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Pyrénées-Orientales : les nappes souterraines du Roussillon toujours en alerte malgré les pluies d’automne

Pyrénées-Orientales : les nappes souterraines du Roussillon toujours en alerte malgré les pluies d'automne

Article mis à jour le 7 janvier 2025 à 17:58

Les précipitations de l’automne n’ont pas permis d’inverser la tendance observée dans les nappes souterraines des Pyrénées-Orientales. Telle est la conclusion des bilans de décembre du Syndicat Mixte et du BRGM. Les niveaux de douze piézomètres du département restent inférieurs aux seuils critiques, et les inquiétudes pour les mois à venir​ demeurent.

Une recharge insuffisante malgré des pluies automnales marquées

Dans les Pyrénées-Orientales, et plus particulièrement dans la plaine du Roussillon, les niveaux des nappes souterraines restent critiques. Alors que l’automne 2024 a été marqué par des épisodes pluvieux significatifs, notamment les 28 et 29 octobre, ces précipitations n’ont pas suffi à combler les déficits hydriques accumulés depuis plusieurs années. À titre d’exemple, le mois de novembre a été déficitaire avec seulement 31.6mm enregistrés (-57% par rapport aux normales de 1990-2020).

Selon le dernier bulletin du Syndicat Mixte pour la protection et la gestion des nappes, publié le 6 décembre 2024, si les pluies d’octobre ont permis d’amorcer une légère remontée des niveaux, douze piézomètres restent sous le seuil de crise​. Les unités de gestion Agly-Salanque, Aspres-Réart et Vallée du Tech sont classées en situation critique, tandis que la Vallée de la Têt et les zones côtières nord et sud demeurent en alerte ou alerte renforcée.

Des zones critiques dans la plaine du Roussillon

La situation la plus préoccupante concerne les secteurs Aspres-Réart et Agly-Salanque, où les niveaux enregistrés atteignent des valeurs historiquement basses​. Les restrictions d’usage de l’eau instaurées cet été restent en vigueur, et la faible recharge hivernale observée jusqu’à présent ne laisse guère présager d’amélioration rapide.

« Les pluies d’octobre-novembre ont permis une remontée des nappes significative. Toutefois ces évènements ne s’étant pas maintenus dans la durée, les nappes n’ont pas atteint les niveaux suffisants pour sortir de la situation de crise », précise ainsi le rapport du syndicat pour le secteur Agly-Salanque.

Une tendance similaire sur l’arc méditerranéen

Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) dresse un constat préoccupant au niveau régional. En dépit d’un début de recharge encourageant en octobre, la tendance s’est inversée en novembre. Les nappes réactives, particulièrement sensibles aux précipitations, affichent des niveaux contrastés selon les régions.

Sur l’arc méditerranéen, notamment dans l’Aude et l’Hérault, des nappes affichent encore des niveaux très bas​. Les zones littorales et les aquifères peu profonds restent particulièrement vulnérables. En Corse, le déficit chronique persiste, accentuant les risques de sécheresse à court terme.

Des disparités nationales dans l’évolution des nappes

À l’échelle nationale, 65 % des nappes se situent au-dessus des normales saisonnières, notamment dans les régions du Bassin parisien et du Massif armoricain, où les pluies automnales ont eu un effet bénéfique​. Toutefois, certaines nappes, notamment en Lorraine et en Alsace, continuent de présenter des déficits hydriques notables.

Le BRGM souligne que la recharge observée est principalement liée aux précipitations automnales. Les perspectives hivernales restent incertaines en l’absence de prévisions météorologiques claires pour les mois à venir. En cas de sécheresse prolongée, une nouvelle dégradation pourrait affecter les nappes réactives, particulièrement exposées aux variations saisonnières.

Quelles perspectives pour 2025 dans les Pyrénées-Orientales ?

Face à cette situation, les autorités locales et nationales recommandent une surveillance renforcée des nappes et la poursuite des mesures de restrictions. Le BRGM alerte également sur la nécessité d’une recharge hivernale soutenue pour espérer restaurer des niveaux acceptables avant l’été 2025​.

« L’atteinte de niveaux normaux au printemps 2025 reste compliquée sur les nappes de la plaine du Roussillon affichant des niveaux très bas en novembre. Il semble difficilement envisageable de reconstituer durablement les réserves de ces nappes sur les prochains mois », conclut le Bureau de Recherches.

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