Article mis à jour le 27 janvier 2024 à 09:04
À quelques heures du conseil municipal de Perpignan de ce jeudi 9 novembre à partir de 17h, le groupe d’opposition à la mairie de Perpignan demande à la majorité du respect et au maire de veiller à faire cesser les débats souvent « hystérisés ».
« Nous demandons plus de respect et de sérénité dans les débats »
Face à la presse, Bruno Nougayrède est entouré de plusieurs élus du groupe d’opposition perpignanais. Le chef de file de l’opposition à la mairie de Perpignan liste quelques-uns des points qui seront abordés lors du conseil municipal du soir même. Et l’opposition souhaite notamment plus de sérénité dans les débats. « Aujourd’hui, tout est totalement hystérisé au conseil municipal. Il nous semble même que tout est fait en ce sens. Et le maire a tendance à couper la parole, et selon nous il pousse même à cette hystérisation. Nous voulons que ces débats qui sont filmés soient le reflet d’échanges plus démocratiques. »
« Le conseil municipal de Perpignan ce n’est pas le café du commerce »
Chantal Gombert, élue de l’ancienne municipalité de reprendre le flambeau. « Je déplore la façon dont on m’a répondu lors du dernier conseil municipal ». Celle qui est désormais sur les bancs de l’opposition après avoir été maire du quartier ouest jusqu’en 2020, rappelle les propos tenus après sa question posée lors de la séance du conseil du 27 septembre 2023. «J’ai osé demander pourquoi la mairie de Perpignan faisait un procès au sujet de la marque Perpignan la catalane. J’ai été non seulement insultée, mais traitée de nom d’oiseau.»
Chantal Gombert, élue d’opposition à Perpignan
L’élue utilise ce terme à dessein. En effet, lors de l’échange houleux avec Chantal Gombert, Louis Aliot déclarait : « vous avez répété comme un perroquet quelque chose qu’on vous a dit. » Le sang de Madame Gombert ne fait qu’un tour et Louis Aliot de répéter avec ironie, « j’ai dit « comme un perroquet », j’ai bien remarqué que vous n’étiez pas un perroquet. » Charles Pons, premier adjoint, particulièrement remonté, rappelait lors son arbre généalogique et ses origines catalanes avant de s’emporter. « Ce discours anti-catalan que nous, on aurait, mais vous vous foutez de ma gueule ou quoi ? »
Un mois plus tard, Chantal Gombert, particulièrement ciblée lors des conseils municipaux n’en démord pas. « J’ai été élue en 1993 avec Jean-Paul Alduy, puis avec Jean-Marc Pujol, en 30 ans de conseils je n’ai jamais assisté à des invectives de la sorte. Si on n’est pas d’accord on le dit, mais on n’est pas au café du commerce. Non seulement sur le fond, ils n’ont pas répondu à ma question, et sur la forme, le conseil municipal n’est pas une fois d’empoigne. » Pour les membres de l’opposition, malgré des désaccords politiques, les échanges doivent rester sereins.
Malgré les demandes, les documents n’arrivent jamais
Autre point sur lequel l’opposition se sent méprisée, les documents demandés, à l’oral comme à l’écrit, et que la majorité en place ne fournirait pas. « Depuis le début du mandat, nous demandons des documents, mais ils ne nous les donnent pas. Nous avons par exemple demandé la facture des frais d’avocat dans le procès contre Josy Boucher. » Bruno Nougayrède de rajouter, « ça m’intéresse de savoir combien la ville a dépensé en frais d’avocats pour finalement déposer plainte en dehors des délais légaux. Ça fait un an et demi que nous demandons que l’on nous fournisse les frais de communication, nous sommes toujours en attente. »
Les élus Bruno Nougayrède et Christine Gavalda-Moulenat
Une situation qui se réglerait d’elle-même si l’opposition perpignanaise présidait la commission des finances. Dans nombre de collectivités cet usage est appliqué, mais à Perpignan cela a été refusé dès le début du mandat. Après la récente démission de l’adjointe aux finances, la question revient à nouveau sur le devant de la scène. Bruno Nougayrède rappelait que lors du précédent mandat, c’est Bruno Lemaire, alors Rassemblement National, qui présidait ladite commission. Un pouvoir démocratique de contrôle essentiel selon l’opposition.
Cette complainte sur les documents n’est pas nouvelle, et le maire souvent de souvent clore les débats sur les documents non fournis en renvoyant systématiquement l’opposition vers la Cada. La Commission d’accès aux documents administratifs est une autorité administrative indépendante chargée de veiller à la liberté d’accès aux documents administratifs. L’opposition dit avoir été contrainte de saisir la Cada car la plupart des documents demandés ne leur avaient toujours pas été fournis. Les membres de l’opposition rappelant que le maire alors qu’il était lui-même dans l’opposition n’avait jamais eu besoin de saisir la Cada.