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Vidéosurveillance à Perpignan : un usage politique des caméras de la ville ?

Sécurité police municipale Perpignan vidéo vidéosurveillance

Article mis à jour le 6 avril 2025 à 20:59

Un jeune homme venu assister au conseil municipal de Perpignan du 4 avril 2025 a été filmé en train de dialoguer avec deux élus d’opposition. Le lendemain, deux captures d’écran lui ont été transmises via la messagerie de Facebook depuis un compte anonyme.

Pourquoi ? Le jeune homme s’interroge, ce message avait-il vocation à dissuader un citoyen d’échanger avec l’opposition ? Les élus d’opposition Bruno Nougayrède et Christine Gavalda-Moulenat, visibles sur l’image, ont adressé un courrier à Louis Aliot, maire Rassemblement National de Perpignan. Photo © Archives MIP.

Contacté, Louis Aliot, maire et également en charge de la sécurité, nous a renvoyés vers Philippe Rouch, directeur de la police municipale, qui gère aussi le centre de vidéosurveillance de la ville. Ce dernier a d’ores et déjà lancé une enquête interne et s’interroge également sur les motifs de cet acte. « À part nuire au maire, je ne vois pas à quoi cela pourrait servir. » Pour information, la ville de Perpignan affiche sur son site internet pas moins de 300 caméras de vidéosurveillance actives.

Une image transmise anonymement après un échange anodin

Dans un communiqué de presse publié ce 6 avril, les élus d’opposition Christine Gavalda-Moulenat et Bruno Nougayrède dénoncent une dérive grave : « Les moyens de vidéosurveillance doivent servir exclusivement à protéger les Perpignanais […]. Pas à surveiller des habitants pacifiques, encore moins à ficher ou intimider ceux qui osent dialoguer avec d’autres élus que ceux de la majorité municipale. »

L’affaire, révélée quelques heures plus tôt par l’intéressé lui-même, a rapidement pris une tournure politique. L’image, transmise anonymement au jeune homme, le montre debout, face aux deux élus, sur la voie publique, devant l’Hôtel de Ville.

Enquête interne en cours : la mairie se défend

Contacté dans la foulée, Philippe Rouch, directeur de la police municipale, reconnaît la gravité des faits et annonce une enquête interne immédiate. « Il n’y a que des agents qui peuvent accéder au poste vidéo. C’est donc un acte volontaire, que je condamne avec la plus grande fermeté. » Selon lui, le règlement intérieur interdit strictement l’usage de téléphones dans la salle de supervision urbaine (CSU), d’autant que la zone est sécurisée par double contrôle d’accès.

Le responsable admet que le geste pourrait avoir été motivé par une volonté de nuire politiquement : « Je ne vois pas l’intérêt, à part faire un buzz politique ou discréditer le maire. »

Une plainte doit être déposée auprès du procureur de la République, et les premiers éléments de l’enquête pourraient permettre d’identifier rapidement le ou les agents impliqués.

Des garanties démocratiques exigées par l’opposition

Par courrier, les élus d’opposition alertent sur « l’instrumentalisation de la surveillance publique à des fins politiques ou partisanes ». Le jeune homme, quant à lui, a décidé de porter plainte pour atteinte à la vie privée.

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