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Suppression du chenal au Racou : une affaire qui fait des vagues

Érosion du littoral : quel avenir pour l'architecture française ?

Article mis à jour le 29 juillet 2024 à 10:56

Branle-bas de combat pour les Racouniens. En ce mois de juillet à Argelès-sur-Mer, l’annonce de la suppression du chenal de voile légère au Racou a provoqué une vive réaction parmi les habitants. Une enquête publique court jusqu’au 29 juillet. D’ici là, les adeptes de la voile gardent l’espoir de conserver l’accès à la mer depuis la plage.

Profitant du renouvellement de la concession des plages pour éliminer le chenal, la mairie d’Argelès-sur-Mer semble prête à faire disparaître une partie de l’histoire locale. Pour rappel, l’usage et la délimitation des littoraux français sont revus régulièrement entre les collectivités et l’État.

Les tentatives de dialogue avec les élus locaux n’ayant pas abouti, les opposants ont décidé de redoubler d’efforts pour faire entendre leur voix pendant toute la durée de l’enquête publique. Cette dernière permet au préfet de valider ou non le renouvellement des concessions.

« Une pétition largement signée »

Le 29 juin 2024, c’est déterminé que Philippe Langois lance une pétition en ligne contre la suppression du chenal. En son nom (mais portant la voix de 2 041 signataires à ce jour), Philippe revient de manière argumentée sur ce nouveau projet municipal. Parmi les raisons avancées, l’existence de cette voie depuis 40 ans offrant une pratique nautique sécurisée sans aucun impact dommageable sur le site. « Comme c’est écrit dans la pétition largement signée, la pratique des activités nautiques se passe dans la plus grande convivialité », nous glisse son auteur.

En effet, pour Philippe, la suppression du chenal entraînerait une dégradation de l’image touristique du site, fortement valorisée par la commune. D’autant que les activités non-motorisées disparaîtraient de cette plage. Les passionnés de voile devront chercher un autre spot, augmentant le trafic routier déjà saturé en période estivale.

Dans une lettre adressée à Antoine Parra, maire de la commune, une jeune fille de 16 ans écrit : « Enlever le chenal ce n’est pas juste supprimer une zone navigable, c’est supprimer cette zone qui nous réunit tous pour nous amuser et pratiquer notre passion. S’il vous plaît, ne prenez pas cette décision à la légère. Enlever le chenal c’est enlever une partie de l’âme de Racou. » Dans différents courriers, les usagers du chenal ont confirmé une coexistence « harmonieuse » entre véliplanchistes et baigneurs.

Symboles de la plage du Racou : adieu aux catamarans légers ?

Bien que les intentions de la mairie ne soient pas clairement définies, Philippe Langlois en est sûr. Le véritable enjeu réside dans la présence d’embarcations sur la plage du Racou. Si le rapport de renouvellement de la concession des plages met en avant une volonté de «sécurisation des activités et usages sur la plage du Racou», la suppression du chenal planche à voile semble drastique. Pour Philippe, « le nœud du problème est ailleurs… »

En effet, dans les us et coutumes de cet ancien village de pêcheurs, le stationnement des embarcations (catamarans, dériveurs…) sur le sable est une pratique courante. Non-encadrée depuis des décennies, ce stationnement pose des risques de sécurité pour les usagers et engage la responsabilité de la mairie en cas d’accident.

Sur ce point Philippe Langlois concède : « La plage est un domaine public. S’il y a le moindre accident, c’est la responsabilité de la mairie qui pourrait être mise en cause. Par exemple, en cas de vent fort, si un bateau vient à se renverser sur quelqu’un, cela peut être dangereux ».

Des solutions comme celle mise en place à La Franqui, où une zone de stockage sécurisée est gérée par une association en collaboration avec la mairie, pourraient-elles être envisagées à Argelès-sur-Mer ?

Une enquête publique aux issues incertaines

Depuis le 27 juin 2024, un commissaire enquêteur examine la demande de renouvellement de la concession de la plage d’Argelès-sur-Mer. Le document de 400 pages, disponible en ligne, traite divers aspects. Impacts environnementaux, sécurité des usagers ou encore gestion des activités de plage, nombreux sont les points passés en revue. L’avis du commissaire enquêteur, bien que consultatif, pourrait jouer un rôle crucial dans la décision finale qui revient au préfet. Le commissaire enquêteur finira son enquête le 29 juillet. Il rédigera ensuite son rapport sur un mois.

Les opposants espèrent que le conseil municipal du lundi 22 juillet, permettra de faire valoir leurs arguments. À plusieurs reprises, le petit groupe engagé a exprimé son désir de rencontrer formellement le maire. Finalement, c’est auprès de Julie Sanz et Laurent Fabre, respectivement première et second adjoint au maire, que les discussions ont eu lieu. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir du chenal et ses voiles qui font le charme du Racou. Affaire à suivre…

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Alix Wilkie