Comme tous les vendredis de la Semaine sainte, la Procession de la Sanch se tient à Perpignan. Sous un soleil de plomb, de nombreux curieux sont venus assister à l’événement. Dans la solennité, touristes et habitants de la ville ont pu, ce 18 avril, suivre le cortège dans les rues sinueuses de la vieille ville. Crédit Photo © Célia Lespinasse.
L’église Saint-Jacques de Perpignan sonne 15h, l’évêque annonce l’ouverture du « rendez-vous merveilleux, ancré dans le département depuis plus de 600 ans ». Il est temps pour les pénitents de l’Archiconfrérie de la Sanch de prendre le chemin des rues de la ville.
Vêtus de leur tunique rouge ou noire, les “caperutxas”, une coiffe pointue protégeant leur visage afin de garantir leur anonymat, ainsi que d’un cordelier en guise de ceinture, les membres vont arpenter les rues de Perpignan pendant trois heures. Sur leur dos, des “misteris”, pesant parfois plusieurs centaines de kilos. « Qu’est-ce que ça doit être lourd », murmure le public. Ces mises en scène religieuses, provenant des quatre coins des Pyrénées-Orientales, montrent les étapes de la Passion du Christ.


Tous ces symboles l’annoncent, Perpignan s’apprête, ce vendredi 18 avril, à accueillir sa célèbre Procession de la Sanch. Un événement majeur de la Semaine sainte. Tradition catholique et catalane, ce défilé accueille de nombreux curieux. Au-delà de toute conviction religieuse, nationalité ou âge, des milliers de personnes se pressent dans les ruelles pour apercevoir le passage des pénitents. Pour rappel, depuis 2023, la procession est inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France.
Une procession ancrée chez les habitants
Pour Monique et Colette, deux cousines, l’événement est un rite familial. La larme à l’œil, elles se souviennent, petites, être venues avec leur grand-mère. « Tu te rappelles, on se mettait devant l’école ? », lance Colette avant d’ajouter en rigolant : « J’avais la trouille ». Pour ces deux femmes, cet événement mêle nostalgie et émotion.
Rue François Rabelais, Alexandra et Jeanne admirent le passage des pénitents. « On est de Perpignan donc ce n’est pas la première fois que l’on vient », explique cette dernière. Tout en admettant un manque d’assiduité, elles affirment que l’événement reste important : « C’est ancré dans les traditions, c’est une fierté ».
Petits et grands profitent du moment. En suivant la procession, Capucine et Constance, âgées d’une dizaine d’années, font part de leurs impressions. Originaires de la région parisienne, elles sont venues passer les vacances chez leurs grands-parents. « Je trouve la mise en scène jolie », affirme Constance timidement. Pour Capucine, le côté « spirituel est très important ».
La procession est l’occasion pour les familles de se réunir. Téléphone à l’oreille et bras en l’air, certains essayent de se repérer dans la foule.
Un événement qui attire de nombreux touristes
Cette année, vacances scolaires obligent, les Perpignanais et les Perpignanaises ne sont pas seuls à profiter du défilé, de nombreux touristes se sont fait une place sur les trottoirs.
Gaëlle, Versaillaise en vacances à Narbonne, est venue avec sa famille de sept enfants. « Un cousin nous a parlé de l’événement », explique-t-elle. Lunettes de soleil, sac à dos et casquette vissée sur la tête, la famille semble impatiente de découvrir le passage des misteris.
Et ils ne sont pas les seuls à attendre devant le parvis de l’église Saint-Jacques. Une famille allemande est aussi de la partie. Nicole, son mari et leurs enfants séjournent à Canet-en-Roussillon. « C’est vraiment impressionnant à voir », s’accordent-ils à dire en admirant l’église et la foule massée.
Une tradition vieille de six siècles
Peu avant 18h, les premiers misteris rejoignent l’église Saint-Jacques. Pour les pénitents, qui pour certains ont marché pieds nus, une dernière épreuve les attend. Ils puisent dans leurs dernières forces pour gravir la montée jusqu’au parvis. Entre le bruit des tambours, ils s’encouragent : « On y est presque ».
Même si le défilé de Perpignan se déroule en pleine journée, d’autres communes des Pyrénées-Orientales l’organisent à la tombée de la nuit. C’est notamment le cas d’Arles-sur-Tech, où la procession débute à 20h30 à l’Abbaye Sainte-Marie. De même pour Collioure où le départ est donné à 21h depuis l’église Notre-Dame-des-Anges.
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