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Retraités, travailleurs, jeunes… Les visages de la pauvreté en Occitanie

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Article mis à jour le 13 février 2024 à 16:29

Si les difficultés sociales des Pyrénées-Orientales et de la région Occitanie en général ne refroidissent pas l’arrivée de nouveaux arrivants, force est de constater que la pauvreté est bel et bien présente sur le territoire.

Parue ce jour, une étude de l’INSEE a permis de distinguer six profils de ménages pour illustrer la diversité de la pauvreté monétaire en Occitanie. Selon les situations personnelles et professionnelles et divers facteurs, la raison de la pauvreté n’est pas la même. Quelle est la proportion de chacun de ces profils ?

L’emploi, première différence dans la conception de la pauvreté

Le lien à l’emploi constitue le premier axe de différenciation entre les ménages pauvres puisqu’il permet de séparer les retraités des adultes insérés sur le marché du travail et de ceux non insérés.

  • Le profil 1, qui concerne les ménages retraités, est le plus représenté puisqu’il regroupe 31% des ménages pauvres, soit 22% des personnes en situation de pauvreté. Toutefois, les personnes de plus de 60 ans affichent un taux de pauvreté plus faible que les autres ménages.
  • Le profil 2, les « insérés sur le marché du travail », rassemble les ménages qui perçoivent des revenus du travail égaux à au moins un demi-Smic par adulte. 15% des ménages sont concernés, soit 21% des personnes pauvres.
  • Le profil 3 regroupe les ménages pauvres de moins de 30 ans non insérés dans l’emploi ce qui représente 11% des ménages pauvres. 

Selon le statut d’occupation de leur logement, les ménages pauvres de plus de 30 ans non insérés sur le marché du travail se distinguent en trois profils : les propriétaires (profil 4), les locataires du privé (profil 5) et enfin, les locataires du social (profil 6). Ils représentent respectivement 11%, 21% et 11% des ménages pauvres. 

Infographies © Insee 2023

Les retraités face à la pauvreté

En Occitanie, le premier profil de pauvreté est composé de 141.000 ménages ayant un retraité pour référent. Les revenus de ces retraités proviennent essentiellement des pensions et peu des prestations sociales, à la différence des autres ménages pauvres. 65% des personnes qui composent ce profil vivent seules dans leur logement. Il s’agit le plus souvent de femmes. En effet, elles représentent 46% des ménages du profil 1 contre 27% pour l’ensemble des ménages pauvres.

Bien que la part des ménages retraités représente trois ménages pauvres sur dix en Occitanie, les individus qui les composent ne représentent que deux personnes pauvres sur dix. Par ailleurs, ces retraités sont plus souvent propriétaires de leur logement que l’ensemble des ménages pauvres.

Les travailleurs pauvres

71.000 ménages pauvres font partie du profil 2. Il s’agit de ménages qui travaillent mais dont les charges familiales sont telles que leur niveau de vie reste inférieur au seuil de pauvreté. Les familles composées d’un couple avec enfants sont les plus présentes et représentent 35% de ces ménages contre 17% pour l’ensemble des ménages pauvres. C’est dans cette catégorie que la proportion d’enfants en situation de pauvreté est la plus forte.

Les revenus des ménages de ce profil sont les plus élevés de tous les ménages pauvres. Ils proviennent de l’activité professionnelle et dépendent peu des prestations sociales, excepté le volet familial.

Par rapport à l’ensemble des ménages pauvres d’Occitanie, les ménages de ce profil sont un peu plus souvent propriétaires de leur logement et habitent dans une commune rurale périurbaine. C’est pour cette raison que ce profil n’est que peu représenté dans le sud de la région, notamment dans les Pyrénées-Orientales.

Les jeunes également touchés par la pauvreté

50.000 ménages de jeunes constituent le profil 3. C’est la catégorie de ménages pauvres la moins représentée dans la région. Elle se compose des étudiants aux revenus limités, de jeunes en insertion professionnelle ainsi que des jeunes ni en emploi ni en formation.

68% des personnes qui composent ce profil habitent seules et à 81% dans un logement du parc locatif privé. Les prestations sociales et les indemnités de chômage constituent une part importante du revenu disponible de ces ménages.

Les jeunes non insérés vivent principalement dans les villes qui abritent des équipements et services dont ils ont besoin. Ce sont également les villes qui proposent de nombreux logements locatifs accessibles pour des étudiants ou des jeunes en début de vie active.

Les ménages pauvres propriétaires

Le profil 4 regroupe 51.000 ménages d’Occitanie avec un référent âgé de 30 ans ou plus, propriétaires de leur logement et non insérés dans l’emploi. 37% de ménages quinquagénaires composent ce profil.

Les revenus du travail sont faibles, inférieurs à un demi-Smic par adulte. Par conséquent, les indemnités de chômage représentent une part importante du revenu disponible. La proportion des revenus en lien avec une activité indépendante est plus importante que pour l’ensemble des ménages pauvres. Ces ménages résident le plus souvent dans des communes rurales et sont peu présents dans les territoires urbanisés.

Les ménages pauvres locataires du privé

95.000 personnes font partie du profil 5. Dans 33% des cas, le référent fiscal est âgé de 30 à 39 ans, une proportion élevée, car cette classe d’âge ne représente que 15% de l’ensemble des ménages pauvres de la région.

Dans un ménage sur deux, c’est une personne seule qui occupe le logement, mais cette fois, ce sont les hommes qui sont en majorité. Pour ce profil, la part des minima sociaux est importante et représente 31% des revenus disponibles.

30% de ces ménages ne déclarent pas de revenu ou déclarent des revenus négatifs. En Occitanie, ce profil est fortement présent dans les départements littoraux, qui accueillent une part importante de familles monoparentales, ainsi qu’à l’intérieur des terres.

Les ménages pauvres locataires du social

Le profil 6 concerne 53.000 ménages. Les familles monoparentales représentent 35% des ménages de ce profil, contre 19% pour l’ensemble des ménages pauvres de la région. Par rapport aux autres profils de pauvreté monétaire, les prestations sociales des ménages de ce dernier profil ont un impact considérable sur leur revenu disponible. 

En effet, les revenus disponibles de ces ménages se composent à 32% des minima sociaux, à 20% de prestations familiales et à 18% de prestations logement. Des proportions bien plus élevées que pour l’ensemble des ménages pauvres.

Ce profil est très présent dans les territoires avec une part importante de logements sociaux, c’est-à-dire dans la métropole toulousaine ou dans les communautés de communes limitrophes mais aussi dans la métropole de Montpellier et dans plusieurs communautés d’agglomération.

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Pauline Garnier