Article mis à jour le 31 mars 2025 à 14:31
Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict dans l’affaire des eurodéputés du Front, devenu Rassemblement national. Ce lundi 31 mars, le tribunal a condamné le maire de Perpignan, entre autres, pour détournement de fonds publics pour des faits commis entre 2014 et 2016.
Mais au-delà de la condamnation principale de 8 000 euros d’amende et une peine de 18 mois dont 6 ferme sous bracelet électronique, ce sont les trois ans d’inéligibilité immédiate requis par le parquet qui auraient freiné le plus les ambitions du vice-président du parti d’extrême droite. Et contre toute attente, l’exécution de l’inéligibilité n’a pas été retenue par le tribunal, une décision motivée par le montant du détournement de fonds qui le concerne et de la courte durée du contrat avec son attaché parlementaire. « Il convenait de tenir compte de la proportionnalité de l’atteinte de cette mesure, sur un mandat en cours pour un élu local » selon la présidente du tribunal. Le vice-président du RN reste donc maire de Perpignan.
En revanche, Marine Le Pen, la candidate naturelle du Rassemblement National, écope d’une inéligibilité de 5 ans et ne pourra donc pas briguer le suffrage universel pour l’élection présidentielle de 2027.
Louis Aliot est condamné pour détournement d’argent public
Les salaires versés aux assistants parlementaires européens ont-ils servi à libérer les députés FN de leurs « contraintes professionnelles » ou bien à financer des emplois sans lien avec cette fonction ? C’est en tout cas ce qu’a statué le tribunal correctionnel. Après son élection de juillet 2014 au parlement de Bruxelles, Louis Aliot avait embauché Laurent Salles jusqu’en février 2015. Mais les enquêteurs ne trouvent que huit mails et un seul SMS échangés entre les deux hommes. Le tribunal a donc jugé que les 31 000 euros de rémunération provenant de l’enveloppe des fonds européens avaient permis de payer les salaires de Laurent Salles alors qu’il travaillait pour le Front national.
Marine Le Pen, Louis Aliot et quatre autres ex-eurodéputés sont condamnés pour avoir détourné 2,9 millions d’euros d’argent public. Si la défense, notamment de Louis Aliot, consistait à clamer qu’il n’y avait pas eu d’enrichissement personnel, le tribunal déclare « qu’il a été établi que toutes ces personnes travaillaient en réalité pour le parti, que leurs députés européens ne leur avaient assigné aucune tâche ». Le tribunal s’est également interrogé au regard du système de défense. « Tous les prévenus contestent les faits, c’est leur droit, mais donc il n’y a aucune prise de conscience de leur part. »
Que va-t-il se passer à la mairie de Perpignan ?
Selon plusieurs sources concordantes, dans l’optique d’une éventuelle condamnation d’inéligibilité, Louis Aliot avait réuni ses adjoints et adoubé, Patricia Fourquet, la très discrète maire du quartier Est de Perpignan, comme candidate pour lui succéder durant la période d’inéligibilité. Le choix de cette proche de la directrice adjointe à la communication, également épouse du maire, a suscité des remous dans l’équipe de la majorité et notamment auprès du premier adjoint Charles Pons.
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