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Deux hôteliers des Pyrénées-Orientales attaquent en justice Airbnb

Deux hôteliers des Pyrénées-Orientales attaquent en justice Airbnb

Article mis à jour le 3 novembre 2024 à 20:26

Ce jeudi 20 juin 2024, la célèbre plateforme Airbnb est de nouveau assignée en justice par le principal syndicat d’hôteliers, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH).

Dans les Pyrénées-Orientales, Brice Sannac, responsable de l’hôtel Les Elmes, à Banyuls-sur-Mer et Florence Bellais directrice du Belvédère, à Saint-Cyprien, font partie des 26 hôteliers qui ont décidé d’assigner Airbnb en justice pour concurrence déloyale.

Deux hôteliers des Pyrénées-Orientales assignent Airbnb en justice

Aujourd’hui, les 26 hôteliers requièrent des réparations financières. « On souhaite surtout que la plateforme paye les impôts qu’elle doit à la France », affirme Brice Sannac, président de l’UMIH66. « Airbnb ne respecte pas la loi française. Ils ne jouent pas avec les mêmes règles que nous. »

Mais concrètement, qu’est-ce que les hôteliers reprochent au géant américain ? La France compte près de 17 400 établissements hôteliers, soit environ 652 000 chambres d’hôtel. Sur la plateforme Airbnb, ce sont près de 1,5 million d’appartements, chambres ou maisons qui sont proposés à la location.

Selon les hôteliers, la plateforme serait dans l’illégalité : « Airbnb s’affranchit complètement de la réglementation, ils ne mettent pas de numéro d’enregistrement pour les communes concernées, ils ne suppriment pas les annonces qui sont en ligne plus de 120 jours, – passé ce délai, la loi interdit de louer sa résidence principale – ils ne collectent, ni ne payent de taxe de séjour. »

De son côté, Airbnb déclare avoir reversé près de 188 millions d’euros à 24 600 villes de France. C’est bien loin de l’enveloppe de 520 millions d’euros de taxe de séjour, versée chaque année par les hôteliers.

« À Collioure, il y a des immeubles entiers qui sont habités par des loueurs Airbnb »

C’est à titre personnel que Brice Sannac attaque la plateforme aujourd’hui. « J’ai 13 chambres dans mon hôtel, je suis obligé d’avoir une centrale incendie connectée, un veilleur de nuit 24h/24h. J’ai des contrôles électriques réguliers, je me soumets à des normes et c’est très bien, car nous n’avons jamais eu d’accident », rapporte le professionnel. « À Collioure, il y a des immeubles entiers qui sont habités par des loueurs Airbnb, sans aucune sécurité, ni aucun contrôle. »

Le président de l’Umih dénonce aussi la difficulté des hôteliers à loger les saisonniers qui viennent travailler dans les Pyrénées-Orientales. « Ils n’ont pas les moyens de se loger car les appartements sont devenus trop chers pour être loués. Airbnb nuit au territoire. »

La loi pour réguler les locations de tourisme évolue

Si ce n’est pas la première assignation en justice déposée par des hôteliers, le 21 mai dernier, les sénateurs ont adopté une proposition de loi prévoyant une plus forte régulation et une modification de la fiscalité des meublés de tourisme. « C’est un signal positif et nous avons plus d’espoir que cela aboutisse. »

De son côté, la plateforme Airbnb France publiait sur son site :

« Airbnb permet à des centaines de milliers de familles de louer leur maison de manière occasionnelle à des voyageurs. Les plateformes de meublés de tourisme ont contribué à l’un des plus beaux succès français de ces dernières années. De la campagne aux grandes villes, des destinations de montagne aux stations balnéaires, les utilisateurs des plateformes de location de courte durée ont soutenu le pouvoir d’achat de nombreuses familles et l’activité de milliers de petits commerces dans tout le pays – des restaurants et boulangeries aux épiceries et autres magasins au coeur des villes et villages, soutenant ainsi des centaines de milliers d’emplois non délocalisables au coeur des territoires.

Contribuant aujourd’hui à près de 1 % du PIB français, les locations de courte durée ne se contentent pas de stimuler et disperser le tourisme dans de nombreuses communautés, elles soutiennent également la résilience de l’économie française en période d’incertitude. »

L’assignation de Airbnb aura lieu le 6 septembre 2024, devant le Tribunal de Commerce de Lisieux (Calvados).

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Célia Lespinasse