L’association Frene 66, et la Ligue de protection des oiseaux appellent à manifester ce samedi 8 février à 10h. Les militants écologistes dénoncent l’installation de 28 860 panneaux photovoltaïques sur 16 hectares au Mas Romeu ; zone humide située entre Perpignan et Saint-Estève. Photo © Image d’illustration de panneaux photovoltaïques dans les Pyrénées-Orientales.
Si l’enquête publique qui s’est tenue fin 2024 a rendu un avis défavorable pour l’implantation de cette centrale, le préfet des Pyrénées-Orientales peut décider d’aller contre l’avis du commissaire enquêteur et autoriser le projet. Ce fut notamment le cas en 2020 alors que le préfet de l’époque avait autorisé l’implantation du très contesté parc éolien de Passa dans les Aspres. Selon l’association Frene 66, il est important que la population se mobilise pour montrer à l’État son opposition à cette centrale photovoltaïque.
Quand le porteur de projet « oublie » de demander une dérogation « espèces protégées »
Dans son rapport de 53 pages, le commissaire enquêteur rappelle les principaux éléments du dossier et les points qui l’ont conduit à délivrer un avis défavorable. Le projet porté par la société Arkolia Énergies consiste à installer un parc photovoltaïque au sol sur la commune de Perpignan, au lieu-dit « Mas Romeu », dans un secteur proche de l’autoroute A9, en bordure de la commune de Saint Estève.
« Ce parc d’une puissance de 17,03 mégawatts crête (Mwc) doit prendre place sur un bassin de rétention d’eau de crue de 18,6 ha appartenant au syndicat mixte des bassins versants de la Têt. Le parc photovoltaïque doit occuper une surface de 15,8 ha sur les 18,6 ha disponibles. Il est divisé en trois parcelles, qui totalisent 28 860 modules organisés en 194 tables de 90 modules et 80 tables de 30 modules. »
Selon le commissaire enquêteur, Arkolia prévoit un loyer de 6 à 8 000 euros par an pour le propriétaire du terrain, et un tarif réduit de l’électricité pour les collectivités et riverains situés à moins de deux kilomètres de la centrale photovoltaïque.
Mais c’est au niveau de la défense des oiseaux et des chauves-souris que le bât blesse. C’est sur ce point que le rapport pointe les insuffisances qui l’ont conduit à rendre un avis défavorable.
« En ce qui concerne l’avifaune et les chiroptères, le projet va conduire à la destruction ou l’altération de plusieurs hectares d’un milieu favorable à la vie de ces espèces. Les mesures prises par le maître d’ouvrage sont très insuffisantes. Le maître d’ouvrage a choisi une procédure sans demande de dérogation d’espèces protégées qui n’est pas conforme, car malgré les mesures d’évitement et de réduction, l’impact est encore important sur l’avifaune et les chiroptères. Le choix de cette procédure a privé le public d’une information légitime. »
Le projet du Mas Romeu « porterait atteinte à une zone humide remarquable »
Selon les associations qui appellent à se mobiliser ce samedi 8 février 2025 sur le site même du projet, « la réalisation de cet ouvrage porterait atteinte à une zone humide remarquable. De nombreuses espèces d’oiseaux y trouvent nourriture et refuge comme le Milan noir, l’Aigrette garzette, le Circaète Jean-le-blanc mais aussi des espèces sensibles comme le Serin cini, la Linotte mélodieuse, le Chardonneret élégant et le Moineau friquet. On y trouve aussi une orchidée rare, le Sérapias à languette. »
Pour l’association de défense des oiseaux, autoriser le projet du Mas Romeu constituerait un précédent dangereux et une menace pour la préservation des zones humides des Pyrénées-Orientales.
*Frene : Fédération pour les Espaces Naturels et l’Environnement.
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