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L’évolution des villes moyennes : focus sur les Pyrénées-Orientales

Article mis à jour le 30 août 2024 à 09:42

Les chiffres de l’Insee sont tombés. Canet-en-Roussillon, Saint-Laurent-de-la-Salanque et Saint-Cyprien sont considérées comme des villes moyennes « attractives ». Si le littoral contribue à l’augmentation de la population et au coût de l’immobilier, ces territoires sont cependant en proie au chômage et à la précarité. Que nous disent les chiffres d’une démographie contrastée ?

Pour cette analyse, l’Insee analyse trois des sept* villes de plus de 10 000 habitants que compte les Pyrénées-Orientales, excluant Perpignan.

Dans les Pyrénées-Orientales, une croissance portée par le littoral

En dix ans, les trois communes littorales ont enregistré une évolution positive de leur population, notamment des retraités. Entre 1999 et 2019, la population de Saint-Cyprien a augmenté de 1,3% par an. Celle de Saint-Laurent-de-la-Salanque de 1,2% et Canet-en-Roussillon de 0,9%.

Si ces villes bénéficient d’un cadre de vie attractif grâce à la mer et au climat, ce sont surtout les personnes âgées qui y affluent. Environ 41% des habitants de Saint-Cyprien ont 65 ans ou plus. À l’inverse, seulement 13% des habitants ont moins de 20 ans. Une proportion légèrement différente à Saint-Laurent-de-la-Salanque. En effet, la commune compte 32% de plus de 65 ans et 20% de Laurentins de moins de 20 ans. Ces chiffres reflètent un vieillissement de la population certain dans ces communes.

À noter que sur les 44 communes étudiées par l’Insee, Saint-Cyprien est l’une des sept à avoir vu son attractivité résidentielle en hausse suite à la crise du Covid-19.

Un marché immobilier tendu et une situation socio-économique fragile

Dans les P-O, les villes moyennes du littoral se caractérisent aussi par un marché immobilier tendu. En cause, l’attractivité de ces territoires et leur vocation touristique. Ainsi, à Saint-Cyprien par exemple, les résidences secondaires couvrent deux tiers des habitations. À Canet c’est plus de la moitié.

Dans le même temps, la situation socio-économique des jeunes actifs ne s’est pas améliorée au cours des vingt dernières années. Le revenu médian de ces communes dépasse tout juste les 20 000 euros par an à Saint-Laurent-de-la-Salanque, et les 21 000 euros à Canet et Saint-Cyprien.

En clair, dans ces trois communes, la moitié des habitants gagne moins de 20 000 euros par an, et l’autre moitié plus de 20 000. En conséquence, le taux de pauvreté est relativement élevé, 16-18% des habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté. Le taux de chômage dépasse aussi les 20% dans les trois communes (il atteint 25% à Saint-Cyprien) pour un taux national de 7,5% de la population active en 2024.

En France, le seuil de pauvreté est de 1 158 euros pour une personne vivant seule. Pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans, ce chiffre s’élève à 2 432 euros. À titre de comparaison, le revenu moyen des habitants de la commune de Saint-Lys, voisine de Toulouse est de 23 200 euros annuels. Au niveau régional, la ville la plus pauvre est Béziers avec un revenu annuel médian de 16 350 euros. Les Pyrénées-Orientales restent le deuxième département le plus pauvre de France métropolitaine.

Ailleurs en Occitanie

Les villes proches de grandes métropoles comme Toulouse ou Montpellier ont vu leur population croître plus rapidement. Elles ont été soutenues par l’étalement urbain et l’arrivée de jeunes actifs. Néanmoins, la population d’autres villes, plus éloignées des grands pôles, comme Tarbes ou Rodez, a diminué sur la même période. Cette baisse enregistrée entre 1999 et 2019 s’explique en grande partie par la localisation de ces villes moyennes, situées à proximité de zones rurales.

 *Saint-Cyprien, Argelè-sur-Mer, Pia, Cabestany, Saint-Laurent-de-la-Salanque, Saint-Estève, Canet-en-Roussillon.

 

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Alix Wilkie