Article mis à jour le 31 août 2024 à 14:15
Le maire (RN) de Perpignan, Louis Aliot, a présenté mercredi 24 janvier 2024 ses voeux à la presse locale. L’occasion pour l’édile de faire un point sur les problématiques qui touchent l’ensemble du département des Pyrénées-Orientales.
C’est dans une salle bondée de l’Hôtel de ville que Louis Aliot a pris la parole devant une assemblée composée de journalistes. Assez évasif, il amorce son discours avec un plaidoyer sur la liberté de la presse, qui ne l’empêche pas de critiquer les médias. À quelques mois des élections européennes, le maire de Perpignan s’est dit inquiet du traitement journalistique de la politique de l’Union européenne. « Si vous contestez cette politique, (les médias) vous considèrent tout de suite comme des anti-européens primaires, des euro-sceptiques. » Louis Aliot relance ironiquement : « Pourtant, les bienfaits de l’Europe, vous êtes en train de les voir dans nos rues aujourd’hui, avec le monde agricole en révolte ».
Un discours hors-sol loin des préoccupations des Perpignanais ?
Entre deux tirades sur les conflits mondiaux, Louis Aliot ne peut s’empêcher de glisser un mot sur la politique nationale. « Les agriculteurs manifestent contre ce que personne d’autre n’admettrait en France. » Le maire fait référence aux conditions de travail difficiles des agriculteurs et à leurs revenus dérisoires. Pour lui, il n’y a pas l’ombre d’un doute, ces difficultés sont le fait d’une concurrence absolument déloyale qui sévit sur le territoire national et en Europe.
S’en suit le début d’un monologue, d’une trentaine de minutes, durant lequel l’élu ne manquera pas de tacler le conseil départemental de gauche à de nombreuses reprises. Les problématiques qui touchent les Pyrénées-Orientales sont nombreuses, Louis Aliot donne le coup d’envoi avec le volet santé. Perpignan est touché de plein fouet par la désertification médicale, « le quartier du Moulin à Vent, par exemple, pourrait perdre 70% de ces médecins généralistes d’ici les cinq prochaines années« , avance le maire, qui travaille avec ses équipes sur une nouvelle carte médicale.
La problématique de l’eau, véritable enjeu dans les Pyrénées-Orientales
Le grand sujet politique reste la gestion de l’eau, une ressource qui devient rare dans le département. Justement, le maire négocie activement à ce sujet et fait une annonce : « qui va surement faire sauter au plafond les écologistes ». Il s’agit d’un projet porté par Perpignan Méditerranée Métropole. Dans les cartons, l’extraction de 3 000 000 de mètres cubes d’eau prélevés dans le karst des Corbières. Une nouvelle usine de traitement, couplée à un système de stockage et de distribution de l’eau, destiné à brancher cette source des Corbières à plusieurs communes en aval de l’Agly, jusqu’au réseau d’alimentation du nord de Perpignan.
Pour le maire et vice-président du Rassemblement National, il faudra aller au-delà des efforts d’économie d’eau. « En ce qui concerne Perpignan, il faut faire beaucoup d’investissements sur le canal Royal, qui a plus de 600 ans. » Pour rappel, l’eau du canal est acheminée via la Têt et provient du barrage de Vinça. Pour celui qui est aussi conseiller départemental, il est important de revoir la gestion de ce barrage et « la manière dont on laisse filer l’eau en hiver. »
Bien que ces questions ne soient pas de sa compétence, Louis Aliot ne peut s’empêcher d’évoquer le très controversé tuyau du Rhône. Il y a 20 ans, le Département refusait le réseau Aqua Domitia du Rhône à Barcelone. « Je rappelle quand même que Barcelone, qui a pourtant des équipements high-tech en matière de retraitement de l’eau, y compris une usine de désalinisation, fait venir par bateau de l’eau du Rhône. Je ne souhaite pas arriver à cette extrémité dans les Pyrénées-Orientales. » À noter que ce projet est encore à l’étude.
« Il faut que l’eau devienne dans notre département une cause majeure »
Construire une usine de désalinisation dans les Pyrénées-Orientales ? Pourquoi pas répond le maire. Une aberration écologique selon les experts. Pour Louis Aliot, dessaler l’eau de la Méditerranée serait même nécessaire. Veolia, qui est le nouveau délégataire de l’eau sur le territoire de l’agglomération (PMM), pourrait intervenir dans la création de l’une de ces usines. Une ressource, qui d’après Louis Aliot, pourrait contribuer à remplir le lac de Villeneuve-de-la-Raho ou tout autre ouvrage. « Il faut que l’eau devienne dans notre département une cause majeure. Sinon, nous risquons cet été de voir des guerres que je ne souhaite pas, entre le monde agricole, déjà en effervescence, et le secteur du tourisme. »
Parmi les autres sujets évoqués par le maire de Perpignan, le budget de la commune dédié au sport professionnel. La mairie pourrait baisser le soutien financier accordé aux grands clubs sportifs jugés trop coûteux. La sécurité, avec la création d’un volet médiation dans les quartiers difficiles et la poursuite de la lutte contre les trafics et le démantèlement des points de deal. Enfin pour finir, les bons chiffres de la fréquentation de Perpignan, liés à l’animation de la ville. Le marché de Noel a par exemple attiré près de 305 772 visiteurs en 2023.
- « Zéro macho » à Perpignan, comment s’extraire de la culture patriarcale ? - 22 novembre 2024
- Hausse des liquidations en France : les entreprises catalanes seront-elles épargnées ? - 20 novembre 2024
- Près de Perpignan, grâce à une action en justice, ces déchets refont surface - 14 novembre 2024