Article mis à jour le 19 août 2024 à 16:50
Ce 19 août 2024 marque pour les Insoumis catalans la rentrée politique. Alors que le Gouvernement n’est toujours composé que de ministres démissionnaires, les Insoumis s’organisent déjà pour les échéances électorales à venir.
À Perpignan, Michaël Idrac, Sylvie Ventura-Cid et Francis Daspe dévoilaient les premières ébauches du programme qui sera défendu pour les élections municipales de 2026.
Pour Perpignan, les Insoumis construisent un programme municipal à bas bruit
Loin des meetings et autres réunions publiques à grand renfort de publicité, les Insoumis revendiquent un travail de fourmi pour construire un programme municipal au plus près des préoccupations des Perpignanais. Michaël Idrac, docteur en sociologie et candidat Insoumis aux Européennes présentait ce lundi 19 août à la presse un premier bilan des consultations menées par sa formation politique à Perpignan. Depuis fin 2023, les Insoumis ont organisé huit rencontres aux quatre coins de Perpignan, l’occasion pour échanger avec plus d’une centaine de personnes.
L’idée est de répondre aux besoins des Perpignanais, et notamment sur le pouvoir d’achat, en agissant au niveau local. Parmi les solutions envisagées, une progressivité des tarifs d’accès au périscolaire ou la gratuité d’une première licence sportive pour les enfants scolarisés dans la commune. Selon Michaël Idrac, il faut se cantonner aux compétences municipales. Pour celui qui fut colistier sur la liste de l’Alternative aux municipales de 2020, « le programme est lié aux compétences municipales. Je ne veux plus entendre chez des colistiers à la mairie de Perpignan, ‘je vais sauver l’hôpital public.' » En effet, la gestion de la santé ne rentre pas dans les compétences municipales qui se cantonnent, selon Mickaël Idrac, à « l’aménagement, les services publics, la tranquillité publique, la culture et le sport, et l’action sociale. »
Les Perpignanais s’interrogent sur le rôle et les pratiques de la police municipale
Parmi les compétences municipales, Mickaël Idrac insiste sur la tranquillité publique. « Sur les huit réunions que nous avons organisées à chaque fois, au moins une personne a eu envie de parler de la police municipale. » Selon l’animateur d’un groupe d’action local, les effectifs pléthoriques de la police municipale de Perpignan pèsent lourdement sur les finances de la ville. Mais point de réduction d’effectif envisagée pour les Insoumis, mais une réorientation des rôles et pratiques. Mickaël Idrac regrette la police de proximité démantelée sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
« Pour moi, par exemple, il ne serait pas anormal de voir des policiers dans un quartier jouer au foot avec des enfants. Aujourd’hui, on en est loin puisque les habitants, notamment des quartiers populaires se posent beaucoup de questions sur la place de la police municipale dans les objectifs de la municipalité d’extrême droite. »
Questionné sur un éventuel désarmement des 200 agents de police municipale de Perpignan, Mickaël Idrac rétorque : « on ne demande pas et on ne demandera pas un désarmement total de la police municipale. En revanche, il n’est pas inconcevable d’avoir des brigades non armées qui aient une mission de lien social. »
Un Nouveau Front Populaire pour gagner la ville de Perpignan ?
Si le Nouveau Front Populaire a, en un temps record, su réconcilier la gauche pour les législatives anticipées, quid des prochaines échéances électorales ? Les Insoumis catalans se disent prêts à cette union, « la priorité c’est un programme de rupture. » Mais, localement la ligne socialiste portée par Hermeline Malherbe et Carole Delga, respectivement présidentes du Département et de la Région a du mal à passer auprès des Insoumis qui, au détour d’une question, ne se privent pas de tacler ces alliées de circonstances. Cependant, aucun Insoumis autour de la table n’a fermé la porte à un Nouveau Front Populaire à Perpignan.