Article mis à jour le 20 octobre 2022 à 21:09
Ce 20 octobre, Bruno Lemaire, coordinateur de Reconquête dans les Pyrénées-Orientales avait appelé à une marche blanche pour demander « Justice pour Lola ». Pour rappel, la jeune Lola a été retrouvé morte à Paris ce 15 octobre. La principale suspecte étant une Algérienne sans papiers et sous le coup d’un ordre de quitter le territoire français, l’extrême droite et le parti d’Éric Zemmour tentent, malgré la demande de la famille, de récupérer ce drame à des fins politiques.
Une tentative de qualification de « francocide »
Pour l’extrême droite, la petite Lola aurait été tuée parce que Française. L’appel à manifester à Perpignan précisait : « il s’agit une fois encore du meurtre d’une petite française par des étrangers, en l’occurrence algériens ». Bruno Lemaire réclamait « justice pour Lola » et pour toutes les innocentes victimes liées à une vague immigratoire sans précédents ». Malgré l’émoi légitime suscité par l’assassinat de la jeune Lola, moins d’une centaine avaient fait le déplacement ce jeudi soir.
Au niveau national, Jordan Bardella, actuel président du Rassemblement National, fut un temps annoncé pour participer à un « rassemblement pour les victimes ». Finalement le RN s’est désolidarisé de ces soutiens organisés en sous-main par Reconquête.
À Perpignan, le maire Louis Aliot appelle ses élus à une minute de silence pour la mémoire de Lola le 21 octobre devant l’hôtel de ville à 18h. Le maire de Perpignan, également en campagne pour la présidence du parti à la flamme, dénonce le climat de récupération politique : « la légitime émotion et la colère publique suscitées par ce drame atroce ne peuvent être utilisées à des fins de politique spectacle. Nôtre rôle, en tant que responsables politiques, en tant que citoyens, est de continuer à œuvrer pour que les Français rompent avec cette fatalité et avec l’impuissance publique permise par la défaillance de l’État et de ses gouvernements à nous protéger. ».
« Je viens ici en tant que simple citoyen »
Bruno Lemaire s’est défendu de toute tentative de récupération politique. « On veut juste montrer notre émotion. Il y aurait récupération si nous étions ici avec des pancartes aux couleurs d’un parti, mais nous sommes ici en tant que simples citoyens. Si certains, sous la pression des médias ne veulent pas être accusés de récupération, c’est leur choix, mais je pense que l’émotion traverse tout le pays ».
Bruno Lemaire a également esquivé la question sur l’achat des noms de domaines « Justice pour Lola » et « Manifestation pour Lola » par « Les amis d’Éric Zemmour France ». « Les proches d’Eric Zemmour font ce qu’ils veulent, mais je ne viens pas ici en tant que représentant d’Éric Zemmour » . Pour rappel, l’appel à manifester était bien signé « Bruno Lemaire – Coordinateur départemental des P-O, mouvement « Reconquête! »
Une altercation évitée devant le Palais de justice
Alors que sur les réseaux sociaux les affiches « Stop au Francocide » ou « l’immigration tue nos enfants » fleurissent, un jeune homme est venu dénoncer ce rassemblement. « Moi je suis d’accord pour manifester pour Lola, mais pas sous le #FrenchLiveMatter comme on peut le voir sur ces affiches devant un collège de Perpignan ».
Passant devant le groupe, il s’est écrié « pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartiers pour les fachos ». Immédiatement, plusieurs personnes l’ont coursé pour lui expliquer de manière énergique leur position. D’autres se sont interposés et le calme est revenu. Les manifestants ont qualifié le jeune de « sale gauchiste » avant de réintégrer le mouvement.
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