Parce que quand on est drag, il faut faire du théâtre, de la danse, savoir parler au micro devant des centaines de personnes, faire des perruques, se maquiller, créer des costumes. C’est extrêmement riche y compris culturellement.

Comment avez-vous vécu la mise en lumière et la polémique née de la cérémonie d’ouverture des JO à Paris ?

Ce qui m’a fait le plus de mal, ce sont tous ces propos réactionnaires et surtout les milliers de messages, d’attaques, de menaces de mort adressés à Barbara Butch ; par rapport à son poids et à sa coiffe. Mais après on s’y attendait, de par l’ampleur de l’événement ouvert au grand public. Mais finalement, ça m’a fait chaud au cœur de voir afficher au plus grand nombre cette partie de la France qui existe depuis bien plus longtemps qu’on ne le croit.

Max de bruit contre le sida 2018

Quelle programmation pour un Max ce Bruit contre le sida 2024 ?

En plus d’Ouragance, la scène musicale locale sera à l’honneur à la Casa Musicale. Sebah, David Kilembe ou la Krazy Family monteront sur scène. Côté lutte contre le sida, la soirée permet de mêler les acteurs du tissu sanitaire et les associations mobilisés sur ce sujet.

Un Max de Bruit contre le Sida a pour objectifs de sensibiliser sur la prévention, le dépistage du VIH / IST, de soutenir les personnes vivant avec le VIH, et de lutter contre les idées reçues, la stigmatisation et les discriminations. « Le festival offre à chacune et chacun l’occasion de s’informer sur le VIH, et de se questionner sans tabous sur sa santé sexuelle », confirment les organisateurs.

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Maïté Torres